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Samedi soir à Puget-sur-Argens, dans le Var, dans un quartier habité par de nombreux travailleurs étrangers, un homme de 35 ans, de nationalité tunisienne a été abattu de cinq balles par son
voisin de 53 ans. Un autre voisin, âgé de 25 ans et de nationalité turque, est blessé à la main. Le meurtrier, adepte du tir sportif, avait publié des vidéos explicitement racistes et
haineuses sur les réseaux sociaux, avant et après son passage à l’acte. Un crime raciste, qui s’inscrit dans la continuité d’un climat de haine alimenté quotidiennement par les discours
xénophobes. Un voisin de la victime témoigne avoir « _entendu un "boom"_ » alors qu’il se trouvait chez lui. Lorsqu’il arrive devant le domicile de son voisin, il le trouve au sol,
touché par des tirs en train de saigner. Il raconte avoir vu le tireur en 4x4 qui « _a tiré dans tous les sens_ ». Une fois les faits commis, le meurtrier a pris la fuite. Sa femme appelle
les secours pour signaler que son compagnon vient de tirer sur un homme du voisinage. Dans la nuit, il est interpellé par le GIGN d’Orange, plusieurs armes ont été retrouvées dans son
véhicule « _de type pistolet automatique, fusil à pompe et arme de poing_ ». La victime, âgée d’environ 35 ans, habitait le quartier. Son identité est encore à confirmer auprès de
l’ambassade. Le jeune homme blessé, âgé de 25 ans, a été hospitalisé à l’hôpital de Fréjus. Le parquet de Draguignan a ouvert une enquête pour meurtre et tentative de meurtre aggravés par
des motifs discriminatoires, reconnaissant le caractère raciste de l’attaque. Mais il aura fallu l’évidence des vidéos du tueur pour que la justice daigne qualifier le crime pour ce qu’il
est : un assassinat raciste. Dans la première vidéo diffusée avant son passage à l’acte, le tueur annonce explicitement son intention de « tuer des étrangers ». Quelques instants plus
tard, dans une seconde vidéo, il revendique son crime. Selon des sources ayant pu les consulter, le tueur va jusqu’à rendre hommage à Jean-Marie Le Pen. Une preuve supplémentaire, s’il en
fallait, que ce crime est motivé par l’idéologie d’une extrême droite chaque jour plus décomplexée, dont le discours est repris par le gouvernement, Darmanin et Retailleau en tête. Ce drame
fait tristement écho à d’autres crimes racistes récents, comme le meurtre d’Aboubakar, jeune homme malien de 22 ans, poignardé le mois dernier à la mosquée Khadidja à La Grand-Combe. La
réaction sur X de Bruno Retailleau, illustre l’hypocrisie des responsables politiques qui alimentent ce climat de haine tout en feignant de le déplorer : « _Un Tunisien a été assassiné par
son voisin. L’auteur a aussi blessé une personne de nationalité turque. L’enquête dira si le caractère raciste de ces actes est établi mais des vidéos publiées par l’auteur ne laissent aucun
doute sur ce point_ ». Cette timide condamnation, teintée du conditionnel, ne peut faire oublier l’ensemble des politiques racistes et sécuritaires que Retailleau et son camp orchestrent.
Difficile de verser des larmes de crocodile après avoir scandé, deux mois plus tôt, « _à bas le voile_ » lors d’un grand meeting islamophobe organisé par le lobby pro-Israël Elnet, ou
encore après avoir traité de « barbares » les supporters qui fêtaient, le soir même du meurtre, la victoire du PSG à Paris, tout en revendiquant la répression brutale qui s’est abattue sur
eux. Face à ce nouveau drame, il faut à nouveau souligner l’urgence de faire front contre les politiques racistes, sur lesquelles surfe l’extrême droite et qui poussent certains individus à
passer à l’acte de façon ultra-violente. Une lutte politique antiraciste dans laquelle le mouvement ouvrier doit jouer un rôle central.