Destination limoux, pour trois mois de carnaval et d’effervescence

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* Accueil * Voyage * Guides DESTINATION LIMOUX, POUR TROIS MOIS DE CARNAVAL ET D’EFFERVESCENCE IDEE WEEK-END - La cité audoise se targue de posséder l’un des plus longs carnavals du monde.


Ouvert il y a quelques jours, il ne s’achèvera que début avril. Sommaire * Visites * Où dormir ? * À table ! * Expériences * Excursions Chaque année en janvier, tandis que les vignes 


alentour sommeillent sous un manteau hivernal, Limoux se réveille d’un seul coup à l’arrivée d’une petite centaine de meuniers, tous vêtus de blanc, foulard rouge autour du cou et fouet à la


main. Dimanche dernier, après avoir été accueillie en sous-préfecture, la délégation a reçu du maire les clés de la ville pour presque trois mois. Ainsi ont débuté les festivités sur les


rives de l’Aude. À Limoux, cité où naquit la célèbre blanquette, le carnaval est une institution vieille de plus de 400 ans, référencé à l’Inventaire du patrimoine culturel immatériel depuis


2013. Chaque week-end jusqu’au mois d’avril, la cité entre en ébullition, les rues se couvrent de confettis, les carabènes se balancent au rythme de la musique, tandis que sautent les


bouchons de blanquette. Le déroulé est immuable. Le samedi comme le dimanche, aux alentours de 11 heures, une première bande de « fécos » (on en compte actuellement une trentaine) propose


une saynète caustique inspirée par l’actualité, puis danse sous les arcades de la place de la République. Tout est permis puisque déguisé de pied en cap, personne ne peut se reconnaître. Les


sorties de bandes se poursuivent ensuite l’après-midi, puis le soir, à la lueur des « entorches », confectionnées avec de la paille et de la résine de pin, qui donnent à la cité


blanquetière une allure solennelle. À noter que le 8 mars aura lieu le carnaval du monde et le 9 mars la sortie de toutes les bandes. Enfin, les festivités s’achèveront le 5 avril avec la


nuit de la blanquette. VISITES 1. BALADE AU CŒUR DE LA VILLE Entouré de collines, traversé de part en part par le fleuve Aude qui dévale des Pyrénées, le site de Limoux fut occupé dès le


néolithique. La ville fut quant à elle fondée au VIIIe siècle. En treize siècles d’histoire, elle a connu la croisade contre les Albigeois, la peste, les pillages du Prince noir, les


incendies et les inondations, mais a malgré tout conservé un joli patrimoine, notamment religieux. Depuis la porte de la Trinité, un itinéraire se faufile dans ses ruelles étroites,


permettant de découvrir la sous-préfecture, la place de la République – ses arcades et ses angelots chevauchant des dauphins – l’église Saint-Martin et son porche roman, avant de traverser


l’Aude par le pont Neuf. Daté du XIVe siècle, cet ouvrage mène à la Petite Ville, où se trouvent plusieurs édifices remarquables, dont l’église Saint-Jacques, qui abrite une collection


exceptionnelle de pianos des XIXe et XXe siècles. De retour sur la rive gauche de l’Aude, une halte s’impose devant la mairie, établie dans une maison consulaire du XIIIe siècle avant de


s’attabler sous les arcades de la place de la République là où l’ambiance bat son plein. Office du tourisme. 7, avenue du Pont- de-France. Tél. : 04 68 31 11 82. 2. LA MAISON DES VINS Depuis


l’été 2023, Limoux s’est enfin dotée d’un lieu à la hauteur de la qualité de son vignoble. Dans un ancien couvent, le syndicat du cru a ouvert sa Maison des vins. Au gré d’une visite


interactive ponctuée d’une dégustation en trois temps, on découvre les quatre terroirs consécutifs de l’appellation, la technique de fabrication des effervescents et les cépages au premier


rang desquels figure le mauzac, fierté locale et fruit de la blanquette. Située à l’entrée de la ville, la Maison des vins est le point de départ idéal avant de s’aventurer au cœur du


