Limoux. Un coup de poing dans la mâchoire, un revolver et une "raclée"

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l'essentiel Trois prévenus ont été condamnés hier à des peines de prison pour des faits remontant à août 2019 à Limoux. Affaire complexe ce mercredi 8 juillet devant le tribunal


correctionnel de Carcassonne. Deux heures et demie ont été nécessaires pour examiner des faits de violences, impliquant trois jeunes limouxins, dont deux, en détention provisoire, s’étaient


également portés parties civiles. Les faits remontent au 25 et 31 août 2019. Pendant le premier jour, Damien, l’un des prévenus, est soupçonné, finalement à tort, d’avoir dérobé le portable


de la petite amie d’un second prévenu, Samir. Alors qu’elle venait de donner une paire de gifles au prétendu voleur, ce dernier lui a asséné un coup de poing dans la mâchoire (15 jours


d’ITT). Le petit ami n’apprécie pas. Le couple envoie des messages menaçant à l’auteur du coup. Celui-ci va même jusqu’à déposer une main courante à la gendarmerie. Le 31 août, Samir se


présente à son domicile. "_J’étais très énervé. Je voulais savoir ce qui s’était passé_", explique-t-il à la barre. Il croise Damien dans la rue, lequel s’enfuit et se réfugie dans


un bar. Il appelle ses proches, puis la gendarmerie. On lui conseille de rester à son domicile pour le reste de la soirée. Mais une fois dans son logement, Damien ressort pour acheter des


cigarettes. Il prend son revolver avec lui. "_J’avais vraiment peur !_", explique-t-il pendant l’audience, par le biais de la visioconférence depuis la maison d’arrêt. Et il


recroise Samir pendant cette course. Lequel avec Hamza, troisième homme dans cette affaire, délivre "_une véritable raclée_" à Damien, comme le précise Amélie Donnette, pour le


ministère public. Ce dernier tire un ou deux coups _"en l’air"_ selon lui pour effrayer ses agresseurs. Puis il est désarmé. Hamza s’empare du revolver et part le cacher au


domicile de ses parents. "_Pourquoi l’avoir poursuivi alors qu’il était armé ? Vous auriez pu appeler les gendarmes…"_, demande la présidente à Samir. _"Je n’ai pas une tête à


appeler la police"_, répond le prévenu. _"Et pourquoi avoir continué à le frapper alors qu’il était désarmé ?",_ poursuit la magistrate. _"Je ne l’ai pas tué non


plus…._" , rétorque Samir. Hamza justifie, lui, sa participation par le fait qu’il était sorti d’une longue peine de prison (Ndlr, pour meurtre) où, selon lui, on apprend à répondre à


la violence _"par la violence_". Pour Samir et Hamza, s’agit-il de légitime défense comme leurs avocats Mes Fekrache et Marty le plaident ? Le ministère public balaye cet argument.


Il rappelle aussi le contexte d’alcoolisation de Damien, l’auteur du ou des deux coups de feu. "_Sa vie était en jeu et il a tiré, mais il n’avait jamais voulu avant faire usage de


cette arme",_ tente son défenseur, Me Poirot-Seynave, pour qui son client est "_tombé dans un piège_". Les trois prévenus sont finalement condamnés : 36 mois de prison dont 12


avec sursis et mise à l’épreuve pour Damien, 12 mois dont 6 avec sursis probatoire pendant trois ans pour Hamza et 6 mois dont deux avec sursis probatoire pendant deux ans pour Samir. Si le


tribunal est allé au-delà de la peine demandée pour le premier, il les a revues à la baisse pour les deux seconds.