Rsa, retraites, apl, … : vers un gel de l'ensemble des prestations sociales en 2026 ?

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Dans une interview au _Parisien_ ce dimanche, la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a expliqué qu’elle n’écartait aucune piste pour transformer le « _financement de notre


modèle social_ » en faisant payer les travailleurs. « _Tout est sur la table_ », y compris la perspective d’un gel des prestations sociales. Cette possibilité est restée peu commentée,


éclipsée par le projet de supprimer l’abattement fiscal de 10 % sur les revenus des retraités, avancé par la ministre dans cette même interview et qui a suscité de vives réactions. L’idée


d’une « année blanche », envisagée par le gouvernement, signifierait que les prestations sociales ne seraient pas indexées sur l’inflation comme le prévoit la loi. Les minimas sociaux, la


prime d’activité, les aides au logement, le RSA, les retraites ou encore les allocations familiales, seraient gelés dans le but de contribuer aux 40 milliards d’économie promis par Bayrou.


Comme le souligne _France info_ une telle offensive sur l’ensemble des prestations sociales serait inédite. Des attaques partielles ont déjà eu lieu : Sarkozy en 2012 avait augmenté d’1%


l’aide au logement et les allocations alors que l’inflation était de 2%, tandis que Hollande avait figé le niveau des retraites en 2014. En 2019, le gouvernement d’Édouard Philippe avait


déjà sous-indexé la revalorisation des pensions et les prestations, les portant à seulement 0,3% alors que l’inflation était à 1,8%. Dans sa proposition de budget, Barnier avait tenté de


geler les pensions des retraités les plus aisés, espérant réaliser 3,6 milliard d’euros d’économies : la perspective esquissée par Montchalin irait beaucoup plus loin. Pour le moment, les


prestations sociales pour 2026 resteront revalorisées à hauteur de l’inflation, soit de 1,4%, aucune mesure précise n’ayant encore été dévoilée. Pour autant, on peut craindre la mise en


œuvre effective de ce projet ultra-austéritaire qui touchera durement les ménages les plus pauvres, puisqu’il répond parfaitement aux objectifs de Bayrou de financement de la course à


l’armement. Dans l’interview au _Parisien_, la ministre qui entend faire la chasse aux arrêts maladies afin de réaliser 15 milliards d’euros d’économies, estime que la « _gratuité


déresponsabilise_ » et a assuré faire de la lutte contre la « _fraude sociale_ » une priorité. Ces objectifs sont cohérents avec le dernier rapport de la Cour des comptes qui préconise la


fin du régime universel de Sécurité sociale et des « _restructurations_ » dans les hôpitaux. Amélie de Montchalin propose aussi de rationaliser davantage les transports sanitaires (les


trajets en ambulance par exemple) pour « _éviter les dérives_ ». Dans le même temps, la millionnaire réitère la promesse de ne pas revenir sur les cadeaux fiscaux offerts par la macronie aux


grandes entreprises pour ne pas freiner « _l’investissement_ », « _l’actionnariat_ » ou « _la création d’entreprise_ », arguant que les entreprises sont les « _piliers de notre


souveraineté, avec la guerre commerciale_ ». Les contours de l’offensive austéritaire menée par Bayrou se précisent. La guerre commerciale et la militarisation sont l’occasion pour les


classes dominantes de s’enrichir toujours plus sur le dos des travailleurs, qui paient le prix fort de ces politiques de casse sociale. Face à cela, alors que certains syndicats tentent de


faire revivre le « conclave » avec les représentants patronaux, exigeons la rupture du « dialogue social » et dénonçons l’impasse des négociations : c’est par la grève et par la rue que nous


pourrons mettre en déroute ces politiques austéritaires et anti-ouvrières !