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Une récente publication de Marie-Ève Normandin sur les réseaux sociaux a piqué ma curiosité, à plus forte raison qu’elle a pris soin d’y joindre une photo de sa progéniture de belle humeur
malgré la pluie lui tombant dessus. Normal, ils aiment également se présenter comme étant des «accrocheurs de sourires»... On y voit Kaylian, 20 ans, Maïla, 15 ans, Samaëlle, 14 ans, et
Esteban, 12 ans. Leur mère a écrit: «Ils ont commencé tout petits dans notre entreprise. Esteban avait 3 ans et donnait les cônes aux clients. Samaëlle avait 4 ans et demandait aux clients
s’ils avaient aimé leur journée. Maïla avait 5 ans et redonnait le dépôt aux gens. Kaylian avait 10 ans et roulait les jeux en s’amusant dedans. Ils sont LA raison de cette compagnie...» Je
ne vous apprends rien en ajoutant qu’ils sont ce dont Marie-Ève a de plus précieux. Et c’est justement pour passer le plus de temps possible avec eux, du temps de qualité on s’entend, qu’une
importante décision a été prise il y a dix ans, au terme d’une profonde réflexion durant son congé de maternité prolongé et combien apprécié. > «Je veux travailler dans le bonheur!»
a-t-elle annoncé à son > conjoint, Benoit Vincent, qui n’était pas contre l’idée, au > contraire. Il voyait bien qu’après la naissance du petit dernier, > Esteban pour ne pas le
nommer, celle qui avait étudié en > psychologie adorait son rôle de maman à temps plein de quatre > enfants. Marie-Ève en avait plein les bras et c’était parfait ainsi. Pour tout dire,
elle n’avait pas envie de reprendre son emploi d’agente d’aide sociale… «Je ne voulais plus être dans les problèmes. À long terme, ça me grugeait d’être toujours en recherche de solutions.
Je me sentais zéro épanouie», explique l’ex-fonctionnaire en toute franchise. Comble de malheur, durant cette même période, la maison des Normandin-Vincent a été la proie des flammes, un
sinistre occasionné par un feu de cheminée. «On n’avait plus rien», raconte Marie-Ève en mentionnant qu’il a fallu reconstruire la demeure familiale. Ce chantier et tout le remue-ménage qui
en découle auraient pu mettre un frein à sa quête du bonheur au travail. Au contraire. Sa motivation s’est renforcée, comme un sentiment d’urgence de passer à l’action. «Oui, mais bon,
qu’est-ce que tu vas faire?» lui a demandé Benoit qui, à l’époque, était représentant d’un fournisseur de régimes enregistrés d’épargne-études. Marie-Ève étant d’un naturel optimiste, il n’a
donc pas été surpris de l’entendre lui répondre: «Je suis une fille qui fait beaucoup confiance en la vie. Quelque chose va se présenter.» > Ce je-ne-sais-quoi a surgi à l’été 2015, lors
de la journée > d’anniversaire de Kaylian. Un jeu gonflable avait été loué pour > l’occasion. Frères et sœurs se sont amusés pendant des heures, > au plus grand ravissement de
Marie-Ève qui, à un certain moment, > s’est tournée vers Benoît: «On devrait en acheter un! Les > enfants aimeraient ça!» Finalement, ils en ont acheté... dix. Le couple a fait
l’acquisition de l’entreprise de location d’où provenait la structure gonflable qui a fait sensation ce jour-là. Apprenant que le propriétaire souhaitait vendre son commerce pour prendre sa
retraite, Marie-Ève a saisi sa chance d’aller au bout de son rêve: travailler dans un univers qui génère des cris de joie et des rires aux larmes. Benoit l’a imitée en plongeant avec elle
dans l’univers des jeux gonflables. Les quatre enfants leur ont emboîté le pas. Dix ans plus tard, les petits ont grandi, mais plus encore, ils ont pris du galon au sein de l’entreprise en
expansion. Les Gonflés portent bien leur nom. On m’a donné rendez-vous dans la nouvelle bâtisse située aux limites des secteurs Saint-Georges-de-Champlain et de Lac-à-la-Tortue, à
Shawinigan. Dès mon arrivée, j’ai eu droit à la poignée de main de chacun des membres du clan Normandin-Vincent et à une visite guidée, d’abord dans la boutique remplie d’accessoires de fête
et de friandises, puis dans l’immense entrepôt où on dénombre 138 jeux gonflables qui attendent de prendre forme dans un party près de chez vous. > Non, mais pour vrai, mettons-nous un
instant à la place des quatre > enfants qui - les chanceux – ont grandi dans ce royaume. Ils > étaient pour ainsi dire les inspecteurs en contrôle de qualité. Ce sont eux qui testaient
en primeur les nouveaux jeux gonflables s’ajoutant à la collection de l’entreprise. Ils pouvaient sauter, tomber à la renverse et bondir aussi souvent que nécessaire avant de mettre le
sceau «bonheur garanti» devant leur maman comblée. Dix ans plus tard, la fratrie a vieilli et hérité de nouvelles responsabilités, dont celle consistant à nettoyer les jeux de fond en comble
entre deux locations, mais elle ne s’en plaint pas (trop). Il faut ce qu’il faut. Les Gonflés, c’est une affaire de famille. Pendant neuf ans, l’entreprise a eu pignon sur rue à la maison,
permettant ainsi aux parents de travailler tout en étant présents pour leurs enfants. L’ajout de jeux gonflables et d’une multitude de produits, tels que des jeux mécaniques, canons à
mousse, machines à friandises et mascottes ont nécessité sa relocalisation dans un endroit plus grand. Vint un jour où le garage annexé à la maison ne suffisait plus aux idées de grandeur
des Gonflés. > Dès le début de l’aventure entrepreneuriale, Kaylian, Maïla, > Samaëlle et Esteban ont été mis à contribution à la hauteur de > leur âge et de leurs intérêts.
Marie-Ève et Benoit sont fiers de > les voir animer aujourd’hui des événements, monter des décors, > travailler en équipe, participer à la prise de décisions, etc. Ils font partie de
la vingtaine d’employés, mais demeurent des jeunes qui vont à l’école, qui ont des amis, des loisirs et des vacances pour refaire le plein d’énergie et s’épanouir, eux aussi, dans le
bonheur. C’est aussi ça, Les Gonflés, un lieu d’apprentissage pour quatre frères et sœurs dont les enseignants soulignent à leurs parents le sens inné de débrouillardise et de leadership.
«Ce sont de bons élèves», se réjouit Marie-Ève, tant à l’école qu’au sein de l’entreprise. «Ils voient l’envers de la médaille», fait remarquer Benoit. À l’instar de sa conjointe, le père de
famille ne compte pas ses heures depuis le premier jour des Gonflés dont la relève semble assurée en la personne de Kaylian. Chef d’équipe, il amorcera sous peu des études collégiales en
administration afin de s’impliquer davantage au sein de l’entreprise. Le jeune homme de 20 ans inspire confiance aux autres employés et aux clients. «Les gens peuvent compter sur lui»,
témoigne sa mère, ce à quoi fiston se permet de préciser: «On apprend de nos parents qui n’ont jamais lâché.» Sa sœur Maïla est d’accord avec lui. «J’ai de l’admiration pour eux!» dit-elle
en les regardant mettre tout leur cœur dans ce qu’ils entreprennent, avec et pour leurs enfants. C’est la recette du succès – et du bonheur - des Gonflés.