- Select a language for the TTS:
- French Female
- French Male
- French Canadian Female
- French Canadian Male
- Language selected: (auto detect) - FR
Play all audios:
Samedi 17 mai, au Groupama Stadium de Décines (Rhône), la saison s’achève pour l’Olympique lyonnais (OL), privé de la prochaine Ligue des champions et de ses revenus vitaux. Menacé de
relégation administrative pour manque de liquidités, le club vit des heures sombres, loin des sept titres de champion de France glanés sous l’ère Jean-Michel Aulas. Une période marquée par
la construction du premier stade privé en France et l’introduction en Bourse, une première pour un club français. Mais, à 76 ans, l’ancien président du club de foot lyonnais, qui a cédé la
majorité de ses actions OL Groupe à Eagle Football en 2022, ne compte pas revenir le sauver. Il lorgne la mairie de Lyon. La question ne semble plus être de savoir s’il sera candidat, mais
quand. Deux sujets restent néanmoins à éclaircir : l’issue de la réforme électorale Paris-Lyon-Marseille et le feu vert de son cercle familial. _« Quand on s’engage, on n’est jamais seul. Il
faut être totalement aligné avec ses proches, _confie-t-il à _Challenges_. _C’est une condition de sincérité et d’efficacité. »_ UN EX-PATRON PRÊT À BASCULER EN POLITIQUE Officiellement,
celui qui se rêvait handballeur professionnel dans sa jeunesse réfléchit et se laisse jusqu’à début septembre pour acter ou non sa candidature. _« C’est une décision trop importante pour
être prise dans la précipitation »,_ coupe le fondateur de Cegid, l’éditeur de logiciels revendu en 2016. Mais depuis janvier, il teste sur X son capital politique, partage pétitions et
critiques sur le stationnement, dénonce les _« méthodes brutales »_ de la majorité verte. Il apprend vite les codes. Et cible Grégory Doucet, maire de Lyon, et Bruno Bernard, président de la
métropole. Le dernier sondage, en date du 8 avril (Elabe pour BFM), le place même en tête avec 24 % des suffrages contre 22 % pour l’édile sortant, dans l’hypothèse d’une gauche divisée et
d’un « socle commun » (centre droit, droite) lui aussi fragmenté au 1er tour. SOUTIENS DU CAPITALISME LYONNAIS En coulisses, le vice-président délégué de la Fédération française de football
(FFF) consulte, lit des rapports et notes d’urbanisme, rencontre des experts et emmagasine les appuis. Les patrons lyonnais l’encouragent : Olivier Ginon (GL Events), la famille Mérieux…
Emmanuel Macron lui a réitéré son soutien en mars à l’Elysée. Localement, Renaissance est proche d’une alliance _« à la condition de construire ensemble le programme et de ne pas détruire
certaines avancées écologistes »,_ précise Thomas Rudigoz, ex-maire du Ve. Horizon a déjà acté son soutien. Plusieurs poids lourds des Républicains, dont le ministre François-Noël Buffet,
lui sont également favorables. Mais ce socle, trop marqué à droite, pourrait néanmoins refroidir une partie de l’électorat. Aulas veut incarner une candidature de la société civile. _« Ma
boussole, c’est l’intérêt de Lyon, pas les étiquettes politiques. Mon parti est celui de la solidarité »_, rétorque celui dont les parents étaient enseignants – mère en mathématiques, père
en lettres et sympathisant marxiste. L’absence d’alliance avec les héritiers du bâtisseur Gérard Collomb - 19 ans à l’hôtel de ville - pourrait peser dans la balance. L’ancien maire Georges
Képénékian (juillet 2017-novembre 2018) est en lice et crédité jusqu’à 15 % des intentions (sondage Cluster 17, mars 2025). _« J’ai beaucoup de respect pour l’entrepreneur, mais on ne gagne
pas grâce à la notoriété et le slogan « tous contre les écologistes »_ », tacle David Kimelfeld, ex-président de la métropole. Et l’édile sortant Grégory Doucet reste haut dans les
intentions de vote, malgré une réputation écornée : seuls 36 % des Lyonnais ont une bonne image de l’écologiste (contre 56 % pour Aulas). _« Le maire n’est pas en campagne »,_ balaye son
équipe. RENONCER AUX INDEMNITÉS DE MAIRE : UN PREMIER SIGNAL POLITIQUE L’entrepreneur, lui, avance et sort une première mesure, symbolique : _« renoncer aux indemnités de maire et, avec les
fonds dégagés, alimenter des associations fondamentales pour la jeunesse lyonnaise, par exemple pour l’association Sport dans la Ville, et aussi pour la médecine (le Centre de Recherche Léon
Bérard) »,_ affirme la 310e fortune professionnelle de France (450 millions d’euros) selon le classement de _Challenges_, déjà très politique dans ses formules.