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* Certaines personnes fuient le silence, en allumant la télé ou la radio dès qu'elles se retrouvent seules. * La peur du silence n'est pas anodine et cache un malaise plus profond.
* Dans une conversation, certains interlocuteurs considèrent le silence comme gênant. "Le silence est aux bruits ce que l'ombre est à la lumière, ou le sommeil à la veille : une
autre face indispensable", écrit le psychiatre et psychothérapeute Christophe André dans son ouvrage Méditer, jour après jour. Pourtant, certaines personnes redoutent le silence.
Musique en continu, séries en fond sonore sous la douche, podcasts pendant les repas ou au travail… Le moindre instant de calme semble devoir être comblé. Et que dire de ces fameux
"blancs" dans une conversation, souvent perçus comme gênants ? Que révèle ce malaise face au silence ? LE SILENCE : LA MANIFESTATION D'UN MALAISE INTÉRIEUR ? Le silence offre
un espace de répit et de récupération dans un monde relativement bruyant. "Le silence invite à se reconnecter à soi, à mieux se concentrer, loin des distracteurs", souffle Sophie
Lavault, psychologue clinicienne et docteure en neurosciences, dans Le Journal des Femmes (nouvelle fenêtre). Se retrouver seul chez soi après une journée passée au travail et dans les
transports en commun permet d'apaiser son système nerveux. Pour autant, le silence a quelque chose d'effrayant pour les personnes "agitées à l'intérieur, qui sont
angoissées et qui se sentent seules". Lorsqu'il y a du bruit, notre esprit est occupé ailleurs. A contrario, "le silence vient mettre en lumière toute cette agitation
intérieure". Le silence est aussi associé à la mort. Sur Radio-Canada (nouvelle fenêtre), la psychoacousticienne Catherine Guastavino explique que le silence est interprétable comme
une absence de vie. Cela peut créer une sensation de pression ou d'étouffement. "C'est trop calme, trop silencieux, et donc pas normal", résume-t-elle. POURQUOI
CRAINT-ON LES BLANCS DANS LA CONVERSATION ? Lire aussi Les moments de silence dans les conversations sont-ils vraiment gênants ? Vous avez peut-être peur des blancs dans une conversation.
Certains ont tendance à les trouver gênants car ils renvoient à l'incertitude. Pour Sophie Lavault, ils ouvrent la voie aux interprétations. Un silence dans une discussion "peut
amener à se poser plein de questions sur ce que la personne est en train de penser". En fonction de vos craintes, les interprétations sont multiples. "Par exemple, si j'ai
peur de ne pas être aimée, je vais interpréter le silence de l'autre comme un potentiel rejet". Joaquin Mateu Mollá, docteur en psychologie clinique, partage cet avis. Dans The
Conversation (nouvelle fenêtre), il explique que le "silence social" peut se révéler très inconfortable en suggérant "un conflit sous-jacent ou la présence d'émotions que
l'on préfère ne pas exprimer, alimentant ainsi une certaine insécurité". ------------------------- Emilie CARTIER