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l'essentiel À la suite de la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier, des émeutes d'une rare violence ont émergé un peu partout en France. Face à cet embrasement, la presse
étrangère interroge la capacité des Français à vivre ensemble et la légitimité de la loi sur l'utilisation des armes au sein de la police française. Mercredi 28 juin, le journal
allemand _Frankfurter Allgemeine Zeitung_ titrait un article "La malédiction de Paris", en réaction aux violences que connaît une nouvelle fois la France, à la suite de la mort du
jeune Nahel, 17 ans, tué par un policier. De manière générale, la presse étrangère souligne la répétition des actes de violence en France, et la multiplication des affrontements entre la
police et les jeunes issus des quartiers défavorisés. LA MENACE "D'UNE GUERRE CIVILE" Dans sa couverture des événements en France , le _Guardian_ effectue un rapprochement
avec la mort d'Adama Traoré en 2016 et celle de Jean-Paul Benjamin en 2022. Le journal britannique affirme que "comme dans d’autres pays, le mouvement Black Lives Matter a
galvanisé l’activisme". Le quotidien va jusqu’à dénoncer le "racisme institutionnel" et les "techniques policières agressives" visibles en France. Le _Frankfurter
Allgemeine Zeitung,_ l'un des poids lourds de la presse allemande, évoque "des scènes de guerres civiles" et estime que certains quartiers sont "totalement livrés à
eux-mêmes lors de l’explosion de violence". À LIRE AUSSI : VIDEOS. Mort de Nahel : Apple Store, Lacoste, Mc Do... Les images impressionnantes des enseignes pillées dans toute la France
Le journal Italien _La Repubblica_ parle même d’une "guérilla en France", faisant un parallèle avec le film _Athéna _dans lequel un policier tue un garçon de banlieue, déclenchant
une vague de violence généralisée. Le journal prédit une activation très proche de l’état d’urgence dans l'hexagone. "UN DÉLICAT EXERCICE D’ÉQUILIBRISTE" POUR L'EXÉCUTIF
Au vu de l’explosion des émeutes, le gouvernement a appelé au calme et à ne pas céder à la violence. Une prise de position que les médias étrangers n’ont pas manqué de souligner.
"L’exécutif a sorti toutes ses lances à eau" pour "éteindre le feu au plus vite avant qu’il se propage" relève le journal belge _Le Soir_. De son côté le _New York Times_
ne manque pas de constater que Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, "a été inhabituellement critique" envers ses policiers après la mort du jeune Nahel. À LIRE AUSSI
: Mort de Nahel : Elisabeth Borne dénonce des actes "inexcusables" après une 3e nuit de violences Le quotidien américain note la difficulté que rencontre le gouvernement français à
prendre une décision : "Si les mesures qu’il prend pour arrêter les manifestations sont trop draconiennes, elles ne peuvent qu’alimenter la colère contre les violences
policières." Le journal d'outre-Atlantique souligne dans le même temps que le gouvernement doit aussi "réprimer les protestations avant qu’elles ne se propagent davantage et
ne renversent ses efforts visant à rétablir un sentiment de calme […] après les turbulences déclenchées par la réforme des retraites." Le _Daily Mail_ s'étonne, lui, de la décision
d’Emmanuel Macron de se rendre au concert d’Elton John, alors que des émeutes faisaient rage dans la capitale. UNE INCAPACITÉ FRANÇAISE À SAVOIR S'ÉCOUTER Une correspondante espagnole
pour le journal _El Mundo_ à Paris considère que le pays est "hors de contrôle". Et que "dans ces endroits marginaux et souvent abandonnés, où infuse le mécontentement",
la police se méfie de ces citoyens qui sont "surtout des Français d’origine étrangère" qui, eux, se méfient de la police. La _Tribune de Genève_ appelle quant à elle à sortir d’un
"débat bloqué" entre "deux camps caricaturaux et irréconciliables". Avec "d’un côté une police parfaite qui ne fait jamais d’erreur, [et] de l’autre des victimes
indignées qui ne sont que des anges". À LIRE AUSSI : Mort de Nahel : scène incroyable en direct à la télé... il vole dans un magasin pillé et se fait arrêter par la police Le
politologue Sébastien Roché, interrogé par le quotidien suisse _Le Temps,_ affirme que "le problème des tirs mortels lors de refus d’obtempérer est systémique en France". Il estime
que la loi sur l’utilisation des armes à feu dans la police déroge aux règles de la cour Européenne des droits de l’Homme, en faisant "une singularité française". Un correspondant
de la BBC interroge pour sa part l’emploi des armes à feu au sein de la police française lors des contrôles routiers : il remarque le vif débat qui agite la classe politique autour
d'une révision de la loi sur cette question. Notre confrère fait par ailleurs remarquer qu'avec 0,5 mort par millions d'habitants, les victimes de tirs policiers en France
sont moins nombreuses qu'aux Etats-Unis (3,5) mais dépassent l'Angleterre et le Pays de Galles (0,2).