Surpopulation carcérale : quatre graphiques montrant l’évolution depuis plusieurs années

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SURPOPULATION CARCÉRALE : QUATRE GRAPHIQUES MONTRANT L’ÉVOLUTION DEPUIS PLUSIEURS ANNÉES INFOGRAPHIES – Les prisons françaises n’ont jamais connu un nombre aussi élevé de détenus. Publicité


Sommaire * Une densité carcérale supérieure à 130% * Des maisons d’arrêt surpeuplées * Toulouse et Paris particulièrement touchés Les prisons françaises n’ont jamais connu un tel niveau


d’occupation. Selon les chiffres publiés par le ministère de la Justice, 83.681 personnes étaient incarcérées au 1er mai 2025. Le seuil des 80.000 détenus avait été franchi pour la première


fois en novembre dernier (80.130). Depuis, mois après mois, le nombre de prisonniers continue de croître. Parmi eux, plus de 22.000 sont des prévenus, c’est-à-dire des personnes en attente


de jugement – 27% de la population carcérale. Aujourd’hui, 62.570 places sont officiellement disponibles dans l’ensemble du parc pénitentiaire français. Un chiffre largement insuffisant face


au nombre de détenus. De quoi porter la densité carcérale à 133% pour la métropole et les territoires d’outre mer. Cette saturation contraint même 5.234 détenus à dormir sur des matelas,


soit un millier de plus qu’à la même période l’an dernier. UNE DENSITÉ CARCÉRALE SUPÉRIEURE À 130% Mais cette surpopulation n’a rien de nouveau : dès 1990, les prisons françaises affichaient


déjà une densité de 124%. Depuis lors, seule l’année 2001 a marqué une exception, avec un taux de densité carcérale tombé à 98%, en dessous du seuil critique. Au niveau européen, la France


se distingue malheureusement par ses mauvais résultats. En 2023, treize États membres de l’Union européenne étaient confrontés à une surpopulation carcérale. Parmi eux, la France figurait


parmi les plus touchés, aux côtés de Chypre, et se plaçait devant l’Italie (119,1%) et la Belgique (113,2%), selon les chiffres publiés cette année-là. Le parc pénitentiaire français compte


actuellement 187 établissements, dont 84 maisons d’arrêt. La gestion de ce vaste dispositif relève de la Direction de l’administration pénitentiaire, une branche du ministère de la Justice


chargée de l’exécution des peines, de l’encadrement des personnes incarcérées et de leur réinsertion. Elle s’organise autour de neuf directions interrégionales et d’une mission dédiée à


l’outre-mer. DES MAISONS D’ARRÊT SURPEUPLÉES Les établissements se répartissent en deux grandes catégories. D’un côté, les maisons d’arrêt, qui accueillent les personnes en détention


provisoire ou condamnées à de courtes peines. De l’autre, les établissements pour peines, qui regroupent différents types de structures aux missions spécifiques. Parmi ces derniers, figurent


les maisons centrales réservées aux détenus purgeant de longues peines ou considérés comme particulièrement dangereux. Les centres de détention (25 en France) accueillent des personnes


condamnées à plus de deux ans de prison. À ces structures, s’ajoutent les centres de semi-liberté et les centres pour peines aménagées (CPA), conçus pour accompagner une réinsertion


progressive. Enfin, les établissements pénitentiaires pour mineurs répondent aux besoins spécifiques des jeunes détenus, avec un encadrement adapté. 129 établissements ont une densité


carcérale supérieure à 120%, d’après les chiffres pour le mois d’avril 2025 publiés par le ministère de la justice. Les maisons d’arrêt sont les plus touchées, avec un taux d’occupation


moyen de 162 %, soit 30 points de plus que la moyenne en France. La situation devient critique dans 22 établissements ou quartiers pénitentiaires, où le taux d’occupation dépasse les 200 %,


tous régimes de détention confondus. TOULOUSE ET PARIS PARTICULIÈREMENT TOUCHÉS La région de Toulouse enregistre le taux de surpopulation carcérale le plus élevé de France. La direction


interrégionale y administre 8880 personnes détenues, pour un taux d’occupation moyen de 154,5%, soit près de 20 points au-dessus de la moyenne nationale. En deuxième position, la direction


interrégionale de Paris, qui encadre près de 16.000 personnes écrouées. Là aussi, la situation est préoccupante, avec une densité carcérale de 152%, bien supérieure à la moyenne nationale.