Toulouse. Grève des agents de la mairie : un début de « tous ensemble » contre l'austérité

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Mardi 4 février, environ 300 personnes se sont rassemblées dès 9h30, devant le siège de Toulouse Métropole, à l’occasion d’un Comité social territorial (CST). Dans la continuité d’un


mouvement initié par les bibliothèques depuis deux mois, une intersyndicale CGT-Mairie et Sud-Collectivités territoriales appelait l’ensemble des services de la Mairie, de la Métropole et du


CCAS (Centre communal d’action sociale) à se mettre en grève pour s’opposer à l’austérité imposée par Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de la Métropole. Plus d’une centaine


de grévistes de bibliothèques ont fait le déplacement au rassemblement. « _La grève s’est encore étendue à de nouveaux collègues et dans d’autres services de la mairie_ » affirme Léo,


militant de la CGT Bibliothèque.

 >  Relais de la politique austéritaire du gouvernement votée dans le cadre du budget, Moudenc se place en « premier de la casse » des services publics à


l’échelle locale. Depuis des mois, les annonces de milliards de coupes budgétaires se traduisent par un gel des embauches, la suppression de nombreux postes de contractuels, le


non-renouvellement de postes vacants ou des baisses massives de subventions pour les associations culturelles et sportives ou encore les universités. Ces attaques brutales, qui se


répercutent sur l’ensemble des agents territoriaux et des structures dépendantes des budgets des collectivités, touchent particulièrement les services publics et le secteur culturel,


méprisés par Moudenc. « _On a appris que les centres culturels de la mairie auraient 63% de budget en moins cette année ! (…) On est menacés par des fermetures partielles ou totales de


certains centres. C’est l’accès à la culture de proximité dans l’ensemble des quartiers de la ville qui est remis en question_ », ont dénoncé des agents des centres culturels municipaux. « 


_On a appris, fin novembre, 40% de coupes budgétaires pour les associations de la ville. Cette réduction drastique des budgets pourrait entraîner la fermeture de nombreuses associations_ »,


a ajouté une porte-parole de l’Espace Job, collectif inter-associatif.

Au-delà des travailleurs de ces structures, qui ont témoigné de leur souffrance provoquée par cette situation, c’est


l’ensemble des usagers de ces services qui sont impactés par les mesures austéritaires de Moudenc. Des attaques face auxquelles la grève de mardi a permis d’opposer un début de riposte


commune.
 « UNE PREMIÈRE DÉMONSTRATION D’UNITÉ » Symbole d’une colère latente, notamment depuis la mise en place de la réforme néolibérale Proxima qui a profondément dégradé les conditions


de travail des agents, de nombreux secteurs et soutiens ont répondu présent à l’appel.

En plus des agents des bibliothèques, fer de lance de la mobilisation, les interventions au micro ont


vu se succéder des agents des centres culturels municipaux, des artistes, des travailleurs de l’éducation, des personnels de l’université, des infirmiers du CHU Rangueil en grève, une


travailleuse sociale, une étudiante, des travailleurs du privé… De nombreux intervenants ont dénoncé la casse des services publics jugés « non essentiels » (éducation, santé, culture),


décrite comme un véritable « projet de société » et mise en parallèle des budgets massifs alloués aux moyens répressifs, comme le financement des caméras de vidéosurveillance dont Moudenc


est un ardent défenseur.

 Au-delà de ce constat commun, le rassemblement s’est fait l’écho d’une volonté de « faire convergence » et construire une mobilisation unitaire contre l’austérité.


« _On est conscient qu’on n’est pas les seuls, on le voit aujourd’hui, à être attaqués. On aimerait relever la tête tous ensemble_ », a affirmé Mathilde, une infirmière du CHU Rangueil, en


grève depuis un mois contre la suppression d’un poste d’agent d’accueil dans son service. « _Aujourd’hui c’est une première démonstration d’unité très importante. Ce rassemblement montre que


c’est possible d’être le début d’un fer de lance pour d’autres secteurs »_, a ajouté Rozenn, étudiante à l’UT2J et militante au Poing Levé. > « C’est une grève qui montre la voie à 


suivre et qu’il est > possible de lutter contre l’austérité. Ce rassemblement c’est > une démonstration d’unité et il peut être le fer de lance pour > d’autres secteurs attaqués » 


explique @KevelRozenn militante à > @LePoingLeveTls2 pic.twitter.com/xwkYwEd0XR >  > — Révolution Permanente (@RevPermanente) February 4, 2025 

 Léo, de la CGT Bibliothèque


l’affirme : « _La mobilisation prend de l’ampleur dans les bibliothèques, mais aussi au-delà. C’est la première fois qu’on arrive à construire un début de convergence avec d’autres secteurs


qui se mettent aussi en grève sur la même date. C’est un début de « tous ensemble » contre l’austérité de Moudenc_ ». Ainsi, la mobilisation de ce mardi pose les bases d’un début d’unité


contre l’austérité de Moudenc.

 Par leur mobilisation exemplaire à plusieurs titres, les grévistes des bibliothèques de Toulouse montrent qu’il est possible de créer un front commun pour


combattre l’austérité. La mobilisation s’est aujourd’hui élargie, il s’agit maintenant de continuer dans cette voie pour arracher les revendications qui concerne tous les travailleurs


attaqués par l’autérité : pour la titularisation de l’ensemble des travailleurs, l’arrêt des coupes budgétaires et la suppression de la réforme Proxima. Pour soutenir la mobilisation des


agents des bibliothèques de Toulouse, donnez à la caisse de grève.