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Yannick Moreau est maire (divers droite) des Sables-d’Olonne et président de l’agglomération des Sables-d’Olonne. La station la plus huppée de Vendée est d’abord une petite ville dotée d’une
sous-préfecture, d’un tribunal, d’un hôpital, d’un port de commerce et de pêche, d’activités industrielles. Très prisée par ceux qui y vivent à l’année, elle connaît cependant une flambée
des prix de l’immobilier causée, notamment, par la rentabilité des locations de courte durée, via des sites tels qu’Airbnb. La municipalité dirigée par Yannick Moreau active désormais tous
les leviers possibles pour réduire ce qui devient un fléau immobilier.
Constatez-vous, aux Sables-d’Olonne, la flambée des prix décrite par la Fnaim ?
Oui, selon nos indicateurs, la hausse des biens vendus aux Sables-d’Olonne est de 50 % en 5 ans. Elle a commencé avant le Covid et il l’a accélérée.
Notre problème principal n’est pas de voir de nouveaux habitants s’installer ici. C’est la raréfaction de l’habitat permanent. Il y a trente ans, il représentait 75 % du centre des Sables et
les résidences secondaires 25 %. Aujourd’hui, c’est l’inverse.
Lire aussi : Immobilier. Le prix des logements s’envole en bord de mer, notamment dans l’Ouest
Un risque de dévitalisation du centre. La population des Sables-d’Olonne passe de 45 000 habitants l’hiver à 250 000 l’été. On doit préserver un certain équilibre. Cette ville est une
station touristique depuis 200 ans, mais elle est aussi un port depuis 1 000 ans. Elle ne doit pas vivre que trois mois par an.
Il y a une profitabilité démesurée de la location de courte durée grâce à des sites tels qu’Airbnb. Cela pousse des propriétaires à ne louer que quelques semaines par an. Au point que les
Sablais de souche ont du mal à se loger. Cela pénalise également les entreprises, dont les salariés peinent à habiter près de leur lieu de travail.
Nous activons tous les leviers possibles. D’une part, la ville a instauré des quotas de logements en location touristique. Il est d’ores et déjà atteint dans l’hypercentre. Après 2022, qui
est une année de transition, nous sanctionnerons les contrevenants.
Nous avons, en parallèle, une politique incitative, avec le contrat « Louez à l’année ». Tout propriétaire qui s’engage à louer à l’année durant au moins trois ans peut toucher une aide
variant de 5000 à 10 000 € selon la taille du logement, auxquels peuvent s’ajouter jusqu’à 7 200 € d’aides à la rénovation énergétique.
Lire aussi : Prix de l’immobilier. Se loger à l’année à Saint-Malo, une vraie galère : quelles solutions ?
Ce contrat n’est proposé que depuis cette année et nous avons déjà 86 appartements et maisons qui sont passés en location à l’année.
N’y a-t-il pas, tout simplement, un problème d’offre de logement, notamment social ?
Si, mais le terrain est rare et cher. C’est pour cela que nous commençons à proposer aux particuliers à revenus modestes, que le terrain soit acquis par un organisme public et leur soit
ensuite loué via un « bail réel solidaire ». Ainsi, ils n’ont plus à financer que la construction. Par ailleurs, nous venons de faire passer de 20 % à 35 % le taux de logements sociaux dans
les programmes de plus de dix logements.
C’est pour cela que nous avons instauré la taxe d’habitation sur les logements vacants – on en dénombre 3 000 – et que nous souhaitons majorer la taxe d’habitation sur les résidences
secondaires. Mais cela suppose que la commune soit classée comme étant « en tension ». À ce jour, cela nous est refusé par l’État.