Révélations lpl. Saluts nazis, menaces homophobes : en privé, les dirigeants de l'uni se lâchent

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Nous avons pu nous procurer des captures d’écrans issues d’un groupe de conversation interne au « syndicat » d’extrême droite, l’Union Inter-universitaire (UNI). Ces captures d’écrans datent


de décembre 2024 lors des élections universitaires de Lyon III, où l’UNI est historiquement implantée. >  Nous y voyons d’abord Dominique Organ, responsable nationale et bordelais de


l’UNI, élu en 2023 au Conseil d’Administration de l’Université de Bordeaux et cadre à l’Union des droites pour la République (UDR), le parti d’Eric Ciotti, en train de faire un salut Kühnen,


une variante du salut nazi répandue dans les groupuscules d’extrême droite. Ce salut, illégal en Allemagne, est revendiqué par des jeunes néonazis qui utilisent les trois doigts ouverts


comme association au troisième Reich. Cette photo est envoyée par Mathis Gachon, délégué national de l’UNI, déjà épinglé par Médiapart en mars 2025 après une enquête révélant son penchant


pour les références fascistes et suprémacistes blanches. Dans la discussion que nous nous sommes procuré, le dirigeant de l’Uni accompagne la photo d’un « _Ce sont des outils qui nous


serviront plus tard_ » en brandissant une béquille. Une référence explicite au fait de se servir de cet objet comme d’une arme potentielle, accompagnée d’un salut ouvertement fasciste. Ce


n’est pas tout : ces captures d’écran révèlent aussi des insultes et menaces homophobes visant un militant de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF), toujours dans le cadre des


élections de Lyon III. « _Et une tarlouze de plus, et une_ » écrit une militante de l’UNI avant que François Escudier n’invite directement à agresser le militant de l’UNEF « 


_Débrouillez-vous pour la choper_ ». Le même François Escudier qui est élu au Conseil d’administration de l’université Lyon 3 et également collaborateur parlementaire depuis septembre 2024


du groupe politique UDR, parti d’Éric Ciotti allié du RN pendant les législatives, et rattaché à la députée Hanane Mansouri. Cette dernière, secrétaire générale et figure montante du parti,


est elle-même ancienne militante de l’UNI. LE DERNIER SCANDALE D’UNE LONGUE SÉRIE POUR L’UNI L’UNI n’en est pas à son coup d’essai, l’organisation s’étant notamment illustrée par de


nombreuses polémiques ces derniers mois. Le 6 février, le collectif Golem a dévoilé un jeu de cartes confectionné par des membres de l’UNI Strasbourg représentant des militants de l’UNI


reproduisant des caricatures antisémites, des propos sexistes et islamophobes. Trois jours après seulement, une vidéo d’octobre 2023 de Josselin H., anciennement membre de l’UNI est publiée 


: il y fait un salut nazi en scandant « _Heil Hitler !_ ». Le 11 février, une photo d’Alexandre O., militant de l’UNI de Toulouse, est publiée faisant lui aussi un salut nazi. Ces dernières


révélations illustrent une fois de plus la présence de membres aux références ouvertement fascistes et racistes au sein de l’UNI, alors que l’organisation étudiante peine à entretenir son


vernis institutionnel et sa respectabilité. Alors que l’UNI essaye de s’affirmer comme un véritable relais de terrain de l’extrême droite dans les universités, ces agissements mettent en


lumière ses méthodes et aspirations violentes. Ce 3 avril, la Faculté de sciences historiques de Strasbourg a ainsi mis en lumière sa responsabilité dans un communiqué interne “« _des


manifestations racistes et antisémites_ », ainsi que « _des agressions sexuelles commises par des étudiants de l’UNI_ » qui sont l’aboutissement d’un « _climat d’intimidation de la part de


ces mêmes militants d’extrême droite_ ». Ces agissements n’empêchent pas l’UNI de tenter de se victimiser à chaque fois qu’elle est mise en difficulté face aux étudiants mobilisés contre


elle. Au Mirail à Toulouse, l’UNI a mené une véritable campagne de fake news prétextant qu’un militant du Poing Levé les aurait frappés alors même qu’il n’est plus étudiant à l’université


depuis plusieurs années et n’était pas présent sur le Mirail ce jour-là. Ce mensonge n’empêche pas la fachosphère et des élus Les Républicains de diffuser son identité pour initier une


cabale à son encontre et s’en prendre à la première force étudiante du Mirail. Ces méthodes sont scandaleuses mais pas nouvelles, l’objectif pour eux est d’encourager la répression des


organisations les plus à gauche du mouvement étudiant en entretenant un récit de victimisation pour se rendre respectable tout en menant des opérations punitives. Plus que jamais, dans un


contexte où le gouvernement mène des politiques réactionnaires qui font monter l’extrême droite, il est urgent de les affronter sur nos universités et s’organiser pour empêcher leur


progression.