Polémique après l'installation de gens du voyage sur le terrain d'un futur centre de tri à mandelieu

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D’emblée, le message est posé: "_Cela n’a rien à voir avec les gens du voyage. Ils sont là car on leur a dit de venir ici."_ Pascal Peretti, le président du parc d’activité de la


Siagne, ne cache pas son exaspération face à une situation qu’il juge absurde. On rembobine. Voilà quelques semaines qu’une cinquantaine de caravanes se sont installées sur un terrain privé


situé dans le parc d’activité de la Siagne. Une installation qui a fait l’objet d’un arrêté préfectoral, indiquant qu’en l’absence de propositions des collectivités locales, la préfecture


avait identifié plusieurs terrains susceptibles d’accueillir les gens du voyage. Seulement voilà. Le terrain ciblé fait l’objet, depuis quelques années, de démarches administratives en vue


d’installer un centre technique de recyclage des déchets. Un projet qui prend du retard du fait de la présence sur le site de fleurs rares et préservées, entraînant plusieurs études


environnementales. "ON ESPÈRE BIEN OBTENIR LE PERMIS DE CONSTRUIRE" Un travail de fourmi donc, balayés en quelques heures par les services de l’État qui sont venus faire des


travaux de désherbage sur ledit terrain. Le propriétaire du terrain, n’ayant pas souhaité s’exprimer publiquement, confirme ne pas avoir été prévenu de cette installation ordonnée par le


Préfet. "_Ce qu’on veut dénoncer, c’est l’absurdité de la situation,_ reprend Pascal Peretti. _Cette usine de recyclage va permettre de retraiter tous types de déchets. La ville est


favorable à ce projet et a même aidé à l’obtention des terrains. Cette installation a du sens. Nous voulons entreprendre sur ce terrain, on nous l’interdit et, derrière, il se passe des


choses comme ça."_ Au sujet des fleurs préservées se trouvant sur le terrain, Pascal Peretti révèle que près de 600 000 euros ont été engagés dans les études d’impact depuis le départ


du projet. _"Maintenant que les services de l’État ont débroussaillé le terrain, on envisage la suite. Quand les gens du voyage seront partis, on espère bien obtenir le permis de


construire. Mais on ne se fait pas trop d’illusion. Nous savons, des services de l’État, qu’environ 1.760 caravanes sont attendues dans le département cet été. Quand celles installées sur ce


terrain vont partir, d’autres viendront prendre leur place avec l’assentiment de l’État. Nous avons voulu nous opposer à tout ça, mais face au préfet, nous n’avons pas droit à la


parole."_ Le groupe des gens du voyage ayant quitté le terrain dimanche, la demande de permis de construire ne saurait tarder… CE QUE DIT LA PRÉFECTURE Sollicitée sur son rôle dans


cette histoire, la préfecture des Alpes-Maritimes a apporté cette réponse: "_Un projet de centre de tri et valorisation est prévu sur le terrain identifié, les services de l’État en ont


parfaitement connaissance. Ce projet fait l’objet d’échanges réguliers avec le porteur du projet, en l’occurrence le propriétaire du terrain, notamment sur son impact environnemental. _


_L’accueil, sur une période restreinte de caravanes, n’est pas comparable en termes d’impact à la construction et l’exploitation en continu d’un centre de tri. Il présente un caractère


temporaire et ne remet pas en cause l’espace tampon actuellement en friche (entre le fleuve Siagne et la partie du terrain où est installé le groupe de gens du voyage) ni la ripisylve où se


concentrent les enjeux écologiques. _ _Le broyage des végétaux sur l’emprise mobilisée en cette période ne remet pas en cause le cycle des espèces herbacées, notamment les espèces protégées


présentes sur le terrain. _ _Le débroussaillement (et non défrichement) qui a été réalisé, préalablement à l’installation du groupe, est par ailleurs un impératif évident en cette période de


sécheresse pour garantir la sécurité du rassemblement. _ _L’État continue, par ailleurs, à accompagner le projet de façon à permettre sa réalisation dans le respect des enjeux de


biodiversité et de la réglementation espèces protégées."_