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Un président réélu et non rééligible et la crainte réelle de devoir céder la place aux "extrêmes": c'est le "syndrome Obama", exprimé par nombre de soutiens
d'Emmanuel Macron, inquiets des scores record du Rassemblement national et de la stratégie de Marine Le Pen.
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Samedi, La République en marche devient officiellement "Renaissance" au carrousel du Louvre, à quelques mètres de la pyramide où le plus jeune président de la Ve République célébra
sa première victoire en 2017.
"Pour ceux qui ont voté aujourd'hui Madame Le Pen... Ne les sifflez pas ! (...) Je les respecte. Mais je ferai tout durant les cinq années qui viennent pour qu'ils
n'aient plus aucune raison de voter pour les extrêmes", lançait alors le nouveau président.
Cinq ans plus tard, Emmanuel Macron est reconduit à l'Élysée, une première depuis vingt ans, une nouvelle fois face à la candidate de l'extrême droite. Mais cette dernière a
progressé de plus de 2,6 millions de voix au second tour, avec 41,45 % des suffrages exprimés.
Covid, guerre, inflation, "il y a un grand dérèglement", convenait M. Macron durant la présidentielle. "Tout cela crée, dans nos sociétés, des peurs. Et ceux qui jouent avec
les peurs montent. Et je n'ai pas réussi à l'endiguer", poursuivait-il.
En juin, le président réélu a perdu la majorité absolue. Pendant la campagne législative, nombre de flèches de la majorité sortante furent concentrées sur la Nupes et les prétentions de
Jean-Luc Mélenchon de s'imposer à Matignon. Mais à l'arrivée, c'est le RN qui a pulvérisé son record à l'Assemblée, avec 89 députés.
"Il y a eu un vrai malaise aux législatives, un problème de stratégie qui a été changeante", juge un parlementaire de la majorité.
Une certaine anxiété règne depuis en macronie, craignant que l'héritage d'une décennie Macron soit terni par une succession ratée.
La députée Astrid Panosyan-Bouvet a jeté un léger froid lors d'un séminaire fin août en évoquant le scénario Obama. Un argument repris dans Les Échos par le ministre Stanislas Guerini,
qui s'apprête à céder les rênes du parti: "le risque d'une bascule populiste vers l'extrême droite est réel. On a un enjeu politique très clair à ce que, contrairement
aux États-Unis, Donald Trump ne succède pas à Barack Obama."
Né en décembre 1977, Emmanuel Macron a voté pour la première fois à la présidentielle en 2002, scrutin qui vit l'accession de Jean-Marie Le Pen au second tour.
"Depuis le traumatisme du 21 avril 2002, rien n'a changé. La classe politique et médiatique forme un peuple de somnambules qui ne veut pas voir venir ce qui monte. Il
s'indigne, de temps en temps, sans en tirer aucune conséquence", écrivait le futur président dans son livre-manifeste, "Révolutions", en 2016.
M. Macron "a très tôt considéré que la famille du RN était son ennemi principal". "Il a établi très tôt, avant les européennes (de 2019), une distinction entre les
nationalistes et les progressistes", relève le politologue Jean-Yves Camus.
Mais ce spécialiste de l'extrême droite ne voit "pas de combat intellectuel contre les adversaires ainsi désignés", et doute que "le cap suivi par l'exécutif soit de
nature à décrocher" les électeurs du RN.
"Il faut aussi regarder la composition sociologique de l'électorat frontiste qui impose de donner des réponses sociales", développe-t-il, citant la réforme des retraites sur
laquelle il ne voit "aucune conciliation possible entre ce que souhaite le RN et le président".
"Les gens ne se rendent pas compte. Le RN est très populaire", avertit un autre député Renaissance qui, comme bon nombre de ses collègues, s'alarme de la stratégie
"intelligente" de normalisation de Marine Le Pen.
"Un parti centriste tient la poule aux oeufs d'or, normalement: en cas d'opposition avec un candidat d'extrême droite, la gauche devrait se tourner vers lui, mais cela ne
s'est pas produit. Tout devient donc possible", juge Benjamin Morel, maître de conférence en droit public.
À Découvrir LE KANGOUROU DU JOUR Répondre En 2027, cet électorat central "cherchera le nouveau rempart" face à l'extrême droite, table un conseiller d'un prétendant à
l'Élysée.
17/09/2022 13:27:24 - Paris (AFP) - © 2022 AFP