Les écolos et les élections présidentielles de 2012 | terra nova


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Les candidats écolos fleurissent en cet hiver comme les fleurs au printemps ou les champignons à l’automne. Les uns comme Yves Cochet et Eva Joly se préparent à des primaires organisées par


« Europe Ecologie – les Verts », d’autres comme Nicolas Hulot n’ont pas pris encore de décision et il n’est pas sûr qu’ils se plient à cette primaire, il en va de même pour Corinne Lepage.


Qui est le meilleur candidat ou la meilleure candidate et comment le ou la désigner ? Eva Joly et Nicolas Hulot  se sont mis d’accord pour ne pas s’affronter, c’est ça l’essentiel. Mais s’il


fallait d’abord répondre à cette question préalable : en 2012 faut-il un candidat ou une candidate écologiste ? C’est ce débat préalable que, nous les écologistes, devons avoir, un bon


débat pour la coopérative Europe Ecologie dont je fais partie et où je ferai tout pour qu’il ait lieu, mais aussi pour le parti « Europe Ecologie – les Verts » si des adhérents, dont je ne


fais pas partie, le proposent et arrivent à l’obtenir. Pour beaucoup, si on ne participe pas aux élections présidentielles, on n’existe pas politiquement. Les années 2007–2008 apportent


pourtant un démenti cinglant à cette affirmation, moins de 1,5% aux présidentielles, 16% aux européennes. De 1974, avec comme candidat René Dumont, jusqu’en 2002, avec la candidature de Noël


Mamère, j’ai toujours voté écolo. En 2002, après le départ difficile de la campagne d’Alain Lipietz, désigné démocratiquement par les Verts au détriment de Noël Mamère, j’avais écrit une


tribune dans Libération : « Camarades Verts changez de candidat ! ». Ils m’ont hélas écouté… Noël a dépassé les 5% et Jospin fut éliminé au premier tour. Avec Alain Lipietz, ce ne serait pas


arrivé, il n’aurait pas fait 2%… Je fais donc partie des traumatisés de 2002, et j’ai décidé qu’aux élections présidentielles, je ne voterai au premier tour que pour un candidat ou une


candidate qui aurait une chance de figurer au deuxième… C’est pourquoi en 2007 j’ai voté Ségolène Royal au premier tour, comme la majorité des écologistes.  Certains ont voté Bayrou ce que


j’aurais pu faire aussi. D’où ma tribune dans Libération : « Nicolas n’y va pas » et qui est toujours d’actualité. Selon toute vraisemblance, Marine Le Pen en 2012 fera mieux que son père en


2002. Il faudra donc faire mieux qu’elle ou que Sarkozy. Un candidat écolo n’a aucune chance d’arriver en deuxième place, mais peut empêcher un candidat socialiste d’y arriver. Alors il


faut négocier dès aujourd’hui avec le PS. L’accord devra : 1.    Porter sur l’introduction d’une dose de proportionnelle, par exemple 200 députés sur les 600. Ce qui a 15% ferait 30 députés.


C’est ce nombre que le PS doit nous accorder pour la prochaine chambre des députés. 2.    Reprendre l’idée proposée par Nicolas Hulot d’un grand ministère de l’Écologie comprenant


l’énergie, la mer, l’agriculture et les transports, idée abandonnée par le nouveau gouvernement Fillon… 3.    Reprendre comme minima programmatique ce qui avait été obtenu lors du Grenelle


de l’Environnement, et abandonné par la suite. Enfin il faudra aussi obtenir le droit de participer à la campagne présidentielle pour faire entendre notre partition. Nous pouvons aussi


imaginer participer aux primaires organisées par le PS et qui deviendraient ainsi les primaires d’une opposition responsable à la majorité actuelle. Laissons aux groupuscules trotskistes et


à Mélenchon l’irresponsabilité de nous retrouver avec un deuxième tour Marine Le Pen – Nicolas Sarkozy. Nous pouvons toujours nous préparer à une candidature écolo au cas où le Front


National devait s’effondrer, mais hélas cela me paraît improbable.  Alors que la discussion commence.