Préoccupés par la guerre commerciale, les patrons restent frileux sur les embauches


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Retour à la réalité. _« La confiance dans l’économie française et internationale atterrit bruta­lement en mai », _expliquent les experts du groupe Grant Thornton, partenaire du baromètre


mensuel du moral patronal réalisé par l’institut de sondage Opinionway avec _Challenges_. Le mois d’avril avait en effet été marqué par la bonne surprise liée à la volte-face du président


des Etats-Unis concernant les taxes américaines à l’importation, avec la mise en place d’un moratoire permettant d’ouvrir des négociations avec l’Union européenne. Ce sujet, même s’il


pourrait s’avérer moins catastrophique qu’anticipé, continue de miner le moral. Les dirigeants d’entreprise française sont ainsi 78 % à considérer que leurs exportations pourraient être _«


impactées »._ Dans un tel contexte, leur confiance dans l’économie à six mois retombe sous 40 % (38 % pour la France, 36 % pour le monde). Cette préoccupation se traduit par une frilosité


constante du côté de l’emploi. Le solde d’embauches nettes reste ainsi scotché à 4 points, avec seulement 8 % de dirigeants d’entreprise envisageant d’augmenter leurs effectifs à six mois


(contre 6 % en avril). Plus inquiétant, la part de ceux qui prévoient de réduire la voilure double, de 2 % à 4 % – un niveau jamais atteint depuis janvier dernier. _« On observe une rechute


de la confiance », _confirment les experts d’OpinionWay, qui notent que 37 % des dirigeants se disent_ « très inquiets »._ Le fait que le Fonds monétaire international ait revu à la baisse


ses prévisions de croissance pour cette année, à 2,8 % pour le monde et à 0,6 % pour la France, n’est pas passé inaperçu dans les milieux patronaux. Le rapport publié le 22 mai par


l’institution de Washington au terme d’une mission d’analyse de la situation économique souligne que _« compte tenu du niveau élevé et croissant de la dette en France, ainsi que des vents


contraires qui freinent la reprise, il est nécessaire de redresser les finances publiques et de poursuivre des réformes structurelles »._ __Une opinion largement partagée par les


organisations patronales françaises, qui s’agacent de l’immobilisme du gouvernement de François Bayrou face à la dégradation de la conjoncture et des finances publiques. Les travaux


préparatoires du projet de loi de finances pour 2026 tardent effectivement à se mettre en place. Ce qui accroît le sentiment d’incertitude.