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Le 13 mai 2024, le peuple kanak se révoltait contre l’offensive du gouvernement français contre son auto-détermination, lançant des mois de luttes qui ont été lourdement réprimés, menant à
14 morts, et la déportation des militants de la CCAT ainsi que des dizaines de prisonniers du droit commun vers la métropole. C’est dans un contexte encore fortement marqué par la répression
coloniale qu’un an plus tard, de nombreuses organisations kanak et solidaires en France appellent à se mobiliser, pour demander la justice pour les 19 militants kanak assassinés lors du
massacre de la grotte d’Ouvéa du 5 mai 1988 et pour la libération de tous les prisonniers politiques kanak. Une marche unitaire est appelée notamment par le collectif Solidarité Kanaky, le
10 mai à Paris. Cette répression reste toujours d’actualité et résonne d’autant plus dans le sillage des révoltes contre le dégel du corps électoral en 2024. La Kanaky-Nouvelle-Caledonie a
connu de lourdes représailles, avec une véritable militarisation de certaines communes comme la tribu combative de Saint-Louis et la mort de plusieurs militants kanak. S’appuyant sur des
milices locales, la droite coloniale a mené une punition collective et une diabolisation de la population kanak, allant pour certains jusqu’à appeler à instaurer un régime d’apartheid. Un an
plus tard, la révolte de la jeunesse et du peuple kanak et les crises politiques qui ont touché l’État français ont obligé le gouvernement à reculer sur le dégel du corps électoral.
Cependant, celui-ci tente de maintenir sa domination, avec l’ouverture d’un conclave mené par Manuel Valls, alors que les contradictions politiques et le colonialisme qui ont amené à la
révolte restent au coeur de la situation. Jeudi, celui-ci a quitté la Kanaky sans avoir pu conclure d’accord sur sa proposition d’un projet de « souveraineté avec la France ». Un appel qui
vise surtout à canaliser les aspirations à une véritable auto-détermination en proposant une cogestion coloniale de l’île, et à rétablir l’ordre, alors que les dates anniversaires des
révoltes et du massacre de la grotte d’Ouvéa approchent. Alors que les loyalistes critiquent la proposition de Valls, laissant présager une riposte de leur camp, la réaction parmi les
politiques en disent long sur les craintes de l’État français de voir son emprise coloniale s’affaiblir sur fond de nouvelles tensions : se détachant de Valls, Bruno Retailleau a insisté que
« _La Nouvelle-Calédonie doit rester pleinement française_ » alors que la députée d’extrême-droite mahoraise Estelle Youssouffa s’est indignée : « _Ce que Manuel Valls fait en
Nouvelle-Calédonie est totalement inacceptable. Comment ose-t-il proposer une confédération de deux États à un territoire qui a voté contre l’indépendance ? Ensuite Mayotte ? Ensuite la
Polynésie ?_ » Autre symptôme de la fébrilité du gouvernement, le commissaire Louis Le Franc, [qui avait menacé les kanak de Saint-Louis à « _se rendre_ » ou mourir, a quitté ses fonctions
le 2 mai dernier. Craignant un regain des mobilisations, de nombreux dispositifs de gendarmerie sont encore mobilisés aujourd’hui, avec plus de 200 gendarmes détachés rien qu’à Saint-Louis,
et 2 100 en zone police plus largement. Les manifestations ont été longtemps interdites, et le défilé du 1er mai a été annulé. Les Centaures et véhicules blindés sont en place. Face à cette
militarisation, il est plus que jamais essentiel de se tenir aux côtés du peuple kanak face à la répression coloniale. A l’heure où la France veut opérer un saut dans son réarmement et
maintenir sa puissance dans l’océan indo-Pacifique, il faut être aussi nombreux que possible à construire une véritable solidarité depuis l’hexagone, qui dénonce sans transiger le caractère
impérialiste de l’État. Rejoins les mobilisations à PARIS, LE SAMEDI 10 MAI, 14H 12 AVENUE DE LA PORTE DE CHARENTON, ou à MARSEILLE, LE MARDI 13 MAI, 18H30 AU VIEUX PORT.