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Le Poing Levé est un collectif de jeunesse révolutionnaire présent dans une vingtaine de facs du pays, qui défend la perspective d’une université ouverte à toutes et tous et mise au service
des besoins de la majorité. À l’heure où le gouvernement réoriente les budgets de l’enseignement supérieur vers l’armée et encourage les partenariats universitaires avec le complexe
militaro-industriel, nous pensons qu’il est urgent de chercher à construire une mobilisation anti-impérialiste et anti-guerre sur les lieux d’étude. Depuis octobre 2023, nous nous battons
pour la rupture des partenariats avec Israël et les entreprises complices du génocide à Gaza car nous refusons que nos savoirs soient mis au service de la barbarie coloniale. Cet engagement
a valu à nombre d’entre nous des amendes, des conseils de discipline ou encore des procès. Mais la criminalisation des soutiens de la Palestine sur les campus du monde entier trahit la
crainte partagée par l’ensemble des régimes occidentaux de voir se lever une nouvelle génération ayant comme boussole l’anti-impérialisme plutôt que le patriotisme. Le mouvement étudiant
international a été un acteur central des combats anticoloniaux et anti-guerres. En France, Mai 68 est née de dix années de mobilisation pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes
pendant lesquelles toute une génération lycéenne et étudiante s’est forgée dans la confrontation au régime autoritaire de la Ve République et à l’extrême-droite pro-Algérie française. C’est
avec cet héritage que nous souhaitons renouer. Car si les classes dominantes nous ont bercés de l’illusion que les boucheries du 20e siècle étaient des accidents de l’histoire, elles sont
désormais en train de chercher à nous préparer à de nouvelles boucheries. Mise en place de services militaires, répression, discours patriotiques : le gouvernement voudrait discipliner notre
génération au nom de l’unité nationale. Mais nous ne partageons rien, ni avec le gouvernement de Macron contre lequel on s’est battu ces dernières années et qui n’a eu cesse de nous
réprimer, ni avec le patronat qui pille la planète. À la suite des militants marxistes révolutionnaires, comme Karl Liebknecht, qui ont lutté courageusement contre les guerres impérialistes,
nous disons que « l’ennemi principal se trouve dans notre propre pays ». Nous marchons dans les pas des communards de 1871, des mutins de 1917 et de la Mer Noire, des jeunes communistes
qui, au sein des casernes françaises, ont organisé la fraternisation avec les travailleurs allemands et avec les peuples colonisés dans les années 1920, avec les jeunes qui ont résisté aux
guerres d’Indochine, d’Algérie et du Vietnam. Nous nous tenons aux côtés des étudiants étatsuniens en lutte contre Trump et Netanyahou, du peuple turc qui combat le régime d’Erdogan, des
travailleurs et de la jeunesse d’Argentine qui s’affrontent à l’extrême-droite de Milei, de la jeunesse sénégalaise et tchadienne qui veut en finir avec la Françafrique. Sans cette boussole
internationaliste, et la conviction qu’il n’est possible d’en finir avec les guerres qu’en renversant le système capitaliste, notre génération sera condamnée à l’impuissance face à la
catastrophe. Mais nous sommes convaincus de la force immense de notre camp. Ces dernières années, il en a fait la démonstration à maintes reprises, des Gilets jaunes à la réforme des
retraites en passant par les révoltes contre les violences policières. Ensemble, nous avons les forces pour faire la guerre à la guerre. >