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Mardi 29 avril à midi, un contrôle de police a eu lieu sur le parvis du lycée Nelson Mandela dans le 12ème arrondissement de Marseille. Chaque lycéen qui sortait du lycée a dû ouvrir son sac
pour que la police puisse le fouiller. Un lycéen a finalement été interpellé. Son tort ? Possession d’un couteau à saucisson. Il a été envoyé au commissariat du 8ème arrondissement où ses
parents sont venus le récupérer dans l’après-midi. Un professeur du lycée qui a observé la scène dénonce cette opération d’intimidation : « _Ils font ça à la sortie, on ne voit pas le sens.
Si ça avait été fait sur les professeurs, tout le monde aurait été choqué, donc on voit qu’on stigmatise la jeunesse. Je suis inquiet de l’aspect traumatisant pour les enfants. Cette
identification de la jeunesse à une menace est choquante. Ça a été renforcé ces dernières années pour éviter toute mobilisation. Et là il y a un saut_ ». En effet, il ne s’agit pas là d’un
cas isolé, mais d’une véritable offensive répressive contre la jeunesse lancée par Borne et Retailleau dans une circulaire du 26 mars dernier. Celle-ci ordonne aux préfets d’effectuer des
fouilles aléatoires à l’entrée des collèges et lycées. Ces fouilles sont devenues une pratique courante depuis quelques semaines. Les établissements du Val d’Oise notamment avaient été
particulièrement ciblés par ces opérations policières. Une telle offensive vise à discipliner la jeunesse par un système d’intimidations et de sanctions, et à faire en sorte que les élèves
se sentent constamment surveillés et susceptibles d’être contrôlés. L’omniprésence de la surveillance et de la répression à l’école augmente et vise à préparer les futurs adultes à une
société et à un système pénal toujours plus punitivistes. Pour justifier une telle offensive, le gouvernement se sert de faits divers comme l’attaque au couteau dans un lycée à Nantes le 24
avril. Renforcer la présence policière autour des établissements reviendrait pour le gouvernement à assurer la sécurité des personnels et des élèves, politique qu’il justifie en présentant
un contexte de montée de la violence et d’ « ensauvagement » de la population. Une politique menant parfois à des interpellations aussi absurdes que celle ayant eu lieu à Marseille cette
semaine, et qui ne répond en rien à la crise sociale plus profonde. Loin de l’ensauvagement fantasmé par les politiciens réactionnaires, ces attaques témoignent bien souvent de la détresse
psychologique d’une partie importante de la jeunesse. Détresse qui ne peut qu’être accentuée par une criminalisation et une surveillance accrue autour des écoles. L’hypocrisie devient tout
aussi évidente lorsque l’on sait que les politiques austéritaires et l’accroissement de la pauvreté participent grandement de la dégradation de la santé mentale, et que la médecine scolaire
est l’une des nombreuses victimes des coupes budgétaires de ces dernières années : en 2024, on comptait 900 médecins scolaires, 7500 infirmières et 3300 psychologues de l’Education nationale
pour… 12,9 millions d’élèves ! Par conséquent, il apparaît clairement que le gouvernement, qui dirige en ce moment même les coupes austéritaires massives dans les services publics tout en
augmentant les budgets de la police et de l’armée, n’a que faire ici de la sécurité et de la santé de la jeunesse, mais qu’il participe activement aux violences psychiques et physiques
qu’elle subit. Face à un ministre de l’Intérieur qui veut « reciviliser la jeunesse », les directions syndicales de l’éducation doivent s’emparer de cette question en organisant la
mobilisation. Lycéens et enseignants doivent s’organiser ensemble contre la traque et la mise au pas des élèves, et suivre en cela l’exemple des personnels du Val d’Oise qui se sont mis en
grève pour protester contre cette offensive autoritaire !