
- Select a language for the TTS:
- French Female
- French Male
- French Canadian Female
- French Canadian Male
- Language selected: (auto detect) - FR
Play all audios:
l'essentiel Après douze ans à la tête d’un élevage de 40 000 lapins par an, Emeline Lafon, ex-candidate de l’Amour est dans le Pré et ancienne présidente des JA, se reconvertit dans la
formation. Elle n’oublie pas l’agriculture pour autant. Présidente des JA de 2014 à 2016, nommée au Ceser (Conseil Économique, Social et Environnemental Régional), administratrice de la
coopérative Arterris, présidente de la coopérative Lapins d’Occitanie… mais aussi candidate de L’Amour est dans le Pré en 2014, Emeline Lafon prend un nouveau virage, avec un
"leitmotiv", celui de la "réalisation de soi". Elle vient effectivement de céder son élevage de 40 000 lapins par an, situé à Riguepeu, à Sébastien Conquéré, venu des
Landes. Celle qui a désormais 38 ans explique : "Je fais partie de cette génération qui ne veut pas faire le même métier pendant 40 ans". Une génération qui recherche "moins
la sécurité, plus l’aventure". Douze ans qu’elle était à la tête de cette exploitation, longtemps la plus importante du Sud, jusqu’à il y a un an, où le Tarn lui a "grillé la
priorité". Son élevage reste cependant le seul du Gers. Une "très grande réussite", pour cette femme qui avait dû aller se former à la cuniculture dans le Nord-Pas-de-Calais.
Se lancer était déjà un "challenge" à l’époque, dans un milieu agricole masculin, et dans un type d’élevage alors très peu répandu dans le Sud. "LE TRAIN-TRAIN QUOTIDIEN ME
NUIT" Mais aujourd’hui, elle réalise : "Le train-train quotidien me nuit. C’est quand je suis devant les problèmes que je me révèle." Déjà, elle avait choisi de prendre des
responsabilités dans le monde agricole en partie pour "l’oxygène" que cela lui apportait. Elle y a pris "le goût du contact social", pour lequel l’élevage, qui demande
une présence "365 jours par an" est devenu "une contrainte". Il était donc temps de tourner la page. Elle avait bien essayé de lancer un élevage de chevaux, d’en prendre
en pension, pour se distraire de sa routine. Mais il lui fallait un changement plus radical. COACH DE VIE En se plongeant dans ses années passées à l’aide d’un "coach de vie", elle
réalise qu’elle a été guidée par un mot-clé : "la liberté". Hors de question de repartir vers un poste salarié. Elle décèle une autre thématique qui lui est chère : "la
justice". Mais se dit que parfois "les juges doivent appliquer une loi qui, dans certains cas, est injuste". Elle ne l’aurait "pas supporté". C’est donc le
"besoin d’aller vers les autres" qui lui a donné l’idée de se tourner vers "les urbains". Elle aimait effectivement expliquer son métier aux nombreux visiteurs de la
ferme. FORMATRICE Une volonté de décrypter le monde agricole et d’en changer l’image déjà présente lorsqu’elle s’était inscrite à "L’Amour est dans le Pré". Elle compte donc
désormais proposer des formations aux entreprises, avec en tête un thème principal, l’alimentation. Avec une connaissance de la filière, puisque avant sa profession d’éleveuse, Emeline Lafon
avait été cheffe de rayon dans la grande distribution. Elle poursuit : "Les gens se posent des questions mais souffrent de désinformation. Ils ont du mal à hiérarchiser l’information
entre les vidéos de L214, des articles techniques et bien écrits… J’ai réalisé lors des visites ici que nous, les agriculteurs, avons une voix qui porte". GARDER LE LIEN AVEC
L'AGRICULTURE Émeline Lafon reste donc engagée pour la défense de l’agriculture. Elle entend d’ailleurs conserver des fonctions à Lapins d’Occitanie, où elle va passer de la présidence
à la direction. Avec un chantier en tête : œuvrer à l’installation de nouveaux cuniculteurs, alors que la région importe beaucoup de Bretagne. Au sein de la coopérative Arterris, elle
restera la référente cunicole. Elle compte aussi proposer ses services de "consulting" dans ce domaine. Elle conclut : "C’est une filière qui me tient à cœur, pour laquelle je
me suis battue pendant douze ans. Je ne vais pas la laisser tomber du jour au lendemain !".