Villeurbanne : un Coran brûlé dans une mosquée, un homme interpellé

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Un Coran a été volé et brûlé dans une mosquée de Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, ont annoncé mardi ses responsables.Une plainte a été déposée et une enquête a été ouverte. Un acte


"islamophobe". C'est ainsi que des responsables musulmans et des élus locaux ont qualifié l'incident qui s'est déroulé à la mosquée de Villeurbanne, où un Coran a été brulé.


Mardi soir, l'AFP a appris auprès du parquet de Lyon qu'un homme soupçonné a été interpellé et placé en garde à vue. Selon nos informations, ce dernier est âgé de 27 ans. 


Les faits se sont déroulés dans la nuit de dimanche 1er à lundi 2 juin, peu avant la première prière du matin. "Un individu à visage découvert s'est introduit dans la salle de prière,


s'est emparé d'un exemplaire du Coran, l'a incendié puis l'a déposé à l'extérieur de l'édifice avant de prendre la fuite", a annoncé le Conseil des mosquées du


Rhône (CMR) dans un communiqué.


Le Coran "brûlé dans la rue" Cet homme est entré dans la mosquée vers 03h45 et a eu un échange avec un fidèle qui lui a demandé d'enlever ses chaussures, a précisé une source policière


à l'AFP. Il n'y a pas eu de violence mais en ressortant, il s'est emparé d'un Coran mis à disposition des fidèles et "l'aurait brûlé dans la rue", a-t-elle ajouté.


Il n'y a pas eu d'appel à la police, laquelle a découvert les faits parce que le trésorier de la mosquée a porté plainte mardi.


Le fidèle témoin de l'incendie avait éteint les flammes sans donner l'alerte parce qu'il n'avait pas réalisé ce qui s'était passé, a expliqué Kamel Kabtane, le


recteur de la Grande mosquée de Lyon. Il en a finalement parlé aux responsables qui ont consulté ce mardi les images de vidéosurveillance et porté plainte, a-t-il précisé. Une enquête a été


confiée à la police pour identifier l'auteur et pour "dégradation ou détérioration par un moyen dangereux pour les personnes, commise en raison de la race, l'ethnie, la nation ou


la religion", a indiqué le parquet de Lyon à l'AFP.


De son côté,  la préfète Fabienne Buccio "assure nos concitoyens musulmans dans le Rhône de toute l’attention de l’État et de son soutien face aux actes haineux dont ils sont la cible. Les


faits signalés aujourd’hui suite à un dépôt de plainte auprès de la police nationale fait l’objet d’une enquête afin de retrouver l’auteur."


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Il s'agit d'un "acte islamophobe d'une extrême gravité (...) dans un contexte déjà marqué par les violences à l'encontre de notre communauté", ont dénoncé les


responsables de la mosquée Errahma sur son site internet. Les députés LFI du Rhône Idir Boumertit et Gabriel Amard, comme le maire socialiste de Villeurbanne, Cédric Van Styvendael, ont


également condamné "un acte islamophobe". 


Invoquant une "profanation odieuse" et une "atteinte grave à la dignité des fidèles et aux principes fondamentaux de notre république", le CMR, instance fédérative qui regroupe les lieux de


culte musulmans du département du Rhône, appelle les autorités à "tout mettre en œuvre pour identifier l'auteur de cet acte et engager des poursuites exemplaires". Le CMR évoque "une


série d'agressions haineuses" et un "climat de plus en plus hostile aux citoyens de confession musulmane". Les trois premiers mois de 2025 ont enregistré une augmentation des actes


antimusulmans de 72% par rapport à la même période en 2024, avec 79 cas recensés, selon un décompte du ministère de l'Intérieur.


Thomas GUIEN