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Séduit par une expérimentation menée par le procureur de Bayonne (Pyrénées-Atlantique), Gérald Darmanin veut généraliser la mesure en systématisant la confiscation des téléphones portables
des consommateurs de drogues. Ce jeudi matin, le ministre de la Justice a déclaré sur FranceInfo : _« Je vais donner une instruction, une circulaire cet après-midi à tous les procureurs de
la République de France pour que consommateurs et vendeurs de drogue, lorsqu’ils seront attrapés, non seulement paieront l’amende forfaitaire que nous avons mise en place, mais par ailleurs
se verront saisir leur téléphone portable »_. Pour le procureur de Bayonne, Jérôme Bourrier, la logique est claire : « _il est de bonne politique de frapper là où ça fait mal et saisir ces
téléphones portables_ ». « _La saisie de manière générale – la saisie d’argent, la saisie de voitures, la saisie de téléphones, la saisie de vos objets… – est parfois plus dissuasive qu’une
poursuite judiciaire_ » abonde le ministre. Darmanin ne cache pas l’objectif, durcir la répression mais aussi pouvoir inspecter les téléphones. « _C’est manifestement par leur téléphone
portable qu’ils envoient un SMS, qu’ils passent par Signal, Telegram ou WhatsApp, ou qu’ils appellent leur dealer ou que leur dealer appelle le consommateur_ » a-t-il expliqué. En bref,
l’Etat veut pouvoir imposer une peine avant la peine et disposer d’un nouveau prétexte pour mener une offensive brutale. Une attaque dans la continuité de la loi Narcotrafic, votée
récemment. En effet, comme un certain nombre de mesures du texte, la proposition de Darmanin permettra de condamner de façon sommaire les personnes accusées de consommer de la drogue, au
service notamment du harcèlement de la jeunesse des quartiers populaires. La loi Narcotrafic permet par exemple aux préfets de forcer un propriétaire à expulser un locataire dès qu’il
constate des agissements « en lien avec des activités de trafic de stupéfiants », sans condamnation préalable. Elle autorise également les préfets à contrôler les allées et venues des jeunes
des quartiers populaires, en dehors de toute poursuite judiciaire, prévoyant que toute personne participant à « l’occupation » d’un immeuble ou de la voie publique pourra se faire interdire
d’apparaître dans certains lieux. Dans le même temps, la répression qui s’organise vise à systématiser et structurer la surveillance de masse. En saisissant les téléphones, les enquêteurs
disposent de fait de toute latitude pour exploiter les appareils et collecter les informations qu’ils contiennent, y compris celles n’ayant aucun lien avec l’achat de stupéfiants… De même,
la loi Narcotrafic met en place une surveillance de masse des données des internautes avec par exemple l’extension du dispositif de « boîte noire » ou la possibilité pour la police d’activer
tout appareil électronique à distance est prévue. Cette nouvelle attaque est à combattre, au même titre que la loi Narcotrafic, votée et co-écrite par le Parti Socialiste. La lutte contre
la « drogue » sert de prétexte à un durcissement autoritaire et à des confiscations de libertés pour les prisonniers, « les consommateurs » et plus largement à l’ensemble des personnes
susceptibles de s’opposer au gouvernement. « Une démocratie réservée à certains n’est pas une démocratie » rappelait récemment Mahmoud Khalil, prisonnier politique américain pro-palestinien.
Il devient urgent de s’organiser contre les attaques liberticides des classes dominantes.