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Des slogans révolutionnaires et internationalistes se sont fait entendre dans les rues de Narbonne ce 1er mai. _« Derrière le fascisme, se cache le capital. La lutte antifasciste est
internationale ! »_ ont pu réaffirmer les manifestants, alors que dans le même temps se tenait un meeting du Rassemblement National, qui tente de s’approprier le 1er mai et qui s’installe
dans la ville de Narbonne pour les municipales 2026. À l’appel d’une quarantaine d’organisations syndicales, politiques et associatives, les habitants de Narbonne ont participé à un village
antifasciste, qui a réuni 5000 personnes. S’ORGANISER CONTRE L’EXTRÊME-DROITE Le village a réuni des militants, des travailleurs, des étudiants et lycéens, des retraités et des artistes
autour de nombreux concerts et tables rondes toute la journée, à la suite de la manifestation matinale pour le 1er mai. À cette occasion, des débats se sont par exemple tenus sur la
situation internationale, l’antiracisme, la gestion des villes et des campagnes par l’extrême droite, dans des salles remplies, témoignant de l’envie de toutes et tous de discuter et de
s’organiser dans la lutte. La discussion _« Écologie et Agriculture »_ animée par l’Atelier Paysan, la Confédération Paysanne et Greenpeace a suscité un vif intérêt. Elle a notamment permis
de questionner la centralisation et l’individualisme du projet écologique, pensé depuis les villes, en oubliant les campagnes, les paysan·nes et les classes populaires rurales. Mais comment
construire une écologie pour toutes et tous sans celles et ceux qui cultivent et habitent la terre ? Ces enjeux, profondément actuels, rassemblent largement, comme en témoigne le succès de
la mobilisation. Une réussite qui illustre la volonté largement partagée de s’organiser contre l’extrême droite dans un territoire conquis par le Rassemblement National, qui tient les
mairies voisines et emblématiques de Perpignan et Béziers et les trois députés du département. DÉNONCER L’INSTRUMENTALISATION DE LA RURALITÉ PAR L’EXTRÊME-DROITE Cette journée témoigne de la
volonté de s’organiser autour d’une autre perspective. Une occasion pour les travailleurs et les militants de défendre leur analyse de la situation, loin des idées d’extrême droite qui
dominent le département. Les discussions ont ainsi porté sur cette campagne en déclin, sur la détresse actuelle dans les campagnes, conséquence de la désertification, que le RN attribue à
l’immigration. Au coeur des discussions, la question des rares espaces de sociabilité restants, des écoles qui ferment une à une dans les villages, de la précarité économique massive des
jeunes, dont celles et ceux qui en ont les moyens partent pour étudier ailleurs et de la disparition des paysans et de leurs fermes. En effet, l’agriculture a subi la destruction de 80 000
emplois entre 2010 et 2020, fruit des politiques agricoles néolibérales de l’État et de l’industrialisation de la production. Cela est dû au fait que les grands groupes industriels
s’accaparent leurs terres et rendent les paysans dépendants à toutes les échelles, que ce soit de la machine agricole, des produits phytosanitaires, des semences brevetées par l’industrie,
ainsi que dans tous les débouchés de la grande distribution et de la transformation industrielle. Pour répondre à ces difficultés locales, le village antifasciste de Narbonne a également été
l’occasion de présenter des revendications autour des emplois, de porter une combativité nouvelle face aux discours de l’extrême droite et de penser la construction d’un front
antimilitariste, issu de l’héritage pacifiste des luttes du Larzac (1971 – 1981) et de la solidarité envers le peuple palestinien. En s’organisant par la base, les habitants ont fait une
démonstration de force pour combattre l’extrême droite. Le prochain rendez-vous est déjà fixé au 17 mai, car Narbonne s’apprête à accueillir la première marche des Fiertés de son histoire
pour combattre dans la rue les attaques LGBTphobes du gouvernement, de la bourgeoisie et de l’extrême droite, et le nationalisme guerrier qu’ils promeuvent.