L'assemblée nationale approuve le nouveau délit de «séparatisme»

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Au quatrième jour d'examen de ce texte qui vise l'islamisme radical, les députés ont adopté son article 4 par 130 voix pour et 4 abstentions. PÉNALISER LA PRESSION COMMUNAUTARISTE


Il prévoit de punir de cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende toute personne menaçant, violentant ou intimidant un élu ou un agent du service public dans le but de se


soustraire totalement ou partiellement aux règles des services publics. Si l'infraction est commise par un étranger, une interdiction du territoire français pourra être prononcée. Ces


dispositions doivent permettre de pénaliser la pression communautariste et font partie des mesures préparées par le gouvernement après l'assassinat en octobre dernier de


l'enseignant Samuel Paty, qui avait subi des menaces après avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves. Les parlementaires ont longuement débattu de l'accompagnement des


agents. Ils avaient déjà ajouté en commission que l'administration elle-même pourrait déposer plainte face à de telles menaces, violences ou intimidations à l'égard d'un de


ses agents. “LA HIÉRARCHIE DOIT S’IMPLIQUER” Plutôt qu'une simple faculté, l'Assemblée a voté jeudi l'obligation d'une telle plainte par le supérieur hiérarchique, mais


après le recueil du consentement de la victime. «La hiérarchie doit s'impliquer, on ne doit pas laisser l'agent public seul», a fait valoir Cécile Untermaier du groupe PS, à


l'origine du débat. «Les administrations de l'État ont la fâcheuse tendance à mettre la poussière sous le tapis», a abondé Jean-Christophe Lagarde (UDI), en faveur de


l'obligation de plainte comme d'autres élus de divers bords. Ancienne responsable à l'ANPE puis à Pôle Emploi, Florence Granjus (LREM) a témoigné avoir été agressée il y a


vingt ans dans ses fonctions, sans oser porter plainte. La corapporteure Laurence Vichnievsky (MoDem) a souligné vouloir «donner un signal fort pour protéger les agents». Mais «parfois»


ceux-ci ne souhaitent pas qu'il y ait un dépôt de plainte, d'où l'ajout de la nécessité du consentement de la victime. «On pense à Samuel Paty», «au pire» mais «il y a des


situations où (la plainte) n'est pas utile» et «la victime n'(en) veut pas», a aussi estimé le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, s'en remettant à la «sagesse» des


députés.