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L’Institut du Québec, un organisme de recherche sur les enjeux socioéconomiques, publie ce mercredi une étude en vue de la planification de l’immigration par le gouvernement cet automne. On
en discute avec la PDG, Emna Braham. Q EST-CE QUE L’IMMIGRATION PEUT CONTRIBUER À REVITALISER LES RÉGIONS? R Certains programmes ont contribué à augmenter le nombre d’immigrants en région au
lieu qu’ils se concentrent tous dans la région de Montréal. La Capitale-Nationale, l’Outaouais, la Maurice, le Bas-Saint-Laurent et le Saguenay–Lac-Saint-Jean ont vu leur population
croître. Cependant, ce sont des travailleurs temporaires qui souvent sont peu diplômés et qui ne restent pas à long terme au Québec. Soit parce qu’ils n’ont pas accès à la résidence
permanente, soit parce qu’ils veulent retourner dans leur pays. Q EST-CE QU’IL FAUDRAIT CHANGER LES CRITÈRES DE LA RÉSIDENCE PERMANENTE? R Cela serait une piste, mais elle comporte des
risques. Les travailleurs vont s’installer en région parce qu’ils sont liés à une entreprise. Du moment qu’ils reçoivent leur résidence permanente, ils peuvent aller n’importe où selon les
opportunités d’emploi. Également, il est vrai que l’immigration en deux temps, c’est à dire temporaire puis résident permanent donne d’excellents résultats. Ils vont s’intégrer rapidement et
les revenus augmentent, mais seulement dans le cas de travailleurs qualifiés avec un diplôme universitaire ou collégial. Il faut donc placer l’immigration économique permanente au centre de
la stratégie pour augmenter le PIB par habitant, en favorisant la sélection de candidats qualifiés et adaptés aux besoins du marché du travail au Québec. Q QUELLES PÉNURIES DE MAIN-D’ŒUVRE
DEVRAIENT JUSTIFIER UN RECOURS À L’IMMIGRATION? R On a vu ces dernières années qu’ils [les employeurs] avaient de nombreux besoins pour des postes requérant un diplôme d’étude secondaire ou
un diplôme d’études professionnelles. Mais depuis 2023, les besoins ont fondu et certains immigrants ont du mal à trouver un premier emploi. Certains métiers connaissaient par contre une
grande pénurie de main-d’œuvre. L’une des approches intéressantes serait de cibler les métiers qui connaissent une pénurie structurelle et qui sont difficiles à combler avec une main-d’œuvre
locale. Ce sont souvent des métiers qui requièrent un diplôme d’étude professionnelle, parfois collégial. C’est peut-être un peu le chaînon manquant dans nos programmes d’immigration, car
l’immigration permanente favorise les diplômes universitaires. Q QUELS DEVRAIENT ÊTRE LES SEUILS D’IMMIGRATION PERMANENTE ET TEMPORAIRE? R Le bond du nombre d’immigrants temporaires des
dernières années a fortement fait augmenter la population québécoise, mais il n’a pas permis de créer une richesse économique durable pour le Québec. Pour ramener la croissance de la
population active à 0,7 %, il va falloir maintenir le nombre de résidents permanents actuels (60 000 par année) tout en coupant de manière drastique le nombre d’immigrants temporaires. On
parle d’une baisse de 39 %. C’est une gymnastique qui apporte son lot de défis, car les entreprises ont besoin des travailleurs temporaires. Donc le gouvernement va devoir y aller
progressivement s’il ne veut pas plomber l’économie du Québec. De leur côté, les entreprises auront besoin d’une prévisibilité claire sur le nombre de travailleurs temporaires disponibles
afin de planifier les années à venir. Aucune solution miracle n’existe pour répondre à l’ensemble des objectifs voulus par les entreprises et le gouvernement. Des décisions arbitraires
devront être prises.