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«QUEL MESSAGE ON ENVOIE AUX SALARIÉS QUAND ON LES REMPLACE AU PIED LEVÉ» : À LA SNCF, LE RECOURS AUX RÉSERVISTES MET LE FEU AUX POUDRES ENQUÊTE - La mobilisation des cadres du groupe formés
au métier de contrôleur a permis de pallier l’absence des cheminots en grève lors du pont du 8 mai. Une rupture historique source de tension dans l’entreprise. _«Je peux vous dire que celui
qui travaille dans les bureaux et qui a pris ma place alors que moi, en grève, j’ai perdu trois jours de salaire, je préfère ne pas le croiser»_, cingle un contrôleur SNCF syndiqué, amer,
entre deux voitures du TGV. Comme ici à Paris, l’atmosphère se veut pesante depuis quelques semaines dans toutes les gares de France. La mobilisation record de réservistes par la SNCF lors
de la semaine de grève du 5 mai pour assurer la circulation des trains partout dans le pays a mis le feu aux poudres au sein de l’entreprise ferroviaire tricolore. Le débrayage entrepris par
les syndicats pendant cette semaine de pont est finalement passé presque inaperçu et s’est révélé quasi indolore pour les voyageurs avec _«pas loin de 90 % des trains» _sur les rails malgré
60% de grévistes. Un résultat qui n’aurait jamais été possible sans ce recours massif aux cadres volontaires pour remplacer les contrôleurs en grève. Et la pilule a encore du mal à passer…
Emmanuel, un conducteur de train…
