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Quelques jours avant la Semaine sainte, le prédicateur de la Maison pontificale, le cardinal Raniero Cantalamessa dans sa cinquième prédication de Carême faite ce vendredi 31 mars, est
revenu sur la présence de Jésus dans les moments de tempête, soulignant également «qu'une partie de la faiblesse de notre évangélisation et de notre action» dans le monde, est due à la
«division et à la lutte mutuelle entre chrétiens». MYRIAM SANDOUNO - CITÉ DU VATICAN _«Dans le monde, vous avez à souffrir, mais courage! Moi, je suis vainqueur du monde», _ainsi Jésus
s’adressa à ses disciples, avant de les quitter. En effet, il ajouta: _«Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous». _Que signifie _«je reviens vers vous»_ s'il est sur le
point de les quitter? De quelle manière et à quel titre viendra-t-il demeurer auprès d'eux?, s’interroge le cardinal Raniero Cantalamessa, soulignant que si «_l’on ne comprend pas la
réponse à cette question, on ne comprendra jamais la vraie nature de l'Église_». Poursuivant, il met l’accent sur quelques versets bibliques de saint Jean qui évoquent la venue de
l’Esprit Saint, notamment: _«J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l'instant vous ne pouvez pas les porter. Quand il viendra, lui, l'Esprit de vérité, il vous
conduira dans la vérité tout entière. En effet, ce qu'il dira ne viendra pas de lui-même: mais ce qu'il aura entendu, il le dira; et ce qui va venir, il vous le fera connaître. Lui
me glorifiera, car il recevra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître»._ EST-CE LUI-MÊME, JÉSUS, OU UN AUTRE? Dans sa réflexion le cardinal Cantalamessa met en lumière «_le mystère
de la relation entre le Ressuscité et son Esprit_». Une relation si étroite et si mystérieuse, affirme le prédicateur de la Maison pontificale, que saint Paul semble parfois les identifier:
_«Or, le Seigneur, c'est l'Esprit_,_ et là où l'Esprit du Seigneur est présent, là est la liberté»_. Selon l'Écriture, note le cardinal capucin, l'Esprit Saint par
la rédemption, est devenu «_l'Esprit du Christ_ »; c'est, dit-il, la manière dont le Ressuscité agit désormais dans l'Église et dans le monde, ayant _«été, selon l'Esprit
de sainteté, établi dans sa puissance de Fils de Dieu par sa résurrection d'entre les morts»_. C'est pourquoi, explique le cardinal, il peut dire aux disciples: _«Il vaut mieux
pour vous que je m'en aille»_ et ajouter: _«Je ne vous laisserai pas orphelins»_. JÉSUS, JAMAIS ABSENT Le cardinal invite à accorder une importance particulière à ces dernières paroles
de Jésus dans le livre de Matthieu: _«Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde»_, rassurant que dans les moments de tempête, aujourd'hui encore, il répète
ce qu'il a dit à ses apôtres dans l'épisode de la tempête apaisée: «_Pourquoi êtes-vous si craintifs, hommes de peu de foi? Ne suis-je pas avec vous? Puis-je sombrer? Celui qui a
créé la mer peut-il sombrer dans la mer?_». Parlant de l'annuaire pontifical, il explique que sous le nom du Pape, il n'y a qu’un seul titre «_Évêque de Rome_»; tous les autres
titres - Vicaire du Christ, Souverain pontife de l'Eglise universelle, Primat d'Italie, etc. - sont repris comme «_titres historiques_» à la page suivante. «_Cela me semble juste_,
lance-t-il, _surtout en ce qui_ concerne _Vicaire du Christ_». Le vicaire est celui qui supplée en l'absence du chef, mais, précise-t-il «_Jésus-Christ ne s'est jamais absenté et
ne s'absentera jamais de son Église_». Lorsque «_nous disons de Jésus qu'il est présent «spirituellement», cette présence spirituelle n'est pas une forme inférieure à la
présence physique, mais elle est infiniment plus réelle et efficace_», relève le cardinal Cantalamessa, soulignant qu’il est par sa mort et sa résurrection, devenu _«la tête du corps, la
tête de l'Église»_ et il le restera jusqu'à la fin du monde: le vrai et unique Seigneur de l'Église, renchérit-il. En évidence 24/03/2023 Le cardinal Raniero Cantalamessa,
prédicateur de la maison pontificale, a donné ce vendredi 24 mars une quatrième prédication, dans laquelle il s’est focalisé sur la liturgie, la ... L’ESPRIT SAINT, UNE SOURCE D’ÉNERGIE
