
- Select a language for the TTS:
- French Female
- French Male
- French Canadian Female
- French Canadian Male
- Language selected: (auto detect) - FR
Play all audios:
Ça vaut aussi dans le monde des affaires, du sport. Ça vaut pour les femmes aussi, bien sûr. Mais «l’homme de la situation» qui nous occupe ici est François Legault. Les questions sur
l’avenir du premier ministre se multiplient ces derniers jours. Depuis plus d’un an, il certifie sur toutes les tribunes qu’il sera là pour les élections du 5 octobre 2026. Il l’a encore
fait à plusieurs reprises ces dernières semaines. > Bien sûr, François Legault répond parce que les journalistes ou > l’opposition lui posent la question. Mais si on lui pose la >
question, c’est aussi parce qu’elle se pose. Et, surtout, parce > qu’elle continuera à se poser. Il ne reste que trois semaines à la présente session parlementaire. Après l’été, le retour
marquera le vrai cycle d’une année électorale. C’est long et court à la fois. Long car la tendance vers un désamour de la population pour le gouvernement de la CAQ ne fait que se confirmer
à chaque sondage. Le plus récent Léger paru la semaine dernière, et abondamment commenté depuis, place la CAQ troisième dans les intentions de vote avec à peine 20%. Le chiffre le plus
inquiétant pour François Legault et ses troupes est toutefois celui sur le désir de changement des Québécois, à 63%. Il y a l’usure après presque sept ans au pouvoir. La santé où rien n’est
réglé, les difficiles négociations avec les médecins, la saga Maisonneuve-Rosemont qui a fait mal. Le fiasco SAAQClic qui continue à hanter le gouvernement et occuper les échanges au Salon
rouge pendant que la Commission Gallant est en cours. «SAAQClic pu entre ce gouvernement de fin de régime et la population québécoise», a illustré le député libéral Monsef Derraji. Ajoutons
les déboires de la filière batterie avec Northvolt et Lion électrique, les budgets déficitaires, la récente décote du Québec par la firme Standard & Poor’s. Santé et économie: des
secteurs chouchous de François Legault où la population ne sent pas que son gouvernement a rempli ses promesses. Difficile d’attribuer ces temps durs à la seule figure du chef. Mais ça
compte. Et François Legault a assez d’expérience pour le savoir. PAS (ENCORE) DE CONTESTATION Je ne doute pas de la parole de François Legault quand il dit qu’il a encore le goût de
continuer. Il n’a de toute façon pas le choix de marteler qu’il reste. La simple évocation du début de l’ombre d’une possible réflexion suffirait à déclencher des spéculations et une course
interne qui, non structurée, pourrait créer de la division et des dommages. Surtout au moment où François Legault, visage de la CAQ depuis qu’il a fondé le parti en 2011 n’a pas
véritablement de dauphin ou de dauphine à sa succession. Et il faut dire que le premier ministre arrive à éviter la grogne à l’interne. > Lundi, il a aussi eu le soutien des jeunes
caquistes qui estiment > qu’il est encore «l’homme de la situation». Chez les élus, sa grosse équipe de 86 députés semble solidaire. Pour l’instant. Mardi au retour à l’Assemblée
nationale après une semaine de relâche parlementaire, le député du Parti québécois Pascal Bérubé a fait écho aux propos tenus la semaine dernière par le député caquiste de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue, Daniel Bernard. Ce dernier a dénoncé le manque d’investissements en Abitibi-Témiscamingue et le poids politique dans les régions. «Ce n’est pas banal qu’un
député décide de libérer sa parole», a dit Pascal Bérubé. On s’entend, on est loin de la mutinerie qui a marqué les derniers mois de Justin Trudeau comme chef du Parti libéral du Canada.
Mais il suffit parfois d’une brèche, d’un ou deux élus insatisfaits, des députés d’arrière-ban qui craignent d’être emportés par les sondages dévastateurs pour que ça déboule. En mars 2024,
j’écrivais que les deux ans et demi avant les élections seraient les 929 jours les plus longs pour François Legault. Pour info, nous sommes à 485 jours. C’est long si la pénible descente se
poursuit. Et ça commence à être court pour renverser la tendance. POUR RÉAGIR À CETTE CHRONIQUE, ÉCRIVEZ-NOUS À [email protected]. CERTAINES RÉPONSES POURRAIENT ÊTRE PUBLIÉES DANS NOTRE
SECTION OPINIONS.