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Dans un communiqué militaire aux termes vagues, l’armée israélienne a indiqué qu’elle « _était déployée dans le sud de la Syrie et prête à empêcher l’entrée de forces hostiles dans la zone
des villages druzes_ ». L’armée coloniale israélienne indique également avoir évacué cinq blessés druzes syriens. Dans le même temps, l’aviation israélienne a procédé à une vaste campagne de
bombardement à travers la Syrie. Une offensive sans précédent depuis le début de l’année 2025, qui rappelle la gigantesque série de frappes menées en décembre 2024 pour détruire les stocks
de l’armée syrienne loyaliste, au lendemain de la chute de la dictature de Bachar al-Assad. D’après la presse officielle du régime syrien, les frappes israéliennes ont visé des
infrastructures militaires près de Damas, Lattaquié et Deraa. Un civil aurait été tué dans la banlieue de Damas et quatre personnes ont été blessées. En outre, l’armée israélienne survole
continuellement la région damascène et multiplie les raids de surveillance. Ces attaques surviennent un jour après une frappe à proximité du palais présidentiel syrien et l’attaque de drone,
mercredi dernier, contre des milices proches du pouvoir. Alors que des affrontements communautaires violents secouent le pays depuis lundi dernier, opposant des milices djihadistes
affiliées au régime djihadiste d’al-Chaara aux milices druzes, Israël instrumentalise les attaques contre la minorité pour renforcer son emprise sur le pays. Après avoir occupé de nouveaux
territoires dans le Golan syrien et massivement bombardé le pays, Israël prend prétexte des tensions confessionnelles pour élargir encore sa zone d’occupation, empêcher la structuration d’un
pouvoir stable dans le pays et limiter l’influence turque sur le régime ultra-réactionnaire d’al-Chaara. Une stratégie coloniale qui fait peser un très grave danger sur la minorité druze,
alors que les blessés évacués par les Israéliens craignent d’être admis dans les hôpitaux syriens, de peur d’être arrêtés. En effet, en frappant la Syrie au nom de la communauté druze, dont
les leaders refusent le soutien de Tel-Aviv et ont entamé un dialogue avec Damas, Israël menace d’en faire un « ennemi intérieur » de la dictature djihadiste et d’attiser encore les attaques
ultra-réactionnaires des milices du pouvoir, qui ont participé à des massacres de masse contre des Syriens alaouites, dans les régions côtières, qui ont fait, selon un bilan très partiel,
au moins 800 morts. D’autre part, les frappes répétées contre le régime d’al-Chaara pourraient fragiliser le pays et rouvrir des tendances à la guerre civile, pour le moment jugulées par la
coalition menée par Hayat Tahrir al-Cham. En outre, au-delà des tensions confessionnelles, la coalition menée par al-Chaara est fragile : en plus des forces de l’ANS et d’autres milices, le
pouvoir djihadiste doit tenir compte des tensions avec sa base et les milices proches d’al-Qaïda, qui se battent sous ses ordres mais qu’il peine à contrôler jusqu’au bout, alors que Daech
se recompose au nord est du pays et que l’unification du territoire n’est pas achevée. Un scénario d’extrême fragmentation politique n’est pas à écarter, à l’instar de ce que connait la
Libye. Enfin, Israël veut faire du pays un État failli, qui ne pourrait plus servir de base avancée aux intérêts iraniens, quitte à maintenir le pays dans le chaos. Une situation qui
exacerbe les tensions entre le pouvoir djihadiste d’al-Chaara, qui a pourtant fait part de sa volonté de normaliser les relations diplomatiques entre Israël et la Syrie, et le gouvernement
de Benjamin Netanyahou. Dans cette situation extrêmement périlleuse pour la région, dont les équilibres sont très fragiles, les travailleurs de la région ne peuvent accorder aucune confiance
dans le pouvoir sanguinaire d’al-Chaara pour faire face à l’agression israélienne. Lié dans ses origines à l’État islamique et aux forces d’al-Qaïda, le régime construit par HTC monopolise
le pouvoir et commet des massacres atroces contre les travailleurs des minorités chiites, alaouites ou chrétiennes. D’autre part, les régimes réactionnaires de la région n’offrent aucune
alternative : ils n’aspirent qu’à vassaliser la Syrie en plaçant leurs capitaux dans le processus de reconstruction du pays, ravagé par des années de guerre civile. Seule la mobilisation
indépendante des classes populaires et des travailleurs syriens peut ouvrir une véritable issue dans la situation, en lien avec l’ensemble des travailleurs de la région. En se mobilisant
contre le génocide à Gaza, les travailleurs de la région mettent également en cause la collaboration de leurs propres gouvernements avec Israël. Ils disposent de la force matérielle pour
chasser l’impérialisme étasunien et ses alliés occidentaux de la région, mettre fin au génocide à Gaza et faire chuter les régimes réactionnaires qui mènent des politiques de conciliation
avec l’État d’Israël, à l’heure même où il bombarde l’ensemble de la région. Du Yémen à la Syrie, en passant par le Liban, l’Égypte et la Palestine, en Cisjordanie et à Gaza, la mobilisation
indépendante des travailleurs est désormais la seule chose qui puisse éviter à la région de sombrer dans le chaos.