Du sursis, des parties civiles non entendues: son ex-mari filmait sa fille à son insu, la mère dénonce une affaire "bâclée"

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Justine a découvert que son mari filmait sa fille à son insu grâce à une caméra cachée dans la salle de bain. Après un jugement en comparution immédiate, elle estime que la justice a bâclée


son travail au vu du traumatisme de sa fille. Une mère consternée face à une affaire qu'elle juge "bâclée". Fin avril, son ex-compagnon a été condamné à 18 mois de prison avec


sursis pour avoir filmé sa propre belle-fille âgée de 13 ans à son insu dans sa salle de bains, au sein de leur domicile à Lucéram (Alpes-Maritimes). C'est par hasard que Justine


découvre en avril dernier les agissements de son mari. Sur le téléphone de ce dernier, une notification alerte la détection d'un mouvement. En déverrouillant le smartphone, elle y voit


sa fille, filmée dans la salle de bains dédiée aux enfants. "La caméra était en dessous du meuble du lavabo, impossible de la voir", montre la mère de famille. "En passant mon


aspirateur, je ne l'ai jamais vu. Elle filmait la douche et les toilettes en même temps." > "Quand ma fille, mes enfants, rentraient dans la salle de bain, il > voyait 


tout." En complément de sa peine, le tribunal a prononcé une interdiction pour l'homme de rentrer en contact avec son ancienne belle-fille et son ex-femme. Mais ce dernier réside


toujours à proximité de la famille: après huit ans de vie commune et trois ans de mariage avec Justine, le couple a également une fille, aujourd'hui âgée de 6 ans, avec qui il peut


encore entrer en contact. Après ce jugement, l'adolescente et Justine tentent de se reconstruire, avec difficulté. La jeune fille vit aujourd'hui dans la peur et craint de le


recroiser. LES PARTIES CIVILES NON ENTENDUES "Ma fille veut reprendre une vie normale, mais on ne peut pas. Monsieur est hébergé actuellement chez sa famille à L'Escarène, il


habite à 100 mètres du collège. Ma fille a eu 15 jours d'absence parce qu'elle a peur d'y aller." "Elle est très angoissée", insiste Justine, qui déplore la


manière dont l'affaire a été traitée par la justice. Son ex-mari a été jugé en seulement de quinze jours, en comparution immédiate, sans que les parties civiles ne soient auditionnées.


Dans ces conditions, difficile pour la victime de tourner la page et d'avancer. "C'est totalement inapproprié compte tenu de l'existence d'une victime", dénonce


l'avocate de Justine et de sa fille Maître Karine Plata. "Avec tout ce qu'elle a subi, l'humiliation, l'incompréhension, la sidération." "On va vous dire


qu'il y a eu une justice, que ça a été rapide. Mais on a jugé quoi? Comment? Qu'est-ce qu'il en retire ce monsieur? Il n'y a même pas eu une sorte de sermon."


Traumatisés, les enfants de Justine ne souhaitent plus habiter dans cet appartement. La mère de famille a pris la décision de déménager. Élisa Proficet, avec Juliette Moreau Alvarez