Dépenses et hausse d’impôts : les zones d’ombre du programme de nicolas sarkozy | terra nova


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La cellule chiffrage de Terra Nova a examiné le chiffrage du projet présidentiel présenté le 5 avril par Nicolas Sarkozy. Si Nicolas Sarkozy a été avare de nouvelles annonces (l’essentiel


des propositions avaient déjà été présentées), le plan de retour à l’équilibre des comptes publics à l’horizon 2016 a été minutieusement détaillée.   Pour ramener le déficit public à zéro en


2016, le projet annonce un effort de 115 milliards d’euros d’efforts auxquels s’ajouteraient « 9,5 milliards d’euros à financer ». Le plan d’ajustement atteindrait ainsi 125 milliards


d’euros en 4 ans (2012–2016), dont les « deux tiers (64 %) » porteraient sur les dépenses.   Le taux de prélèvements obligatoires, sur la base d’une hausse des impôts supérieure à 40 


milliards d’euros en 4 ans, serait porté à 45,8 % de PIB en 2016. Le taux de dépenses publiques dans le PIB baisserait pour sa part de 4 points.   Les experts de la cellule chiffrage de


Terra Nova ont analysé en détail les documents financiers qui ont été rendus publics. La trajectoire de retour à l’équilibre affichée pour 2016 soulève trois questions :   1.        Le COÛT


DES DÉPENSES NOUVELLES du programme paraît fortement sous-évalué, d’environ 15 milliards d’euros selon nos calculs : le coût des nouvelles annoncées présentées par Nicolas Sarkozy atteint 26


 milliards d’euros dans notre scénario médian. Et encore, ce chiffre n’inclut-il pas le coût en trésorerie de l’une des rares mesures réellement nouvelles annoncées le 5 avril :


l’anticipation du versement des pensions dès le 1er de chaque mois, qui pourrait coûter plus de 8 milliards d’euros supplémentaires ; 2.        La HAUSSE DES IMPÔTS est beaucoup plus


importante qu’annoncée : 40 milliards d’euros d’ici 2017 dont 22 reposent sur des rendements très hypothétiques ou demeurent non documentés. Au total, il manque donc plus de 35 milliards


d’euros à la trajectoire de retour à l’équilibre affiché pour 2016 ; 3.        Les ÉCONOMIES AFFICHÉES apparaissent extrêmement ambitieuses (5 fois le rendement de la RGPP depuis 5 ans)


faute de visibilité sur les réformes de structure qui seraient engagées.   Au total, il manque donc plus de 35 milliards d’euros à la trajectoire de retour à l’équilibre affiché pour 2016 


sur la base des économies affichées.