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Une intersyndicale du 93 composée de la CGT Educ’action, de la CNT, de la FSU et de SUD Educ appelle ce jeudi 22 mai à une journée de grève des travailleurs de l’éducation pour dénoncer une
« _situation de management brutal et toxique dans les établissements_ ». Elle pointe également l’intimidation, voire la sanction de personnels qui sont « _broyés et traités sans
considération ni humanité_ » par leurs chefs d’établissement et le rectorat. Cette répression contre les militants syndicaux se matérialise par des convocations sans motifs, des enquêtes
menées par le rectorat, et des mutations qui sont en réalité forcées. Des pratiques qui se multiplient dans les établissements du 93 comme le détaille le communiqué d’appel à la grève de
l’intersyndicale. En effet, à la fin du mois d’avril, deux collègues de Noisy-Le-Grand ont été mutés « _dans l’intérêt du service_ » pour avoir dénoncé le management brutal de leur
direction. Quelques jours plus tard, trois collègues du collège Jean Lolive de Pantin se voient notifier leur mutation. Dans le même temps, plusieurs syndiqués sont convoqués au rectorat et
apprennent l’ouverture d’enquêtes administratives contre eux. Cependant, ces pratiques qui s’intensifient ne sont pas nouvelles. Déjà en 2022, une forte répression avait été menée contre
différents personnels de l’éducation que ce soit dans le 93 avec les six mutations de l’école Pasteur ou dans le 92 avec le cas de Kai Terada, professeur de mathématiques suspendu le jour de
la rentrée->https://www.revolutionpermanente.fr/Le-combat-pour-la-reintegration-de-Kai-prof-arrache-a-ses-eleves-en-pleine-penurie]. Finalement réintégré suite à une décision du Tribunal
Administratif, l’offensive contre Kai Terada avait bien démontré que la décision de suspension de ce militant était avant tout politique, et visait à broyer toute dynamique militante au
sein de son établissement. De plus, l’accélération de la répression en Seine-Saint-Denis intervient après une forte année de mobilisation autour du plan d’urgence 93. Plus largement, elle
s’inscrit dans un contexte de renforcement répressif de l’institution avec un gouvernement qui entend faire de l’éducation son fer de lance du « _réarmement des esprits_ », comme le
formulait Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Il va sans dire que pour réarmer les esprits des jeunes, il faut mettre au pas les travailleurs de l’éducation
qui oseraient exprimer une forme de contestation. La répression est d’ailleurs loin de s’arrêter aux frontières du 93. Par exemple, une enseignante de l’Yonne a été suspendue jusqu’à nouvel
ordre et soumise à une enquête disciplinaire. Son tort ? Avoir accordé une minute de silence, à la demande de ses élèves, en hommage aux 700 victimes des bombardements à Gaza le 18 mars
dernier, lors de la rupture de cessez-le-feu par l’armée israélienne. L’éducation nationale intègre ainsi la répression contre les soutiens à la Palestine menée par le gouvernement. Les
élèves sont en première ligne de cette répression orchestrée par l’institution scolaire. La circulaire Borne-Retailleau du 26 mars ordonne par exemple des fouilles policières des élèves
devant les établissements, créant une atmosphère de surveillance généralisée qui vise à mettre au pas la jeunesse et en particulier celle des quartiers populaires. Les jeunes dénonçant le
génocide en Palestine sont eux aussi durement réprimés. La semaine dernière, à Strasbourg, des lycéens qui bloquaient leur lycée pour le 77e anniversaire de la Nakba, ont été violemment
réprimés. L’un d’entre eux a même été envoyé aux urgences. Le message de l’institution est clair, il s’agit de faire taire toute forme de contestation. Toute remise en question de « l’ordre
patriotique et républicain » imposé par la Macronie ne doit pas être tolérée. Face à ce saut dans la répression, nous nous joignons à l’appel à la grève pour exiger le maintien des collègues
syndiqués, et en finir avec les méthodes de management brutal et toxique de l’institution. Nous nous joindrons aux rassemblements prévus à 10 heures devant les établissements Jean Lolive et
François Mitterrand puis à 14h devant la DSDEN (Direction des services départementaux de l’Éducation nationale) du 93 ce jeudi 22 mai. Il est urgent de construire un front le plus large
possible pour s’opposer à une école toujours plus autoritaire et austéritaire. C’est par cette voie qu’il sera possible d’imposer des investissements massifs dans l’éducation et un autre
projet de société.