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La famille de Baptiste Sallefranque, ce Dacquois poignardé en 2016, à Pau, a longuement évoqué sa vie au deuxième jour du procès de Frédéric de Chérancé, devant la cour d'assises des
Pyrénées-Atlantiques La famille de Baptiste Sallefranque, tué d’un coup de couteau le 25 août 2016, à Pau, après une querelle d’automobilistes, a mal vécu de voir le jeune Dacquois être
résumé lundi 8 mars 2021 à ses condamnations et à sa description de « justicier de la route » par le directeur d’enquête. Alors mardi 9 mars, pour le deuxième jour du procès d’assises de
Frédéric de Chérancé, jugé jusqu’à jeudi pour homicide volontaire, les parents et les sœurs du Dacquois se sont attachés à dépeindre un père aimant, un « oncle gâteau », « le cœur sur la
main ». « Quelqu’un d’impulsif mais pas méchant », ajoute Jessica, sa compagne de l’époque, qui rapporte, sous les questions de l’avocate de la défense, une précédente altercation de la
victime avec un automobiliste. « IL A PAYÉ SA DETTE EN PRISON » Son casier judiciaire, qui porte trace de neuf mentions pour, entre autres, des vols et des violences, est connu de la
famille. « Alors oui, il a fait des bêtises de jeunesse mais il a payé sa dette en prison et n’a jamais eu de sang sur les mains, a lâché dans une longue tirade la sœur aînée de Baptiste. Je
ne comprends pas comment il pouvait se retrouver au volant, tuer mon frère de sang-froid, s’enfuir comme ça, le laisser crever comme un chien au sol, faire cinq mois de prison et qu’on
l’autorise à être avec sa famille. » Elle a refusé l’explication du coup de couteau comme geste de défense : « la peur évoquée ne justifie pas le meurtre ». Pour autant, ses proches assurent
qu’ils ne sont pas « dans la vengeance » mais réclament « justice ». « Je veux rentrer jeudi et pouvoir dire à mes enfants que l’assassin de leur oncle est en prison », a raconté la seconde
sœur. « J’ai besoin d’entendre une sanction à la hauteur du drame que nous subissons », a ajouté sa tante. LE FILS TRAUMATISÉ Dans le box, Frédéric de Chérancé ne regarde pas les parties
civiles à la barre. Interrogé, il fait part de sa « très grande tristesse » se dit « anéanti ». S’il reconnaît « être l’auteur des faits », il les met à distance n’employant jamais le mot «
meurtre » ou « tué », leur préférant « cette situation », un « drame ». « Ce jeune homme avait une vie et il est mort quoi. » « Tu l’as tué », souffle un membre de la famille dans le public.
Soudée, la famille Sallefranque suit de près l’évolution du fils de Baptiste, dans la voiture au moment où le Landais est décédé. Jessica, la compagne, a tout fait pour que le petit ne voie
pas son père dans son sang, en vain. Le traumatisme de l’enfant, qui fait encore des cauchemars, est profond. « Il a peur que quelqu’un vienne le tuer aussi », confie la mère du garçon,
bientôt 10 ans. Ce dernier est aujourd’hui placé en famille d’accueil. Après les auditions des parties civiles et la fuite de l’accusé (lire par ailleurs) mardi 9 mars, la cour d’assises se
penche aujourd’hui en détail sur les circonstances de la mort de Baptiste Sallefranque avec l’audition de nombreux témoins. UNE FUITE EN QUELQUES MINUTES « Un deuxième geste lâche ». C’est
ainsi que l’une des sœurs de la victime a qualifié la fuite, durant huit jours, de Frédéric de Chérancé. Selon sa famille, l’accusé est arrivé ce soir du 25 août 2016 en « panique », avec «
une tête de drame ». Il ne reste que quelques minutes au domicile, le temps de se changer, de prendre 1000 euros en liquide. Et de nettoyer l’arme comme le fait remarquer l’avocate générale
Orlane Yaouanq.Il annonce partir chez son frère, dans la région toulousaine, par « peur des représailles » de l’entourage de la victime. Il a finalement passé la frontière. « J’ai roulé 36
heures d’affilée sans m’arrêter », se souvient le sexagénaire.Chez lui, le mensonge s’organise : la famille raconte aux policiers que Frédéric de Chérancé est parti chez son frère avant même
le meurtre. Puis, sa fille aînée achète des téléphones prépayés et part le chercher, accompagné d’un ami à elle qui a le permis. « J’avais peur qu’il se fasse du mal », a-t-elle expliqué.
Elle le retrouve deux ou trois jours après et lui apprend que Baptiste Sallefranque est décédé.Me Thierry Sagardoytho, l’un des avocats de la partie civile, a fait de son côté un parallèle
avec le trafic de stupéfiants : « Argent liquide, téléphones, ce sont des procédés qu’on met en place chez les voyous ». En défense, Me Alexandrine Barnaba a insisté sur la reddition de
l’accusé et le fait qu’il ait communiqué sur le lieu où il avait jeté le couteau. « Il était déjà dans une dynamique de se rendre et de collaborer », abonde sa fille aînée.Protégée par son
lien familial avec l’accusé, cette dernière n’est pas poursuivie pour avoir aidé le Béarnais dans sa fuite. Mais l’ami de la famille devra répondre prochainement de complicité de recel de
malfaiteurs devant le tribunal correctionnel de Pau.