Belgique : victime d'un viol en 2016, une femme de 50 ans obtient l'autorisation d'être euthanasiée | tf1 info

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* Victime d'un viol en 2016, une femme de 50 ans a obtenu l'autorisation d'être euthanasiée. * La détresse psychologique de la mère de famille a été jugée insoutenable par un


groupe d'experts. * Nathalie Huygens souhaite être euthanasiée le plus rapidement possible mais veut tenir jusqu'au procès de son agresseur présumé. En Belgique, une femme de 50


ans, victime d’un viol en 2016, a obtenu le droit de se faire euthanasier. Mère de deux enfants, Nathalie Huygens n’est ni atteinte d’une pathologie mortelle ni en fin de vie. Cependant, en


janvier dernier, la grande détresse et la souffrance psychologique à la suite de l’agression sauvage qu’elle a subie, il y a maintenant six ans et demi, ont été jugées insoutenables par un


collège d’experts, comprenant un médecin et deux psychiatres, qui lui ont accordé à l'unanimité le droit à l’euthanasie.  Lire aussi À 23 ans, une rescapée des attentats de Bruxelles


euthanasiée pour souffrances psychologiques Dans un entretien accordé au quotidien belge néerlandophone Het Laatste Nieuws (nouvelle fenêtre), traduit et relayé par le site d’informations


7sur7 (nouvelle fenêtre), Nathalie Huygens raconte avoir perdu goût à la vie. "La Nathalie que j’étais, une épicurienne, est morte le matin du 3 septembre 2016", explique-t-elle à


nos confrères du journal flamand, avant d’évoquer la terrible agression dont elle a été victime.  Ce jour-là, la mère de famille quitte son domicile "très tôt" pour aller courir,


"comme tous les jours". Il est cinq heures et demie du matin, et il fait encore nuit. En chemin, elle croise un homme "au visage noir de colère", qui la jette dans le


fossé "avec une force énorme", puis la "frappe au visage" jusqu’à lui briser les os de la mâchoire. Elle crie, tente de se débattre. En vain. Finalement, son agresseur


l’emmène cent mètres plus loin, sort un couteau et la viole "à plusieurs reprises".  > À part en dormant, il n’y a pas une demi-heure où je ne pense > pas à ce qui m’est 


arrivé Nathalie Huygens À sa sortie de l’hôpital, Nathalie Huygens est persuadée qu’elle pourra reprendre une vie normale. "Je pensais vraiment que j’allais surmonter cela",


confie-t-elle à nos confrères. Rapidement, la mère de famille comprend que plus rien ne sera comme avant. Elle s’isole et se renferme sur elle-même. Après des semaines marquées par des


crises de panique et d’anxiété, où elle explique ne pas supporter manger à table avec sa famille ou dormir avec son mari, elle fait une tentative de suicide.  "Quatre mois après les


faits, j’ai été admise en psychiatrie. Le début d’une longue série d’admissions au fil des ans, forcées ou non, sur les conseils de mon psychiatre", relate la mère de famille. Pendant


ces plus de six ans, à part en dormant, il n’y a pas une demi-heure où je ne pense pas à ce qui m’est arrivé." Ayant perdu tout espoir, Nathalie Huygens dépose, en 2021, une demande


d’euthanasie. "Je n’aspire qu’à la paix. Je veux que la souffrance s’arrête, qu’elle se termine. Savoir maintenant que je peux mourir est quelque part rassurant", explique-t-elle à


nos confrères.  En Belgique, depuis une loi votée en 2002, l’euthanasie est autorisée si le patient "fait état d'une souffrance physique ou psychique constante et insupportable


qui ne peut être apaisée". Celui-ci doit également être en mesure "d’exprimer sa volonté et conscient", au moment de la demande, qui doit être "réfléchie et


répétée", peut-on lire dans le texte de loi (nouvelle fenêtre). > À la place de ma maman, je ne voudrais plus vivre non plus. Le fils de Nathalie Huygens dans une lettre ouverte, en


mars 2022 La décision de Nathalie Huygens a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. Certains jugent ce choix "extrêmement égoïste de sa part", notamment parce


qu’elle va "laisser ses enfants derrière elle". "Quelqu’un a même écrit : ‘L’auteur du crime est plus humain que la mère’", rapporte-t-elle à nos confrères. Les enfants


soutiennent pourtant son choix. "Cela fait des années que nous sommes dans une situation où maman est toujours physiquement vivante, mais mentalement partie depuis longtemps. (...) À la


place de ma maman, je ne voudrais plus vivre non plus", soutenait, en mars 2022, son fils, dans une lettre ouverte (nouvelle fenêtre) publiée sur le site 7sur7. Nathalie Huygens a


déclaré au journal Het Laatste Nieuws qu’elle souhaitait être euthanasiée aussi vite que possible, même si elle dit vouloir essayer de tenir jusqu’au procès civil contre son agresseur,


qu’elle attend "depuis si longtemps". Le jugement pourrait avoir lieu le mois prochain comme l’année prochaine, précise-t-elle. ------------------------- M.D.