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l'essentiel De nombreux témoignages soulignent le comportement inhabituel de certains animaux sauvages ou domestiques avant que les tremblements de terre ne se produisent. Est-il
possible d'affirmer le fait qu'ils pressentent les séismes à venir ? Lorsqu'un tremblement de terre se produit, de nombreux témoignages soulignent des comportements anormaux
chez certains animaux (chiens, chats, vaches, oiseaux,...). Ce fut encore le cas après le séisme meurtrier du 6 février en Turquie et en Syrie : des témoignages ont encore affirmé que des
animaux ont "senti venir" la catastrophe. Pour autant, la communauté scientifique n'est pas formelle quant à l'existence d'une capacité animale de prédiction des
séismes. Malgré plusieurs études réalisées jusqu'à ce jour, il n'existe pas de preuve indiscutable selon laquelle les animaux, y compris ceux exploitant le champ magnétique
terrestre, ont la capacité de ressentir les séismes à venir. Dans l'étude parue en 2018, "_Can Animals Predict Earthquakes ?_ (_Les animaux peuvent-ils prédire les tremblements de
terre ?_)", les sismologues ont analysé 180 études scientifiques, comparant le comportement inhabituel de 130 espèces observées au cours de 160 tremblements de terre différents. DÈS LE
DÉBUT DU SÉISME, MAIS PAS AVANT Lors des analyses, les scientifiques ont découvert que les animaux dits "précurseurs" réagissent à de microtremblements, qui précèdent les
secousses plus violentes. Autrement dit, leur attitude ne varie que lorsque séisme a déjà débuté, mais pas avant._ "Les comportements dits anormaux commenceraient donc dès les premières
étapes d'un séisme, des changements subtiles que les humains ne perçoivent pas forcément", _décrypte dans Sciences et Avenir le scientifique Heiko Woith, sismologue au Centre de
recherche allemand pour les géosciences (GMZ). _"Une grande surprise pour nous a été que la grande majorité des affirmations publiées reposaient sur de mauvaises données d’observation,
signifiant que la plupart des gens n’ont pas correctement observé les animaux avant, pendant et après le tremblement de terre, ce qui ne constituait pas une preuve scientifique
statistique."_ La plupart des comportements relevés par les observateurs étaient ponctuels. Seules 14 études ont été réalisées sur le "long terme", la plus longue ayant
seulement duré 1 an. "S_ans un suivi de l'animal pendant plusieurs années, il est impossible d'écarter la possibilité que le comportement anormal de celui-ci ne soit pas le
résultat d'une maladie ou de tout autre facteur extérieur à la catastrophe naturelle" _notent les chercheurs. Les humains, quant à eux, continuent de travailler sur des
technologies capables de détecter les tremblements de terre avant qu’ils ne se produisent. Si elles sont capables de s'activer dès les premiers microtremblements (quelques secondes
avant les premières secousses), ces applications ne sont pas encore en mesure de prévoir longtemps à l'avance la survenue de ces événements.