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Les Iraniens votent vendredi pour accorder ou non un second mandat au président modéré Hassan Rohani et à sa politique d'ouverture au monde, qui a suscité des espoirs aujourd'hui
en partie déçus. Radio France Publié le 18/05/2017 14:52 Temps de lecture : 4min 56,4 millions d'Iraniens sont appelés aux urnes ce vendredi 19 mai. Le président modéré, Hassan Rohani,
68 ans, brigue un second mandat de quatre ans. Son principal adversaire, le religieux conservateur Ebrahim Raissi, 56 ans, est un proche du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei.
L'élection d'Hassan Rohani, en 2013, a suscité beaucoup d'espoirs aujourd'hui en partie déçus. Environ 16% de la population et 30% des jeunes iraniens sont au chômage.
C'est le cas de Banafshoh. Diplômée en pétrochimie il y a un an et demi, elle recherche toujours du travail. _"Aujourd'hui, je suis toujours dépendante de mes parents ( ...)
si je ne trouve pas de travail, je partirai peut-être, j'ai la possibilité d'émigrer aux Etats-Unis."_ Avant d’envisager sérieusement les Etats-Unis, Banafshoh va voter Hassan
Rohani demain. Selon elle, le président sortant ne pouvait pas faire de miracle. Un avis que partage Saeed, étudiant en management. "_Le chômage est un problème important pour les
jeunes du pays, mais ce n’est pas nouveau. Cela fait douze ans que le chômage est élevé, cela ne date pas de Rohani. Il a fait des choses positives mais cela prendra du temps pour vraiment
améliorer la situation. Il ne faut pas penser que tous les problèmes peuvent se résoudre en un an ou deux. Il faut plus de temps."_ "Hassan Rohani a fait des choses positives mais
cela prendra du temps pour vraiment améliorer la situation", Saeed, étudiant en management à Téhéran écouter Un argument régulièrement mis en avant par les supporters du président
sortant qui mettent en évidence que la conclusion, en juillet 2015, d'un accord nucléaire historique avec les grandes puissances, dont les Etats-Unis, a déjà permis à Téhéran
d'obtenir une levée partielle des sanctions internationales qui entravaient le développement de l'économie. À l'actif d'Hassan Rohani également, la baisse impressionnante
de l'inflation qui est passée de près de 40% en 2013, à 9,5% aujourd'hui. Une embellie ressentie par les commerçants du grand bazar de Téhéran où Mohammed vend du parfum :
_"Nous ne sommes pas contents de la situation économique du pays, mais nous sommes heureux du chemin que nous prenons. L__es prix sont stables donc les gens ne se hâtent plus
d'acheter. C’est moins bien pour moi mais c’est mieux pour l’avenir. Si l’inflation avait continué d’augmenter, ça aurait fini par une crise."_ La baisse de l'inflation incite
à un peu d’optimisme mais les Iraniens peinent à en ressentir les effets concrets dans leur vie de tous les jours. Un manque de résultats dénoncés par Ebrahim Raissi qui accuse son
adversaire d’être le candidat des "4%" les plus riches du pays. Serveur dans un café, Amir, 24 ans, se fait peu d'illusions sur les changements que pourraient apporter le
futur président, quel qu'il soit. "_En général, les politiciens ne se soucient pas du peuple. La situation sociale s’est améliorée avec Rohani, c’est bien mieux que sous Mahmoud
Ahmadinejad. Mais au point de vue économique, ce n’est pas assez. Je gagne tout juste de quoi vivre et je ne peux pas mettre de côté. Les politiciens ne réalisent que 20 ou 30% de ce qu’ils
promettent. J’aimerai pouvoir étudier, mais je suis obligé de travailler."_ Des promesses non tenues, c’est aussi ce qui a poussé Atié à changer de camp. Séduite par le discours
populiste du candidat conservateur, un ancien procureur, la jeune femme, électrice d'Hassan Rohani en 2013, va voter pour Ebrahim Raissi cette fois. "_Je pensais que M. Rohani
était honnête et qu’il allait tenir ses promesses. Il nous a dit qu’il allait résoudre nos problèmes, et je l’ai cru. Quatre ans après, les difficultés sont de plus en plus graves dans notre
société. C’est un désastre malheureusement."_ La grande inconnue du scrutin est le taux de participation. Dans les quartiers populaires de Téhéran les plus touchés par le chômage et la
pauvreté, c'est plutôt la démobilisation qui l'emporte.