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La mesure de Washington, qui doit entrer en vigueur mercredi, porterait les droits de douane sur ces deux métaux à 50 %. Une telle augmentation «nous exclurait complètement du marché
américain», a affirmé le directeur national canadien des Métallos, Marty Warren, par voie de communiqué. «Des milliers d’emplois sont en jeu et les collectivités qui dépendent de l’acier et
de l’aluminium sont menacées», a-t-il ajouté. Le syndicat presse une action du gouvernement fédéral afin de limiter ces conséquences. Il demande entre autres l’imposition de droits de
douane de rétorsions sur les États-Unis afin de faire pression sur l’administration Trump, mais aussi le développement d’une politique tarifaire envers d’autres pays pour contrer la pratique
commerciale du dumping de l’acier sur le marché canadien. Bien que le Canada produise environ autant d’acier qu’il en utilise, «il y a beaucoup de pays qui produisent de l’acier de piètre
qualité (...) vendu à des prix qu’on considère déloyaux, puis qui viennent inonder le marché canadien», explique Nicolas Lapierre, directeur québécois des Métallos, en entrevue avec La
Presse Canadienne. Cela, continue-t-il, force les producteurs d’ici à se tourner vers les marchés étrangers, les rendant plus dépendants des soubresauts des relations avec les États-Unis.
«Comme les États-Unis imposent des tarifs supplémentaires aux autres pays, ces pays-là qui produisent de l’acier à bon marché vont vouloir accentuer leur exportation d’aciers vers le
Canada», prévient M. Lapierre. Sans cet acier étranger «on ne serait pas en train de parler de l’impact des tarifs, on s’autosuffirait». À LIRE AUSSI L’Association canadienne des producteurs
d’acier a elle aussi publié un communiqué présentant les mêmes demandes. Donald Trump avait initialement annoncé l’augmentation des droits de douane sur l’acier lors d’un rassemblement à
une usine près de Pittsburgh, vendredi soir. Il a déclaré devant une foule enthousiaste de métallurgistes que cette augmentation «renforcerait la sécurité de l’industrie sidérurgique aux
États-Unis». En mars, Donald Trump a imposé des droits de douane de 25 % sur les importations d’acier et d’aluminium aux États-Unis, affirmant que cela favoriserait le retour de l’industrie
manufacturière au pays. Environ un quart de tout l’acier utilisé aux États-Unis est importé et le Canada est le plus grand fournisseur, représentant près de 25 % de toutes les importations
d’acier en 2023. LA QUESTION DE L’ALUMINIUM Alors que les États-Unis peuvent produire leur propre acier, ils sont «extrêmement dépendants de l’aluminium québécois», indique M. Lapierre. Il
note qu’ouvrir une aluminerie demande beaucoup d’énergie, «ce que les États-Unis n’ont pas» et beaucoup d’investissements. Les Américains ne pourront donc pas en produire substantiellement
«avant plusieurs années», selon le chef syndical. Dans cette optique, il ne se fait pas de sang d’encre pour les producteurs de première fusion, mais il est «pas mal plus inquiet» pour les
petites et moyennes entreprises de transformation. Le syndicat rapporte dans ces milieux quelques mises à pied et un climat d’incertitude. «Tout le monde espère que tout ça s’estompe
graduellement (...) parce que ça freine beaucoup les investissements des entreprises.» Près de 90 % de la production d’aluminium canadien vient du Québec, et une même proportion est exportée
aux États-Unis. - _Avec des informations de Kelly Geraldine Malone, La Presse Canadienne_