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La Suède est confrontée à une flambée de violences portée par la rivalité entre gangs. Les adolescents, plus facilement influençables et moins exposés à de lourdes décisions de justice, y
jouent un rôle clé. Regardez ce reportage du 20H de TF1. Suivez la couverture complète LE WE 20H Un véritable enfer. Ces dernières années, un certain climat de peur et de violence s'est
installé en Suède, sur fond de luttes entre gangs rivaux. En l'espace de cinq ans, pas moins de 253 personne ont été tués par arme à feu. De même, depuis le début du nouvel exercice,
ce sont 35 explosions qui ont été recensées dans le pays, soit une tous les deux jours. Les règlements de compte, à la grenade, au fusil d'assaut ou à la bombe artisanale, sont devenus
presque quotidiens. Les faits divers s'enchaînent. Mi-janvier, dans la banlieue de Stockholm, un restaurant a été pris pour cible. La déflagration a fait d'importants dégâts,
soufflant jusqu'aux commerces voisins. _"Je vis dans ce quartier depuis 39 ans et on avait jamais vu ça"_, assure un restaurateur. _"Maintenant, ça arrive partout, à
Stockholm, à Malmö… Dans tout le pays, nous avons tous peur"_, se désole encore le local. LES ADOLESCENTS PRIS DANS LE CYCLE INFERNAL Les adolescents se retrouvent particulièrement
impliqués dans cette guerre des gangs. Du haut de 19 ans, Youssef vend de la drogue et pose - ou fait poser - des bombes artisanales. Il agit en tant qu'intermédiaire et sous-traite les
contrats à une vingtaine de mineurs qu'il dit avoir sous ses ordres. Pour chaque explosion, il est payé entre 3.000 et 5.000 euros. _"Il y a des gens plus âgés, plus haut-placés
que moi, qui ne veulent pas se salir les mains, alors ils font appel à moi. Je trouve les contrats et les gens qui vont les exécuter, puis je prends la plus grande partie de la somme, 60 ou
70%"_, explique le trafiquant._ "Une arme à feu coûte 2.500 ou 3.000 euros alors que des explosifs coûtent 80 euros. C'est plus rentable et ça fait plus de dégâts"_,
glisse-t-il encore. S'il travaille avec des adolescents, de préférence de moins de 15 ans, ce n'est pas un hasard. _"Les plus jeunes sont plus faciles à manipuler, ils
veulent acheter de belles choses et pour cela, ils ont besoin d'argent. Ils ne risquent pas d'être condamnés, au pire, ils seront suivis par les services sociaux"_, souligne
le principal intéressé. L'inspectrice de police, Linda Broberg, confirme l'existence de cette faille juridique._ "On ne condamne pas les gens de moins de 15 ans en Suède. On
ne peut pas les juger. Malheureusement, ces jeunes sont souvent traités comme des objets jetables par les commanditaires ; ils ne les connaissent pas et ne peuvent donc pas les
dénoncer"_, insiste la policière chargée de la coordination de la région sud. * Lire aussi Fusillade en Suède : des armes retrouvées sur le lieu de l'attaque, la police évoque une
scène d'"enfer" De ce fait, les centres pénitentiaires spécialisés pour les jeunes débordent. _"La plupart sont ici pour avoir tiré sur des gens, posé des explosifs ou
avoir tué pour de l'argent. C'est quelque chose de nouveau pour nous"_, confie Jonathan Eliasson, directeur d'une de ces maisons de soins._ "Le plus souvent, ils
sont membres d'un gang"_, souffle-t-il encore. Face à cette flambée de la violence, les Suédois envisagent de changer la législation, notamment pour sanctionner davantage les
mineurs. ------------------------- M.G | Reportage TF1 : Baptiste GUENAIS et Michael MERLE