«je serai un préfet impartial» : dans les alpes-maritimes, laurent hottiaux vise l’ordre et l’unité

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Fraîchement installé au palais préfectoral de Nice, l’énarque de 51 ans a défini ses priorités lors de sa première rencontre avec la presse mardi matin. Sécurité, cohésion territoriale,


impartialité : une méthode tout en rigueur. Publicité Laurent Hottiaux sera-t-il un préfet de l’action ? C’est en tout cas ce qui ressort de son premier grand oral face à la presse, mardi


matin. Le nouveau locataire du Palais des Rois Sardes, qui a pris ses fonctions lundi après quatre années à la préfecture des Hauts-de-Seine, a évoqué sa _«passion pour les territoires»_,


celle du _«terrain»_. _«J’ai un parcours préfectoral, je suis issu du ministère de l’Intérieur»_, a d’abord rappelé cet énarque de 51 ans, également diplômé de Sciences Po et de l’Essec.


Depuis 27 ans, Laurent Hottiaux a alterné les postes entre les territoires - Corse, Yonne, Pas-de-Calais, Haut-Rhin - et les centres décisionnels de l’État. Un passage par Bruxelles, des


fonctions au sein de cabinets ministériels, un poste de conseiller sécurité auprès d’Emmanuel Macron, à l’Élysée. Sa trajectoire, bien que discrète, n’est autre que celle d’un haut


fonctionnaire chevronné. _«Je suis attaché à l’efficacité des actions. Plus que les paroles, ce sont les actes qui comptent»_, a-t-il martelé. NI PRÉFÉRENCE NI TRAITEMENT DE FAVEUR Dans un


département où les tensions politiques et institutionnelles sont monnaie courante, le nouveau préfet a insisté sur sa volonté de faire bloc autour d’une parole unique de l’État. Pas de


préférence, pas de traitement de faveur, pas de double discours. Et d’annoncer qu’il s’investirait pour _«renforcer l’unité» _départementale, quitte à troquer parfois sa casquette brodée


pour un képi de médiateur. _«Mais il ne faut pas se tromper sur les termes. Il n’y a pas de médiation sur l’application de la loi»_, a-t-il prévenu. Et de résumer sa position : _«La loi,


toute la loi, rien que la loi»_. Sur le fond, Laurent Hottiaux a esquissé une première ébauche de la politique qu’il entend mener en terre maralpine. Avec des priorités qui s’accordent sur


le papier avec celles de son prédécesseur : sécurité, lutte contre les trafics, maîtrise du flux migratoire. En bref, du régalien. _«L’ordre, la lutte contre l’insécurité, le trafic de


stupéfiants, la criminalité organisée, seront un fer de lance»_, a-t-il indiqué. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard qu’il s’est rendu l’après-midi même à Cannes, dans le quartier de la


Frayère, pour un premier déplacement autour de la sécurité du quotidien. _«Je ne laisserai rien passer»_, a-t-il déclaré, évoquant la cité cannoise engluée dans le narcotrafic. Plaidant pour


la _«tolérance zéro»_, il a évoqué des efforts à poursuivre en matière de prévention du séparatisme et de lutte contre la radicalisation. > Je serai aux côtés des chefs d’entreprise, des


 collectivités, > de toutes les communes > Laurent Hottiaux, préfet des Alpes-Maritimes. Mais l’autorité préfectorale ne saurait se limiter au régalien, fût-il aussi important dans les


Alpes-Maritimes. Le préfet a souligné son engagement sur les grands dossiers de développement local : transports, accès au logement, développement économique et industrie, tourisme... _«Je


serai aux côtés des chefs d’entreprise, des collectivités, de toutes les communes»_, a-t-il promis. Sans omettre de prêter une attention particulière à la transition écologique, notamment


autour des enjeux liés à la ressource en eau. Interrogé sur la problématique du loup, le préfet a d’ores et déjà annoncé qu’il présiderait _«dans la deuxième quinzaine de juin»_, un comité


de pilotage sur le sujet. L’arrêt récent du tribunal administratif suspendant les arrêtés de tirs renforcés signés par l’ex-préfet Moutouh ne semble pas l’avoir ébranlé. Laurent Hottiaux


n’entend pas, _a priori,_ remettre en cause les positions prises par son prédécesseur en faveur des éleveurs. _«Il n’y a pas de raison»_, a-t-il fait savoir. Preuve de son engagement, il a,


en outre, assuré qu’il s’était impliqué _«très fortement» _avant même sa prise de fonction dans la préparation de la conférence des Nations Unies sur l’océan, qui doit accueillir la planète


entière à Nice du 9 au 13 juin prochain. Quant à ses livres de chevet ? Ils sont à son image : tout en rigueur. Il s’agirait d’ouvrages relatifs au département, façon de mieux s’acclimater à


cette terre tempétueuse.