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EXCLUSIF – Le think tank publie une note sur les besoins à venir en matière de santé. Selon un sondage Harris pour AG2R La Mondiale, le traitement des risques psychosociaux sur le lieu de
travail est jugé insuffisant. Alors que la prévention s’affiche désormais comme la priorité des politiques de santé publique, après des décennies d’obsession du soin, un sondage Harris
réalisé pour l’assureur complémentaire AG2R La Mondiale et publié ce vendredi montre que les Français ont bien intégré ce nouvel enjeu. Plus de la moitié d’entre eux (52 %) considèrent
qu’être en bonne santé ne se résume pas à ne pas être malade. Ce pourcentage monte même à 62 % chez les 18–24 ans. Il faut aussi _« se sentir bien dans sa tête »_, et _« être en pleine
possession de ses capacités intellectuelles »_, expliquent massivement les Français. QUATRE FACTEURS DE RISQUE Un sondage qui entre en résonance avec l’étude publiée ce vendredi par Terra
Nova, de façon coordonnée. Elle porte sur l’évolution des besoins de santé dans les décennies à venir, et conclut à la nécessité d’aller plus loin en matière de prévention. Le think tank
discerne quatre facteurs de risque ascendants, parmi lesquels le vieillissement de la population figure en première place . En effet, alors qu’un Français sur 10 avait plus de 75 ans en
2017, ce sera un Français sur six en 2050. L’espérance de vie s’allonge, souligne Terra Nova, mais le temps de vie avec incapacité risque d’augmenter plus rapidement encore. Et le coût de la
dépendance, 1,4 % du PIB aujourd’hui, pourrait s’élever à 2,8 % en 2060. Terra Nova admet la possibilité d’une amélioration de la capacité à vieillir en bonne santé en cas de progrès de la
prévention, de la médecine ou de l’accompagnement des personnes âgées. Mais le think tank regrette que la préférence collective pour le maintien à domicile ait conduit à négliger l’étape
suivante, c’est-à-dire la prise en charge en Ehpad, et propose de mettre fin à la coupure maison/structure collective en diversifiant les accueils. BORE-OUT ET BURN-OUT Les mutations du
travail sont un autre facteur de risque futur pesant sur la santé. Les accidents du travail ont certes reculé, mais pas les maladies professionnelles, souligne Terra Nova. Dans le sondage
Harris, les Français estiment que les problèmes de santé les moins bien pris en compte dans l’entreprise sont le « bore out » (l’ennui au travail) et le « burn-out » (l’épuisement
professionnel) , devant la pénibilité physique et les arrêts-maladie. Les risques psychosociaux se multiplient, note aussi le think tank, en citant le « culte de la performance » dans
l’entreprise, la charge de travail, l’incertitude… _« Face à ces évolutions, il n’est pas certain que le système actuel d’assurance (la branche ATMP de la Sécurité sociale) suffise à
répondre aux défis qui se présentent »_, conclut Terra Nova, qui veut _« réinternaliser »_ le coût du risque professionnel pour rendre les entreprises plus vertueuses. L’EAU, L’AIR, LA
NOURRITURE Le changement climatique et les défis de la santé environnementale sont les deux autres principaux facteurs de risque pour la santé. Notre quotidien va changer, avec, en vrac,
plus de migrants climatiques, des canicules tous les trois ans au lieu de tous les 20 ans, des maladies transmises par l’eau ou les moustiques qui se propageront plus vite (dysenterie,
gastro-entérite, dengue…). Par ailleurs, la qualité de l’air ou de l’eau est mise en danger par nos modes de vie et de production. D’ores et déjà, en 2014, 48.000 décès ont été attribués à
la pollution atmosphérique en France – autant qu’à l’alcool . Les perturbateurs endocriniens pourraient déséquilibrer durablement le métabolisme humain, et notre régime alimentaire est
questionnable, aussi bien pour l’être humain que pour la planète. Ces risques ne pouvant plus _« être simplement jugulés par de bons comportements et/ou par les soins médicaux »_, Terra Nova
estime qu’il va falloir mettre en place _« de nouveaux modes d’action »_ et un débat démocratique beaucoup plus large pour y faire face. Solveig Godeluck