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Le député de droite et chef de service d'urgences hospitalières, Philippe Juvin, estime sur BFMTV que la proposition de loi créant un droit à l'aide à mourir adoptée ce mardi 27
mai à l'Assemblée nationale ne présente pas "assez de garde-fous". Il fait partie des 199 députés qui ont voté contre la proposition de loi créant un droit à l'aide à
mourir, largement adoptée ce mardi 27 mai, en première lecture à l'Assemblée nationale. Le député Droite républicaine des Hauts-de-Seine, Philippe Juvin, explique ce mercredi 28 mai sur
BFMTV être "pour une société qui aide les gens à vivre, pas à mourir". Le chef du service des urgences hospitalières de l'hôpital Georges-Pompidou à Paris craint, comme il
l'avait expliqué au sein de l'hémicycle, que les personnes n'ayant pas les moyens de se payer des soins ou une assistance médicale choisissent l'aide à mourir par défaut.
> "Aujourd'hui, en France, un Français sur deux qui a besoin de soins > palliatifs n'y a pas accès. Tant que ce n'est pas réglé, les gens > ne seront pas
libres", déclare-t-il. "Au fond, ce sera: 'je choisis > l'aide à mourir parce que je ne suis pas bien soigné'". "IL N'Y A ÉVIDEMMENT PAS ASSEZ DE
GARDE-FOUS" Philippe Juvin s'alarme des "critères" définis par le texte. Il faut être âgé d'au moins 18 ans, avoir la nationalité française ou résider de façon
stable et régulière en France, être atteint "d'une affection grave et incurable" qui "engage le pronostic vital, en phase avancée" ou "terminale",
présenter une "souffrance physique ou psychologique constante liée à cette affection" et "être apte à manifester sa volonté de façon libre et éclairée". "Les
critères choisis, il faut bien comprendre que ce ne sont pas des critères pour des gens qui sont à la fin de leur vie. Cela ouvre à des gens qui ont des maladies qui peuvent permettre de
vivre des années", souligne le médecin urgentiste. Il craint que des personnes choisissent l'aide à mourir "parce qu'ils sont crevés par la vie", parce que leur
"famille n'en peut plus". Le député critique également le délai de réflexion de 48 heures prévu dans le texte. Aide active à mourir, soins palliatifs... Deux médecins
confrontent leurs points de vue sur la fin de vie L'élu des Hauts-de-Seine souhaite "avant de proposer une aide à mourir" que la France règle "la prévention du suicide,
la santé mentale qui aujourd'hui ne marche pas". Pour expliquer son vote, Philippe Juvin pointe également le manque de "garde-fous". "Il n'y a évidemment pas
assez de garde-fous et les garde-fous qui y sont vont évoluer dans le temps", assure-t-il prenant pour exemple les pays étrangers où "les critères initiaux se sont tous
ouverts". "Il y a toujours quelqu'un qui n'est pas couvert par loi donc on fait une loi pour étendre", constate-t-il. UNE "EXCEPTION D'EUTHANASIE"
Actant qu'il y a une "somme d'événements et de situations différentes", le médecin explique "ne pas être opposé à une évolution de la loi Leonetti" (qui permet
une sédation profonde pour les personnes dont le pronostic vital est engagé, NDLR) vers une "exception d'euthanasie". > "Quand à la fin des fins, on n'y arrive
pas (...) Dans les cas où > la loi Leonetti ne s'applique pas, je n'aurais pas été opposé à > une exception d'euthanasie", avance-t-il. Le député estime que le
"travail de débroussaillage effectué à l'Assemblée nationale lors des débats" profitera au Sénat "pour regarder le fond". La proposition de loi doit en effet
désormais être adoptée par la chambre haute, dominée par la droite et le centre et moins acquis à cette réforme, avant "un retour à l'Assemblée nationale début 2026", selon la
ministre de la Santé, Catherine Vautrin. "Nous le savons, c'est un long parcours qui reste encore à mener", a-t-elle souligné après le vote des députés. Juliette Brossault