Attentat à la prison de condé-sur-sarthe : cinq hommes jugés devant la cour d'assises spéciale de paris | tf1 info

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* Cinq hommes sont jugés à partir de ce lundi devant la cour d'assises spéciale de Paris. * Ils sont soupçonnés d'avoir participé à divers degrés à l'attaque au couteau de


deux surveillants à la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne) en mars 2019. Ils vont comparaître près de six ans après les faits. À partir de ce lundi et jusqu'au 4 juillet, cinq hommes


acquis aux thèses de l'organisation État islamique selon l'accusation et soupçonnés d'avoir participé, à de divers degrés, à l'agression au couteau de deux surveillants


de la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne) en mars 2019, sont jugés devant la cour d'assises spéciale de Paris. Michaël Chiolo, 33 ans, est poursuivi pour "tentative d'assassinat


sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste" et Abdelaziz Fahd, 39 ans, pour "complicité d'assassinat".  Les trois


autres accusés, Nabil Ganned, 35 ans, Jérémy Bailly, 37 ans, et Yassine Merai, 36 ans, seul accusé à comparaître libre, sont jugés pour "association de malfaiteurs terroriste


criminelle". Tous les cinq encourent la réclusion criminelle à perpétuité. RADICALISATION EN PRISON Les faits remontent au 5 mars 2019 à 9h20. Ce jour-là, Michaël Chiolo, qui purgeait


une peine de trente ans de réclusion pour un crime de droit commun, et sa compagne Hanane Aboulhana, qui lui rendait visite, avaient gravement blessé deux surveillants avec deux couteaux en


céramique dans l'enceinte du centre pénitentiaire ultra-sécurisé de Condé-sur-Sarthe. Le couple s'était ensuite retranché pendant près de dix heures dans l'unité de vie


familiale (UVF) de l'établissement. Après plusieurs tentatives de négociations, des policiers du RAID avaient lancé l'assaut, blessant l'assaillant et tuant Hanane Aboulhana,


34 ans. À proximité du corps de Hanane Aboulhana était retrouvé un papier revendiquant l'attaque au nom de l'État islamique. Lors de l'attaque, Michaël Chiolo, converti à


l'islam depuis 2010 et qui s'était radicalisé en prison, avait affirmé vouloir "venger" Chérif Chekatt, l'auteur de l'attaque jihadiste du marché de Noël de


Strasbourg, abattu le 13 décembre 2018 par les forces de l'ordre après avoir tué cinq personnes. Lors de ses interrogatoires, il a reconnu "le déroulé des faits ainsi que sa


préparation et l'intention d'attenter à la vie des surveillants", selon l'accusation. Il a également avoué que "l'ambition du projet était d'une ampleur


plus importante et qu'il le mûrissait depuis longtemps", tout en mettant hors de cause les autres détenus. LE DIRECTEUR DE LA PRISON ÉTAIT AUSSI VISÉ L'enquête a cependant


relevé "des relations privilégiées de proximité" dès 2017 entre Michaël Chiolo, Nabil Ganned et Abdelaziz Fahd. Les investigations ont révélé que le projet d'attaque ciblait


également le directeur de la prison et des membres de la commission de l'application des peines. Selon l'accusation, Abdelaziz Fahd a utilisé "l'influence qu'il


pouvait avoir sur Michaël Chiolo" et "sa personnalité dominante" pour orienter "le projet de Monsieur Chiolo, qui avait des velléités de passages à l'acte en


détention", en lui prodiguant des conseils "sur le choix des cibles et le mode opératoire". Abdelaziz Fahd a contesté au cours de ses interrogatoires toute participation à cet


"acte fou".  Lire aussi Ce que l'on sait de la prison ultra-sécurisée de Condé-sur-Sarthe, où est incarcéré Mohamed Amra Les enquêteurs ont obtenu de nombreux éléments grâce


à la sonorisation de la salle de convivialité fréquentée par les détenus radicalisés, où s'était progressivement installé, selon eux, un "jihadisme d'atmosphère".


Messieurs Bailly et Merai sont considérés par le parquet national antiterroriste comme membres du "groupe conspiratif radicalisé très uni", surnommé "le club des cinq",


qui avait planifié cette action violente.  ------------------------- Aurélie SARROT