«_C'est la présence de Jésus ressuscité qui agit dans la puissance de l'Esprit, qui agit en tout temps et en tout lieu, et agit à l’intérieur de nous_», déclare le cardinal. Pour
lui, si dans la situation actuelle de crise énergétique croissante, on découvrait l'existence d'une nouvelle source d'énergie inépuisable, si l'on découvrait enfin
comment utiliser l'énergie solaire à volonté et sans effets négatifs, «_quel soulagement ce serait pour toute l'humanité!_», dit-il. En ce qui concerne l’Église, elle possède, dans
son domaine, affirme le cardinal, «_une source d'énergie inépuisable de ce type, la force d'en haut qu'est l'Esprit Saint_». Jésus a pu dire de lui: _«Jusqu'à
présent vous n'avez rien demandé en mon nom; demandez, et vous recevrez: ainsi votre joie sera parfaite»._ L’ORACLE DU PROPHÈTE AGGÉE Le cardinal dans son intervention met en évidence
l’oracle d'Aggée dans lequel le Seigneur par l’intermédiaire du prophète Aggée, déclarait: _«Et pour vous, est-ce bien le temps d'être installés dans vos maisons luxueuses, alors
que ma Maison est en ruine?». _Quelles sont pour nous aujourd'hui _«les maisons luxueuses»_ dans lesquelles nous sommes tentés de demeurer tranquille?, s’interroge le cardinal,
affirmant ensuite y apercevoir «_trois maisons concentriques_», l'une dans l'autre, «_d'où nous devons sortir pour gravir la montagne et reconstruire la maison de Dieu_». LES
MAISONS COUVERTES Le «_moi_» selon le prélat est «_la première maison_» bien couverte, soignée et meublée, ce petit confort, «_ma gloire, ma position_» dans la société ou dans l'Église.
Il reste le mur le plus difficile à abattre. «_Il est si facile de confondre mon honneur avec celui de Dieu et de l'Église, l'attachement à mes idées avec l'attachement à la
vérité pure et simpl_e», souligne-t-il tout en notant que «_nous sommes dans notre coquille, comme le ver à soie dans la sienne: autour, il y a toute la soie, mais si le ver à soie ne brise
pas la coquille, il restera chenille et ne deviendra jamais un papillon qui vole_». La deuxième maison bien couverte reste la «_maison du Seigneur_»: «_c'est ma paroisse, mon ordre
religieux, mon mouvement ou mon association ecclésiale, mon Église locale, mon diocèse..._». «_Malheur si nous n'avions aucun amour ni attachement à ces réalités particulières dans
lesquelles le Seigneur nous a placés et dont nous sommes peut-être responsables_», lance le cardinal. Le mal ajoute-t-il est de les absolutiser, de ne voir rien d'autre en dehors
d'elles, de ne s'intéresser qu'à elles, en critiquant et en méprisant ceux qui ne la partagent pas. De perdre de vue, en somme, la catholicité de l'Église. D’oublier,
comme le dit souvent le Saint-Père, que «_le tout est supérieur à la partie_». Le prédicateur rappelle que «n_ous sommes un seul corps, le corps du Christ, et dans le corps_, dit Paul, _«si
un seul membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance»._ Il estime que le Synode devrait également servir à cela: «_nous rendre conscients et participants des problèmes et des
joies de toute l'Église catholique_». LA DIVISION ENTRE CHRÉTIENS Et concernant la troisième maison, la confession chrétienne particulière «_à laquelle nous appartenons_», le cardinal
Cantalamessa note «_qu'une partie de la faiblesse de notre évangélisation et de notre action_» dans le monde est dûe à la «_division et à la lutte mutuelle entre chrétiens_». L’on se
souvient encore des paroles de Jésus à Pierre: _«Sur cette pierre, je bâtirai mon Église»_. Il n'a pas dit, souligne-t-il: «_Je bâtirai mes Églises_». Il doit y avoir un sens dans
lequel, ce que Jésus appelle _«mon Église»,_ englobe tous les croyants en lui et tous les baptisés, pense-t-il. «_L'apôtre Paul a une formule qui pourrait remplir cette tâche
d'englober tous ceux qui croient au Christ_». Au début de la première lettre aux Corinthiens, il adresse sa salutation: _«à tous ceux qui, en tout lieu, invoquent le nom de notre
Seigneur Jésus Christ, leur Seigneur et le nôtre»._ «_Nous ne pouvons pas mépriser et ignorer cette unité fondamentale qui consiste à invoquer le même Seigneur Jésus-Christ. Celui qui croit
au Fils de Dieu croit aussi au Père et à l'Esprit Saint_». Ce qui a été répété à plusieurs reprises est tout à fait vrai, reconnaît le cardinal pour conclure: «_ce qui nous unit est
plus important que ce qui nous divise_».