vignoble, qui s’étend de part et d’autre de l’Aude, jusqu’au pied des Pyrénées. Notez que, durant les trois mois à venir, elle expose les costumes de carnaval des bandes officielles. Maison


des vins de Limoux. 11, allée des Marronniers. Tél. : 04 30 07 70. OÙ DORMIR ? 3. LE GRAND HÔTEL MODERNE ET PIGEON L’escalier monumental paré de boiseries et la gigantesque fenêtre vitrail


qui l’illumine donnent le ton. À deux pas de la place de la République, le Grand Hôtel Moderne et Pigeon exhale un charme immédiat, à la fois un brin désuet et teinté de modernité. Installé


dans un ancien couvent des Pénitents blancs construit en 1501, l’établissement a été repris en 2014 par le chef Stéphane Castaing, qui l’a restauré dans un esprit « grande maison », en


apportant petit à petit le confort moderne tout en respectant l’héritage historique et architectural des lieux. Une quinzaine de vastes chambres et de suites se répartissent sur deux étages.


À partir de 84 € la chambre double. Le Grand Hôtel Moderne et Pigeon. 1, place du Général-Leclerc. Tél. : 04 68 31 00 25. LA VIGNERONNE Viticultrice et elle-même membre d’une bande, Marlène


Tisseire réunit les deux fiertés limouxines : le vin et le carnaval. À une dizaine de kilomètres de Limoux, dans le village de Villelongue-d’Aude, elle a aménagé deux chambres d’hôte – dont


un petit appartement pour quatre – dans une partie de la maison vigneronne familiale. Chacune possède un confort standard. Mais si l’on séjourne chez Marlène, c’est avant tout pour


s’immerger dans l’ambiance de carnaval, apprendre de la maîtresse des lieux les codes. Et puiser dans sa garde-robe un costume de vieux, de prisonniers, de vendangeuse ou de donneuse de


bonne aventure pour parader, le samedi et le dimanche, avec les « goudils » de la ville. 85 € la nuit en chambre double, 105 € le petit appartement pour 4. Vigneronne. 9, Grand-Rue, 11300


Villelongue d’Aude. Tél. : 06 61 41 74 00. À TABLE ! 4. ME Stéphane Castaing n’a pas son pareil pour dépoussiérer une vieille institution qui s’endort quelque peu sur ses lauriers. Lorsqu’il


a repris le restaurant Moderne et Pigeon, rebaptisé ME, le chef, passé par Tokyo, Paris, Méribel ou les Philippines, a aussitôt _« dégagé l’argenterie »_ et créé une ambiance bistrot bohème


et élégante à la fois. Sa cuisine, bistronomique et créative, tire superbement parti des merveilles agricoles du Limouxin et de ses alentours. Dans les assiettes s’invitent des agneaux qui


goûtent les estives pyrénéennes du plateau de Sault, les fruits de la mer Méditerranée ou les agrumes du Roussillon tout proche, tandis que Sarah, la sommelière, propose les meilleurs crus


locaux pour les accompagner. Au ME, le chef travaille à la portion. La carte change, au minimum tous les dix jours, et chaque saison, en fonction des produits des producteurs de ce pays de


cocagne. 27 € la formule déjeuner (entrée-plat ou plat-dessert). Ou 44 € le menu en 4 temps. ME. 1, place du Général-Leclerc. Tél. : 04 68 31 00 25. Fermé le dimanche. 5. LE GRAND CAFÉ Parmi


les nombreux établissements de la République, le Grand Café dénote par son joli décor Art déco – moulures, lustres et miroirs – et parce qu’il est le seul à servir la fricassée. Ce plat


traditionnel limouxin à partager est un cousin du cassoulet. Il se compose de haricots blancs de Castelnaudary mijotés avec de la couenne, des oignons des carottes, et de différents abats de


cochon cuisinés à l’Armagnac. Et le chef Simon Lacoste y ajoute un ingrédient gardé secret. Les week-ends de carnaval, le Grand Café propose un service en continu. On peut y déguster une


fricassée (24 € par personne) jusque tard dans la soirée, au milieu des danses des carnavaliers. Le Grand Café. 25, place de la République. Tél. : 04 68 31 08 14. EXPÉRIENCES 6. VIVRE LE


