Les Flammes | Musée d'Art Moderne de Paris

feature-image

Play all audios:

Loading...

[embedded content] Source constante d’inspiration et d’expression pour artisans, artistes ou designers, la céramique – de keramos signifiant « argile » en grec - est l’une des plus


anciennes manifestations culturelles de l’humanité, utilisée dès la préhistoire pour la confection d’idoles, d’architecture, et de contenants culinaires. L'exposition Les Flammes


présente ainsi des céramiques réalisées par des artistes ou des céramistes modernes et contemporains (de Jean Carriès, Georg Ohr, Paul Gauguin, Shoji Hamada, Bernard Leach, Marcel


Duchamp, Meret Oppenheim, Pablo Picasso, Salvador Dali, Raoul Dufy, Lucio Fontana, Beatrice Wood, Ken Price, Ron Nagle, Cindy Sherman, Judy Chicago, Miquel Barceló, Jean Girel, Simone Leigh,


Daniel Dewar & Grégory Gicquel, Theaster Gates, Rebecca Warren, Mai Thu Perret, Clare Twomey, Takuro Kuwata, Natsuko Uchino...), des productions historiques signées (de Bernard


Palissy, Marie Talbot, Dave the Potter, ou des Manufactures nationales), ou anonymes (vénus préhistoriques, vases grecs antiques, poterie vernaculaire), ou encore non européennes (poterie


Nok, jarres Mochica, figures Tang, réticulés iraniens, rakus japonais). Trans-historique, cette exposition porte sur la céramique dans ses rapports intrinsèques à l’art et plus


largement à l’humain. Longtemps minoré dans l’échelle des arts, ce médium peut être à la fois fonctionnel et sculptural et oblige à repenser les catégories existantes et les


hiérarchies traditionnelles. Entre l’art, le design et l’artisanat, l’exposition explore ses rapports au décoratif, au culinaire, à la performance, mais aussi la multitude de ses


applications dans les champs du médical, de l’aéronautique ou de l’écologie. Les Flammes aborde ainsi la céramique selon trois thématiques : les techniques (terres et cuissons, formes,


décors), les usages (utilitaires, artistiques, rituels) et les messages (trompe-l’œil, anticlassiques, politiques). Elle révèle également des pièces qui dérogent aux règles,


réinventent les codes et bousculent les approches et ce, même si les recettes, proches de l’alchimie, n’ont quasiment pas évolué au cours de l’histoire. Telle le Phénix qui renait


constamment de ses cendres, la céramique exerce une fascination, croissante bien que cyclique, liée à l’imprédictibilité technique de la cuisson et du four qui ne se laisse jamais


complètement apprivoiser. Sa tactilité, mais aussi sa rudesse, ont toujours inspiré des artisans, et ne cessent d’attirer les artistes depuis la fin du XIXe, ainsi qu’un large public


d’amateurs en général. Le feu, qui a inspiré le titre de l’exposition, est à la fois une donnée technique, d’où découlent des propriétés et des fonctions bien précises mais aussi


des contre- esthétiques spécifiques, ainsi qu’un imaginaire riche pouvant toucher à l’utopie radicale. Par bien des aspects, la céramique est un art de la résistance. La reconnaissance


d’un « âge » de la céramique qui, étrangement, n’avait jamais encore été consacré, semble, aujourd’hui, plus que jamais, s’imposer. Les Flammes s’inscrit, telle un troisième volet,


dans la lignée des expositions Decorum (sur la tapisserie) et Medusa (sur les bijoux) organisées au Musée d’Art Moderne en 2013 et 2017 cherchant à repenser les définitions de l’art.


Elle repose sur des prêts de nombreuses institutions et collections de renom, tant muséales (Sèvres - Manufacture et Musée nationaux, le Mucem, le Louvre, Arizona State University


Museum, etc.) que privées, et sur une collaboration avec des universitaires et théoriciens français et internationaux, dont les trois experts invités Frédéric Bodet, Thomas Golsenne et


Stéphanie Le Follic-Hadida. Un catalogue, avec des textes de plusieurs spécialistes et artistes, un colloque international autour du thème « céramique et politique », co-organisé avec


la Société des Amis et le musée national de Sèvres ainsi que le Musée des Arts Décoratifs à l’Institut national d'histoire de l'art en janvier 2022, un espace de collecte,


un programme d’ateliers et de démonstrations ainsi qu’un projet d’exposition en valise, à destination du public empêché, accompagnent l’exposition. Enfin, le mobilier de la scénographie


réalisée avec l’agence Cros/Patras, et la collaboration de Natsuko Uchino est à plus de 50% recyclé et recyclable, en signe de respect pour la Terre, médium premier de cette


exposition. Une sélection d’œuvres en céramique, issue de la collection du musée, est aussi présentée au sein du parcours permanent, en écho à l’exposition. Commissaire : Anne Dressen


assistée de Margot Nguyen Ron Nagle (bandeau) _Captive Morgan_, 2012 © Ron Nagle, Courtesy Matthew Marks Gallery LA COLLECTE : UN PROJET PARTICIPATIF ET ÉVOLUTIF DURANT L’EXPOSITION LES


FLAMMES Durant toute la durée de l’exposition, un espace de collecte, placé au sein du parcours, présentera des céramiques, déposées par les visiteurs. En savoir plus Plusieurs personnalités


et spécialistes ont été invités à parler de la céramique, de sa pratique, de ses techniques, de ses usages jusqu’aux messages véhiculés par ce médium millénaire. Anne Dressen, commissaire


de Les Flammes. _L'Âge de la céramique_, vous fait découvrir l'exposition. [embedded content]