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Ce vendredi matin, Aboubakar, un jeune homme malien de 22 ans, se trouvait seul dans la mosquée Khadidja à La Grand-Combe, un petit village de 5000 habitants dans le Gard, afin d’y faire le
ménage en préparation de la grande prière de l’après-midi. Tandis qu’Aboubakar était agenouillé pour prier, un homme armé d’un couteau a fait irruption dans l’édifice et l’a poignardé à une
cinquantaine de reprises. Alors que la victime se trouvait entre la vie et la mort à ses pieds, l’assassin a filmé son agonie, s’exclamant « _ton Allah de merde… Je lui ai planté ses fesses_
», selon un mode opératoire qui rappelle l’attentat de Christchurch, qui avait coûté la vie à 51 néo-zélandais de confession musulmane lors d’un carnage rediffusé en direct sur internet.
L’assassin a ensuite pris la fuite et serait à l’heure actuelle toujours en cavale et aurait affirmé en vidéo sa volonté de réitérer son acte. Un acte ignoble et ouvertement islamophobe, qui
survient un jour seulement après le meurtre d’une lycéenne à Nantes par un adolescent « _fasciné par les idéaux nazis_ ». Les deux drames sont indissociables du climat xénophobe et
islamophobe qui règne en France. Un climat largement entretenu par les politiques et les discours racistes du gouvernement, largement relayé par les médias et la majeure partie des forces
politiques bourgeoises, du RN au PS. Afin d’exiger « _justice pour Bouba_ » (le surnom d’Aboubakar), une grande marche est appelée ce soir à 18h à Paris, au départ de la Place de la
République. Un rendez-vous auquel nous devons être nombreux, alors que les crimes racistes se multiplient en France et que bon nombre de politiciens responsables du climat xénophobe essayent
de les faire passer pour des « _faits divers_ ». En effet, au lendemain du meurtre les principaux responsables de ce climat se sont tous fendus d’une condamnation hypocrite. Le ministre de
l’Intérieur Bruno Retailleau a par exemple exprimé sa « _solidarité à la communauté musulmane touchée par cette violence barbare, dans son lieu de culte, le jour de la grande prière_ ». Un
mois plus tôt, il scandait dans un grand meeting islamophobe « _à bas le voile_ » et affirmait vouloir « _mettre en avant nos héros de l’histoire millénaire française, Charles Martel,
Saint-Louis_ », adorés par l’extrême droite violente et héroïsés pour avoir affronté militairement des musulmans. De son côté, l’actuel ministre de la Justice et ex-ministre de l’Intérieur
Gérald Darmanin a affirmé que « _l’ignoble assassinat qui s’est déroulé dans une mosquée dans le Gard blesse le cœur de tous les croyants, de tous les musulmans de France. Sincères pensées à
la famille de la victime et confiance dans la justice pour retrouver et juger l’auteur de cet acte inqualifiable dans un édifice religieux sacré_ ». Des formules creuses de la par de celui
qui a été le fer de lance de la politique islamophobe du gouvernement tout au long des dernières années, à l’origine notamment de la dissolution du Collectif contre l’islamophobie en France
(CCIF) ou de la loi séparatisme. Même son de cloche chez l’ex-ministre de l’éducation et ex-premier ministre Gabriel Attal, pourtant à l’origine de l’interdiction raciste de l’abaya et de la
campagne qui l’a accompagné contre les élèves musulmanes, et même chez le président du RN Jordan Bardella, dont le parti d’extrême droite vomit quotidiennement sa haine des musulmans. Alors
qu’un rassemblement se tiendra ce soir place de la République à Paris en hommage à Aboubakar et contre l’islamophobie, RP exprime sa solidarité avec ses proches. Face à ce nouveau drame,
inscrit dans la continuité des attaques visant des mosquées un peu partout en France, il faut à nouveau souligner l’urgence de faire front contre les politiques islamophobes, sur lesquelles
surfent l’extrême-droite et qui poussent certains individus à passer à l’acte de façon ultra-violente. Une lutte politique antiraciste dans laquelle le mouvement ouvrier doit jouer un rôle
central.