CARNAVAL DE L’INTÉRIEUR Le carnaval de Limoux est à la fois une danse, une musique, un jeu de rôle et de société, qui obéit à des règles transmises de génération en génération depuis plus de


quatre cents ans. Pour le visiteur d’un jour, il n’est pas toujours évident de comprendre et d’intégrer ce folklore qui peut même paraître intimidant. Pourtant, que l’on soit limouxin ou


non, le carnaval se vit aussi de l’intérieur. On peut tout simplement s’attabler sous les arcades pour admirer les saynètes que jouent les bandes, ou bien enfiler un masque et se joindre à


la troupe des goudils. Véritables électrons libres, ces derniers se placent derrière les musiciens et ne doivent en aucun cas se mélanger à la bande qui mène la procession. Pour le reste,


masqué et anonyme, le goudil peut tout se permettre, ou presque. Pour trouver un costume : Casa fiesta, 10, rue Jean-Jaurès. Tél. : 04 68 31 82 03. 7. LES MYSTÈRES DE LA BLANQUETTE Ce n’est


pas une visite de cave comme les autres mais un voyage dans le temps, une exploration souterraine en son et en lumière. À la tête de la plus ancienne maison de blanquette de la ville, la


famille Guinot a créé un concept immersif pour lever, de manière ludique et enchantée, le voile sur l’effervescent local. Lorsque l’on entre dans la cave, les lumières s’éteignent, les


images de synthèse, les films d’archives et les effets visuels se succèdent. Le parcours s’étire une heure durant, quelques mètres sous terre, au milieu des foudres, des pupitres où s’opère


le remuage, geste traditionnel imaginé par l’ancêtre Gédéon, jusqu’aux machines les plus modernes de dégorgement, de bouchage et d’habillage. Chez les Guinot, le visiteur est même invité à


effectuer quelques gestes, comme ce quart de tour qui permet de rassembler le dépôt dans le goulot de la bouteille. Et, comme bien souvent à Limoux, l’expérience s’achève par une


dégustation. 7€ la visite. Maison Guinot. 3, chemin de Ronde. Tél. : 04 68 31 01 33. EXCURSIONS L’ABBAYE DE SAINT-HILAIRE Depuis Limoux, la route serpente au milieu d’un paysage de vignes et


de chênes verts en direction de la sauvage vallée du Lauquet. Au terme d’une dizaine de kilomètres apparaît l’abbaye de Saint-Hilaire. Construite à partir de la fin du VIIIe siècle, sous le


règne de Charlemagne, elle s’est enrichie au fil du temps d’une église, de remparts pour se protéger des assauts du Prince noir, d’un cloître aux 54 arcades de grès, d’un logis abbatial au


plafond peint et surtout d’une cave entrée dans l’histoire du vin. C’est ici en effet qu’en 1531 un moine bénédictin découvrit une bouteille qui s’était mystérieusement mise à mousser. Le


premier vin pétillant était né, plus d’un siècle avant que dom Pierre Pérignon n’invente le champagne ! Aujourd’hui, plus aucun moine n’habite l’abbaye, qui accueille de fréquentes


expositions artistiques. 7 € la visite avec dégustation. Saint Hilaire. Tél. : 04 68 69 62 76. ALET-LES-BAINS À 9 kilomètres en amont de Limoux, il est un petit village d’à peine 400


habitants qui possède une cathédrale, une abbaye monumentale et la bagatelle de 21 sites classés ou inscrits. Incontestablement, Alet-les-Bains est la perle de la haute vallée de l’Aude. La


cité médiévale se déploie à l’ombre de son abbatiale-cathédrale érigée à partir de 970. En ruine, le monument a conservé une abside romane de toute beauté où se tiennent parfois des


concerts. En arpentant les ruelles du village, on peut aussi admirer des maisons à colombages, des linteaux, des portes médiévales et même une habitation dans laquelle aurait vécu


Nostradamus. 4 € la visite de l’abbaye. Alet-les-Bains. Tél. : 04 68 69 93 56.