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Il y a un an, le repreneur turc Migiboy s'était engagé à sauver 90% des emplois et conserver une centaine de boutiques en propre. Retour à la case départ pour Naf Naf. Les salariés de
l'enseigne de prêt-à-porter ont appris mercredi que leur direction allait demander le placement de l'entreprise en redressement judiciaire "en vue d'un plan de
continuation", selon un document du CSE. "Le scénario catastrophe que nous redoutions se répète, moins d'un an après la reprise par le groupe turc Migiboy" dans la foulée
d'un précédent redressement judiciaire, a indiqué la CFDT dans un communiqué. Le repreneur turc s'était engagé en juin 2024 à sauver 90% des emplois et conserver une centaine de
boutiques en propre. A l'époque, la société Migiboy Tekstil a offert plus de 1,5 million d'euros pour reprendre l'enseigne française. Ce faisant, l'entreprise turque
avait sauvé 521 emplois sur 586 et une centaine de boutiques en France, et repris les filiales en Espagne, en Italie et en Belgique. Contactée, la direction de Naf Naf n'a pas répondu
dans l'immédiat. "DISSIMULATION MENSONGÈRE DE LA SITUATION RÉELLE DE L'ENTREPRISE" C'est lors d'un CSE extraordinaire tenu mercredi matin que les salariés de
l'entreprise ont appris la nouvelle de la demande de mise en redressement judiciaire auprès du tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Dans son avis du jour, le CSE se dit
"profondément choqué par la demande de mise en redressement judiciaire, qui intervient moins d'un an après la reprise". Il dénonce une "dissimulation mensongère de la
situation réelle de l'entreprise" ces derniers mois de la part de la direction. > "De nouveau, les salariés sont placés dans une situation > d'incertitude extrême
et voient leur emploi menacé", déplore la > CFDT, selon laquelle Naf Naf emploie quelque 700 personnes. La marque iconique des années 1990 enchaîne les déboires depuis plusieurs
années, avec une troisième demande de redressement judiciaire en cinq ans. Lancée en 1973 par deux frères, Gérard et Patrick Pariente, Naf Naf - en hommage au "petit cochon le plus fort
et le plus malin des trois" - acquiert une certaine notoriété en 1983. Sa combinaison en toile de coton déclinée en plusieurs couleurs se vend alors à plus de 3 millions
d'exemplaires, rappelle le site de la marque. Un succès commercial qui prend de l'ampleur dans les années 1990 lorsque la marque lance des campagnes publicitaires très remarquées,
avec pour slogan "Le Grand Méchant Look". Mais en mai 2020, en pleine épidémie de Covid, la marque est placée en redressement judiciaire. L'entreprise est alors reprise par le
groupe franco-turc SY International, qui emploie plus de 1.000 personnes dans le monde, et avait déjà acquis l'enseigne Sinéquanone en 2019. La marque, qui s'est endettée durant
la pandémie, notamment en raison de loyers impayés, est de nouveau placée en redressement judiciaire en septembre 2023. CONTEXTE DIFFICILE POUR LES ENTREPRISES TEXTILES EN FRANCE Ce
troisième redressement judiciaire en cinq ans pour Naf Naf s'inscrit dans un contexte particulièrement difficile pour les entreprises textiles en France, frappées par une violente crise
depuis plusieurs années. Camaïeu, Kookaï, Gap France, André, San Marina, Minelli, Pimkie, Comptoir des Cotonniers, Princesse Tam Tam, IKKS, Kaporal: nombreuses sont les marques qui ont fait
les frais de cette tourmente. Dernièrement, le développement de la fast-fashion, dont le site Shein est le symbole, a continué de menacer le modèle économique des enseignes plus anciennes
bon marché. Cette mode éphémère, aux très bas prix et aux collections renouvelées très fréquemment, grignote chaque jour un peu plus des parts de marché en France. TT avec AFP