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Mais ce concert passera certainement à l’histoire. Et l’expression est faible puisque tous s’entendaient pour dire au terme de ce concert au Centre des Arts de Séoul qu’il fera pièce
d’anthologie. La soirée s’est ouverte sur le _Don Juan_ de Strauss pour ensuite enchaîner avec _Dark Nights, Brigth Stars, Vast Universe_ de la compositrice canadienne Kelly-Marie Murphy qui
était d’ailleurs présente dans la salle. Cette première partie a pris une tout autre tournure quand la soliste coréenne Yoel Eum Son s’est installée au piano pour interpréter magistralement
le _Concerto pour piano en Sol majeur_ de Maurice Ravel. La prestation de la virtuose coréenne lui a valu cinq ovations au cours desquelles elle a offert deux rappels, chose rare dans cet
univers, m’a-t-on dit. Au retour de la pause, le chef Alexander Shelley et son orchestre ont fait vibrer les murs de cette magnifique salle de concert de 2500 places remplie jusqu’au
bouchon. C’est sur la _Symphonie No.5 en Do mineur_ que Shelley a déchaîné ses musiciens, provoquant des tonnerres interminables d’applaudissement. Cette performance qualifiée par plusieurs
après le concert d’un des plus grands moments de la musique classique en Corée du Sud a valu au maestro et sa bande de plus de 80 musiciens tellement de rappels que j’en ai perdu le compte.
Sans doute que mes collègues qui accompagnent également la tournée de l’OCNA y veilleront puisqu’eux, ils s’y connaissent en musique classique alors que moi, disons que je suis un peu plus à
l’aise dans un aréna ou sur une pelouse de festival pour juger la qualité d’un spectacle. Nous y reviendrons d’ailleurs un peu plus tard dans la semaine. Mais je peux au moins vous confier
que je n’ai jamais rien entendu de tel dans toute ma carrière. (Mario Boulianne, Le Droit ) FIERTÉ ET FRISSONS Dès les premiers accords de_ Don Juan_ _Op.20_ au début du concert, j’ai
ressenti un énorme frisson. En fait, c’était plutôt un immense sentiment de fierté. Une grande fierté d’être Canadien ce soir-là, dans cette salle légendaire remplie de Coréens pour qui la
musique classique est très importante dans leur vie culturelle. Ce peuple voue un véritable culte à ces_ stars_ de la symphonie et le maestro Alexander Shelley est certainement l’un d’eux.
Son charisme, sa gueule de jeune premier et son énergie unique font de lui un des meilleurs chefs d’orchestre de sa génération. Et ça, ce n’est pas moi qui le dis, c’est mon illustre
collègue du _Devoir_, Christophe Huss. Et le critique va beaucoup plus loin en disant qu’il est sans doute de chef le plus sous-estimé du monde de la musique classique. «Shelley est une
star», m’a-t-il confié alors qu’on sirotait un americano! Ajoutez à cela que l’une des leurs était la soliste de la soirée, et on comprend vite pourquoi ce concert sera classé parmi les plus
grands événements culturels de l’année à Séoul. MAINTENANT LE JAPON Le concert de Séoul mettait un terme à la livraison de trois prestations de l’Orchestre en Corée du Sud. Avant la
capitale, l’OCNA avait posé ses instruments à Gumi et à Busan. Dès demain, les valises seront prêtes pour partir pour le Japon où l’Orchestre est attendu à Tokyo et à Osaka. Les journées
passent à une vitesse folle au cours de ce périple. Évidemment, le décalage horaire permet de mettre en marche une routine de production et de diffusion très avantageuse pour le chroniqueur.
Au moment où vous lirez ces lignes, nous serons déjà installés à Tokyo. Alors, _annyeonghi gaseyo_ Séoul et _Ohayō_ Tokyo ! _NDLR__ Les coûts du voyage en Corée du Sud et au Japon dont
découle ce texte ont été défrayés par le Centre national des arts._