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* L'Assemblée nationale a adopté en première lecture ce mardi 3 juin une proposition de loi pour indemniser les rapatriés d'Indochine, accueillis dans des camps insalubres. * Le
texte prévoit une réparation financière de plusieurs milliers d'euros et l'instauration d'une journée nationale d'hommage, fixée au 8 juin. C’est un texte qui fait figure
d’exception dans le paysage politique. Mardi 3 juin, les députés ont voté à l'unanimité une proposition de loi visant à reconnaître les souffrances des rapatriés d'Indochine
hébergés, après la guerre d'indépendance (1946-1954), dans des camps aux conditions indignes. Adopté en première lecture, le texte prévoit une réparation financière de plusieurs
milliers d'euros et l'instauration d'une journée nationale d'hommage, fixée au 8 juin. L'Article I de cette proposition de loi précise que son objectif consiste à
reconnaître l'injustice subie par ces populations, enfermées "dans des structures de toute nature où elles ont été soumises à des conditions de vie particulièrement précaires ainsi
qu'à des privations et à des atteintes aux libertés individuelles qui ont été sources d'exclusion, de souffrances et de traumatismes durables par-delà les générations".
"DES BARAQUEMENT INFESTÉS DE RATS" Selon le député socialiste Olivier Faure (nouvelle fenêtre), auteur du texte, 44.000 personnes ont fui l'Indochine à la fin du conflit pour
rejoindre la métropole. Entre 4.000 et 6.000 d'entre elles ont été accueillies dans une dizaine de camps, dont les quatre principaux se trouvaient à Noyant (Allier), à Sainte-Livrade
(Lot-et-Garonne), à Bias (Lot-et-Garonne) et au Vigeant (Vienne). La majorité de ces personnes était d'origine eurasienne. Des enfants, des femmes et des hommes issus de
l'administration française, ayant choisi la France avant d'être abandonnés par l'État. "Des barbelés entourent les camps, la journée commence par le salut au drapeau, la
discipline y est particulièrement stricte, un couvre-feu est fixé", a dépeint Olivier Faure lors de l'examen de la proposition de loi. "Le sociologue Dominique Rolland décrit
des baraquements insalubres, infestés de rats et de cafards, (...) une humidité continuelle, l’absence de sanitaires." > ✊ Justice pour les rapatriés d'Indochine ! La
proposition de loi > portée par @faureolivier est adoptée à l'unanimité ! Plus de 70 > ans après la fin de la guerre d’Indochine, la Nation reconnaît > enfin sa responsabilité
dans l’indignité des conditions > d’accueil des rapatriés. pic.twitter.com/3fe9dfKqKW — Députés > Socialistes et apparentés (@socialistesAN) June 3, 2025 Le texte prévoit que chaque
personne ayant séjourné dans l'une de ces structures entre le 22 juillet 1954 et le 31 décembre 1975 pourra demander réparation. Une période d'éligibilité qui a suscité
d'intenses débats dans l'hémicycle. Dans sa version initiale, il ouvrait la réparation à toutes les personnes y ayant séjourné entre 1954 et 2014, soit l'année où le camp de
Sainte-Livrade a été officiellement fermé. > En 1966, l'Etat est passé d'une logique de contrainte à une > logique d'accompagnement social. Patricia Mirallès La
ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants de France, Patricia Mirallès (nouvelle fenêtre), souhaitait limiter la période à 1966, estimant que les conditions de vie y
étaient bien meilleures par la suite. Dès 1965, les camps ont progressivement mis en place "une école communale", "des espaces sportifs et culturels" et "des
équipes médico-sociales", a expliqué cette dernière, en séance publique à l'Assemblée nationale. À cette période, "l'État est passé d'une logique de contrainte à une
logique d'accompagnement sociale", a-t-elle conclu. Lire aussi Harkis : Emmanuel Macron "demande pardon" et annonce une loi "de reconnaissance" Des propos
n'ayant guère convaincu les députés, qui ont finalement choisi de s'aligner sur le dispositif pour les Harkis - population rapatriée d'Algérie - voté en février 2022 et qui
octroie des indemnisations à tous les résidents des camps jusqu'en 1975. ------------------------- Athenais CORNETTE DE SAINT CYR