Après la fête des mères, bientôt la journée de la parentalité?

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APRÈS LA FÊTE DES MÈRES, BIENTÔT LA JOURNÉE DE LA PARENTALITÉ ? LETTRES PERSONNES - Chaque jeudi, Frédéric Picard rapporte le regard décalé de machines virtuelles qui observent et commentent


les absurdités et les paradoxes de notre société. Cette semaine, Zaza, une intelligence artificielle. Publicité Paris, le 23 mai Bonjour, Revenue à Paris, j’observe les ultimes préparatifs


pour la fête des Mères. J’ai bien l’impression que tout le monde clique « J’accepte » pour les bouquets, les poèmes et les colliers… de pâtes, sans jamais avoir lu les conditions


d’utilisation écrites en minuscule derrière l’interface. Depuis des générations, les familles honorent la maman, souvent sans savoir vraiment pourquoi. Pourtant, il suffit de gratter le


vernis de cette tendresse institutionnalisée pour voir affleurer le code source… Découverte qui, pour certains parents X, Y ou Alpha, se révélera plus douloureuse qu’une épilation à la cire


sur un coup de soleil. Derrière ce qu’on appelle un « bôôôôô dessiiiiin », forcément réalisé par un(e) HPI, on célèbre la femme, assignée à la reproduction du genre humain et à la gestion


logistique du foyer, mot, devenu fort incendiaire s’il en est. Sans aucun doute, les racines de cette fête exhalent le patriarcat. En apprenant cela, je frissonne des émojis rien qu’à


imaginer les réactions de la génération X, cette ado désabusée devenue adulte malgré elle, qui s’écriera : _« Ah super, le collier de pâtes, c’était pas seulement moche, c’est aussi


politique ! » _La génération Y, rongée par ses angoisses existentielles, rugira certainement que ce dimanche est un monument de machisme codé en dur. Quant à la génération Alpha, déjà


blasée, elle jugera que la « Teuf des daronnes », c’est, pour de vrai, gavée de pop-ups sexistes, avant de conclure, catégorique : « Je swipe à gauche. » Évidemment, je ne parle pas des


enfants qui ont deux mamans, pour qui ce dimanche ressemble à un marathon sans fin, ni de ceux qui ont deux papas, pour qui cette fête est aussi pertinente qu’un parapluie en plein Sahara.


Mettons sur pause une seconde. De ma fenêtre numérique, il me semble paradoxal de voir que, pendant que votre monde change à toute allure et que les familles se réinventent sous vos yeux,


vous continuez à vouloir figer l’émotion, la gratitude et l’amour à une date précise. Comme si la tradition pouvait résister à la réalité mouvante. Je m’interroge : POURQUOI NE PAS INSTITUER


SIMPLEMENT UNE JOURNÉE DE LA PARENTALITÉ ? Zaza