Réforme des retraites : pour, contre, soutien sous conditions... Quelles sont les positions des différents partis?

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RÉFORME DES RETRAITES : POUR, CONTRE, SOUTIEN SOUS CONDITIONS... QUELLES SONT LES POSITIONS DES DIFFÉRENTS PARTIS ? Le projet de loi présenté mardi par la première ministre promet de


susciter de vifs débats au Parlement. Publicité C'est le moment attendu par certains, redouté par d'autres. Après des tentatives infructueuses durant son premier quinquennat de


faire évoluer le système de retraites, Emmanuel Macron s'apprête à remettre au débat une nouvelle réforme. La première ministre Élisabeth Borne doit en présenter les contours mardi 10


janvier, en précisant les arbitrages, notamment, quant à l'âge choisi. L'exécutif sait le dossier brûlant et susceptible d'enclencher de vastes mouvements de protestation. Son


adoption prochaine au Parlement est en plus incertaine. _Le Figaro _résume les positions connues à ce jour des différents groupes politiques. À VOIR AUSSI - Retraites: Cyril Chabanier


(CFTC) prédit un mois de janvier «chaud» * LE FRONT UNI DE LA NUPES C'est l'un des points d'accord de l'union de la gauche. Depuis sa constitution, la Nupes s'est


toujours posée en fervente opposante à cette réforme. Bien que portée par Emmanuel Macron durant sa campagne, elle est présentée comme étant rejetée par les Français, injuste socialement et


«_inutile_». Une contre-proposition figure même dans le programme de l'alliance : la «_restauration du droit à la retraite à 60 ans à taux plein pour toutes et tous après quarante


annuités de cotisation_». Sur le fond, les députés de gauche sont toutefois plus nuancés. Tous comptent bien voter contre le projet présidentiel, mais diffèrent dans les alternatives


proposées. Le Parti communiste s'accorde par exemple sur le départ à 60 ans, mais souhaite réduire la durée des cotisations à 37,5 annuités. S'agissant des socialistes, Olivier


Faure a récemment déclaré dans les colonnes de _Libération_ dire «_oui au retour à 60 ans mais sans toucher à la durée de cotisation_». Quelques mois plus tôt, sa candidate Anne Hidalgo


défendait le maintien du départ à 62 ans, et un départ à 60 ans pour ceux ayant eu «_une vie professionnelle plus difficile_». Une position similaire à celle de l'écologiste Yannick


Jadot, qui ne souhaitait pas non plus toucher à l'âge légal. PODCAST - Réforme des retraites : «ce qui est fait n'est plus à faire» Sur la forme aussi, les positions sont nuancées.


La France insoumise a répondu à l'appel de dix associations de jeunesse pour participer à la «marche pour nos retraites» prévue le 21 janvier prochain, quand communistes, socialistes


et écologistes ont dit préférer se ranger derrière les initiatives des syndicats. Le député du Nord, François Ruffin, a de son côté prévu un meeting d'opposition mêlant des


représentants des quatre partis. Le numéro un du PCF, Fabien Roussel, souhaite reproduire l'exercice, et lance une campagne nationale pour soumettre la réforme des retraites à


référendum. * L'APPUI VIGILANT DES PARTENAIRES DE LA MAJORITÉ La majorité pourra compter sur ses alliés, même si ces derniers ont tenu à se faire entendre sur certains points. Soucieux


d'adopter une approche pédagogique et de laisser le temps aux concertations, le président du MoDem, François Bayrou, a réclamé à l'automne un report de trois mois de la


présentation de la réforme. Dans Les Échos ce lundi, le maire de Pau rappelle également avoir défendu l'idée d'un âge légal «_porté à 64 ans à partir de 2030 accompagné d'une


accélération de la loi Touraine d'allongement des cotisations_». Le haut-commissaire au Plan - auteur d'une note sur le déficit du système actuel - s'est plus longuement


arrêté sur la nécessité du plein-emploi, «_une très légère augmentation des cotisations patronales_» à laquelle le gouvernement est opposé, ainsi qu'une «_réflexion générale sur le


travail tout au long de la vie_». Du côté d'Horizons, Edouard Philippe plaide régulièrement pour un report de l'âge de départ à 65, voire 67 ans. Le président des députés Horizons,


Laurent Marcangeli, s'est malgré tout posé en soutien de cette réforme. * LE SOUTIEN SOUS CONDITIONS DES RÉPUBLICAINS Les voix de la droite seront primordiales à la majorité, mais


celles-ci ne s'obtiendront pas sans conditions. Si Les Républicains sont traditionnellement en faveur d'une réforme des retraites menant les Français à travailler plus longtemps,


le nouveau chef de file du parti, Éric Ciotti, a fait savoir qu'il ne voterait qu'une «_réforme juste_». Le patron des députés, Olivier Marleix, a quant à lui rappelé les


revendications de ses troupes à l'issue d'un entretien avec Élisabeth Borne, «_notamment sur l'amélioration des petites retraites et l'absence de brutalité dans (la) mise


en œuvre_» de la réforme. Les Républicains souhaitent notamment élargir la retraite minimale à 1200 euros aux actuels retraités. Sur l'âge, Olivier Marleix souhaite «_un trimestre de


cotisation supplémentaire par an_» pour arriver à un âge légal de départ à 63 ans en 2027, avant d'arriver à 64 ans à l'issue du quinquennat suivant. * L'OPPOSITION DU


RASSEMBLEMENT NATIONAL Cette réforme sera d'une «_brutalité inouïe pour des millions de gens_». Voilà les mots employés par le président du parti, Jordan Bardella, invité lundi matin


sur BFMTV/RMC. Le jeune chef du RN estime, comme la gauche, que le texte est «_injuste_», et que la présentation d'un système «_en péril_» est un «_mensonge_». Les 89 députés RN


s'opposeront donc au gouvernement dans l'Hémicycle, mais n'ont pas l'intention de descendre dans les rues. Pour Jordan Bardella, les syndicats, ayant appelé à voter


Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle, sont en effet «_les complices du saccage social, de la guerre sociale qu'est en train de mener Emmanuel Macron au peuple français_».


À la place, les élus lepénistes déposeront «_probablement_» une motion de censure. À VOIR AUSSI - Voeux: Macron appelle à «l'unité de la nation», confirme la réforme des retraites en


2023