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Dans la nuit de mercredi à jeudi, la Russie a tiré 70 missiles et envoyé 145 drones sur plusieurs villes d’Ukraine selon les autorités ukrainiennes. Les régions de Kiev, Kharkiv, Poltava,
Odessa et Dnipropetrovsk ont été touchées. Un massacre dont on ne perçoit pas encore l’ampleur, des corps étant encore sans doute enfouis sous les décombres. Dans la capitale, on décompte
pour le moment douze morts et des dizaines de blessés. Ces frappes, les premières qui visent la capitale depuis plusieurs semaines, ont lieu à la sortie d’une trêve pour Pâques que chacune
des parties accuse l’autre d’avoir enfreinte. Près de deux semaines après le très meurtrier bombardement russe contre des civils à Soumy, elles marquent un nouveau sursaut dans les
hostilités, en lien avec l’enlisement des négociations sur la paix. La guerre en Ukraine se trouve dans une impasse d’un point de vue militaire. Aucun des deux camps n’est capable d’imposer
une défaite claire à l’autre. En ce sens, le plus probable c’est que la guerre arrive à une fin à travers des négociations. Or, les deux camps vont essayer d’obtenir le plus possible sur la
table de négociations. Ainsi, chaque petite avancée sur le terrain militaire au cours des négociations augmente les chances d’obtenir satisfaction. Au contraire, chaque recul affaiblit le
camp touché sur la table de négociations. Si le régime russe affirme n’avoir visé que des lieux stratégiques, on peut voir sur les réseaux sociaux de nombreuses vidéos de missiles dirigées
vers des immeubles et quartiers résidentiels. Ainsi, Poutine s’en prend une nouvelle fois à la population, usée par la guerre, pour renforcer sa position de force dans les négociations, avec
l’espoir de pouvoir ainsi entériner ses ambitions territoriales. Mardi, le régime ukrainien avait refusé l’annexion russe de la Crimée, et ces frappes apparaissent comme une riposte
violente à cette position. Pendant la campagne électorale Trump avait promis d’en finir en _« 24 heures »_ avec la guerre en Ukraine. Près de 100 jours après son entrée en fonction, les
combats battent encore leur plein. L’impérialisme étatsunien, sous l’administration Biden, a encouragé l’Ukraine à poursuivre la guerre en instrumentalisant son droit à l’auto-détermination
afin d’affaiblir la Russie. Maintenant, sous Trump, les Etats-Unis ont opéré un tournant afin de mettre fin à la guerre pour pouvoir concentrer ses priorités géopolitiques ailleurs, tout en
récupérant une partie du « butin ». Pour cela, il sait qu’il doit faire quelques concessions à Poutine, qui à son tour tente de présenter sa guerre comme un « succès » en Russie. Zelensky
qui lui utilisait la question de l’auto-détermination de l’Ukraine pour en réalité mieux soumettre son pays camp impérialiste occidental, notamment aux Etats-Unis, cherche maintenant à
s’appuyer sur les impérialistes de l’UE pour faire face à Trump. La survie politique de Zelensky est en jeu dans ces négociations et sa politique l’amène en permanence à proposer la
soumission de l’Ukraine à un groupe de puissances ou à un autre. Rien à voir avec la défense d’un véritable droit à l’auto-détermination. L’UE quant à elle s’est lancée dans une course à la
militarisation et utilise la guerre en Ukraine comme un « argument » pour légitimer auprès de sa population cette politique. Face à un rapport de force défavorable, elle espère qu’une
prolongation de la guerre en Ukraine, permettra de limiter les dégâts face à Poutine. Dans le même temps, face à la crise des relations transatlantiques, la poursuite de la guerre permet de
légitimer le renforcement militariste de l’UE. Dans ces conditions, le résultat des négociations ne peut être que réactionnaire et totalement contraire aux intérêts des travailleurs et des
masses populaires en Ukraine, en Russie et dans tout le continent. Dans les prochaines semaines et mois, il faudra donc s’attendre à d’autres brutalités et attaques contre les populations
civiles en Ukraine mais également en Russie. Le capitalisme et l’impérialisme décadent amènent inévitablement à la guerre, tandis que la tragédie qui se joue actuellement en Ukraine montre
qu’il n’y a aucune confiance à avoir dans les cliques capitalistes et les gouvernements de grandes puissances qui s’affrontent. Face à ces impasses, la classe ouvrière, la jeunesse et les
classes populaires doivent compter sur leurs propres forces pour défendre et faire valoir leurs droits.